Les titis parisiens du RCT

Il est des clubs qui marquent l'histoire de leur sport. Le Stade français et Toulon en font partie. Le premier car il était le porte-étendard du rugby français lorsque ce dernier est entré dans l'ère du professionnalisme, le second car il a permis au Top14 de voir évoluer les tous meilleurs joueurs du monde, et fait, en cinq ans, une retour fracassant dans le gratin du rugby mondial. Dans le sillage de leurs volcaniques présidents (Max Guazzini et Mourad Boudjellal qui ne cachent pas l'admiration qu'ils portent l'un envers l'autre), les deux clubs n'ont ainsi jamais eu peur de l'extravagance et n'ont pas hésité à faire bouger les lignes. Et, s'ils ont tantôt dérangé, tantôt été admirés, les deux peuvent se targuer de n'avoir jamais laissé indifférents.

Ainsi, dire que le Stade français du début des années 2000 et le RCT actuel entretiennent des points communs est un euphémisme. "Demandez à n'importe quel joueur passé par le Stade, à commencer par Hugo (ndlr Bonneval) ou Basta, ils vous diront le reste... On dit qu'à Toulon tout est différent et c'est vrai. Mais au Stade français ça n'est pas loin d'être le cas également. C'est un club qu'il faut connaître dans sa carrière", nous confiait Raphaël Lakafia, stadiste de 2014 à 2017.

Mes dix années passées à Paris ? C'était de la magie

Comprenez que s'ils ont marqué l'histoire du club parisien, Mathieu Bastareaud, Hugo Bonneval, Raphaël Lakafia, mais également Fabrice Landreau et Fabien Galthié ont été marqué à jamais par leurs années parisiennes. "Ça a été un passage incroyable de ma carrière de joueur et d'entraîneur. Maintenant c'était il y a plus de dix ans et le Stade français a beaucoup changé. Je ne connais plus personne au club. Alors sportivement, je suis détaché de cette équipe... mais très attaché à ses couleurs", nous confiait quant à lui Fabrice Landreau.

Un discours dans la retenue qui tranche avec celui de son compère, Fabien Galthié qui, s'il avoue ne pas y penser avant un match, adore se "replonger dans le boite à souvenirs" : "Le Stade-Français c’est vieux pour moi, je suis passé à autre chose. Désormais, il y a un nouveau président, un nouveau stade… il reste seulement le médecin, l’intendant, un kiné et le conducteur du bus... Il y a aussi Sergio Parisse, Julien Arias et Terry Bouhraoua que j’ai entraîné. Il y a également Djibril Camara qui a débuté avec moi, Rémi Bonfils, Antoine Burban, Alexandre Flanquart (Il coupe). C’est vrai qu’en fait, il y a encore pas mal de joueurs ! [...] Le Stade français me laissera toujours un souvenir très fort. Mes dix années passées à Paris furent extraordinaires ! C’est même inimaginable. C'était de la magie. Quand on commence une saison à Jean Bouin devant 3000 spectateurs et que l’on termine une série de huit matchs au Stade de France avec 80 000 spectateurs... le maillot rose... le calendrier des Dieux du Stade... le Stade de France plein à chaque fois… les titres de champion de France… C’est une histoire extraordinaire qui a changé le cours de notre vie avec Fabrice (ndlr Landreau)."

Je suis un vrai titi ...

Vous l'aurez compris, si chaque joueur passé par le Stade français évoque avec plaisir cette trace indélébile marquée par ce passage de leur carrière, les retrouvailles ne seront pas anodines, cet après-midi... Mais elles seront d'autant plus particulières pour Hugo Bonneval. Parisien de toujours, l'arrière n'avait jamais quitté la capitale avant cet été. En pré-saison, l’international tricolore s'était longuement confié. "J'ai 27 ans (ndlr 28, depuis) et c'était la saison ou jamais de quitter Paris. Si j'avais prolongé, ça m'aurait amené à 30-31 ans, et je n'aurais certainement jamais quitté le club. Maintenant, je sais pertinemment que jusqu’à la fin de ma carrière, chaque confrontation avec le Stade français sera forte en émotion... Je ne pourrais jamais me cacher... Je suis un vrai titi parisien...". S'ils feront le vide 80 minutes durant, nul doute que les cinq titis du RCT retrouveront avec beaucoup d'émotion un club à part, qui a changé le cours de leur carrière...

Le parcours des cinq titis Toulonnais avec le Stade français :

Fabrice Landreau, joueur du Stade français de 1999 à 2003. Entraîneur de 2004 à 2009. Champion de France 2000, 2003 et 2007.

Fabien Galthié, joueur du Stade français de 2001 à 2003. Entraîneur de 2004 à 2008. Champion de France 2003 et 2007.

Mathieu Bastareaud, joueur du Stade français de 2007 à 2011. Finaliste de la Challenge Cup en 2011.

Raphaël Lakafia, joueur du Stade français de 2014 à 2017. Champion de France 2015, Challenge Cup 2017.

Hugo Bonneval, formé au Stade français, qu'il quitte en 2017. Champion de France 2015, Challenge Cup 2017.