L'antisèche : Les Parisiens n'ont fait qu'entrapercevoir la victoire

Le match : Toulon au bout du suspense

Maladroits, indisciplinés, les Toulonnais ont donné le bâton pour se faire battre ce dimanche. Et s'ils démarraient la rencontre tambours battants avec notamment un essai inscrit dès la 4e minute (voir action), les joueurs de Fabien Galthié ne verront finalement plus véritablement le jour par la suite. Mieux organisés, les joueurs du Stade français feront leur retard et, bien aidés par le pied de Morné Steyne (quatre pénalités, un drop), les Parisiens entrapercevront même la victoire... Mais c'était sans compter sur l'entrée de Louis Carbonel et le finish des Toulonnais, qui s'imposent finalement 19-15 et se rassurent une semaine après une lourde défaite du côté de Montpellier (43-20).

L'action : le premier essai de Tuisova

S'ils nous avaient habitué à inscrire des essais opportunistes en ce début de saison, c'est à l'issue d'une séquence on ne peut plus aboutie que les Varois ont ouvert le score cet après-midi. Après le coup d'envoi donné par Anthony Belleau et immédiatement récupéré par Swan Rebbadj, les Varois ne lâcheront (presque) plus le ballon jusqu'à l'en-but. Impeccables en touche, mobiles, disponibles, les Toulonnais enchaînent les temps de jeu pendant près de quatre minutes. Un jeu au pied plus qu’approximatif de Waisea, tombé dans les bras de Mathieu Bastareaud a finalement raison de la défense parisienne.

Sur la réception, à 25 mètres de l'en-but du Stade français, le centre international évite trois plaquages (Marvin O'Connor, Charles McLeod et Tony Ensor), sert Facundo Isa qui écarte la défense adverse, avant de donner à Hugo Bonneval. L'ancien Parisien délivre alors une passe décisive à Josua Tuisova. Une action à dix-neuf temps de jeu et vingt-sept passes, qui a permis aux Toulonnais de parfaitement entrer dans leur match.

Le facteur X - Louis Carbonel et la formation toulonnaise

Souvent montré du doigt pour son incapacité à lancer de jeunes joueurs Français, préférant trop souvent les étrangers quatre étoiles, le RCT s'est montré à Paris sous un jour très... varois. En effet, parmi les vingt-trois Toulonnais, sept étaient issus du centre de formation. Dans le désordre : Swan Rebbadj, Anthony Belleau, Emerick Setiano, Florian Fresia, Rudy Gahetau, Josua Tuisova et le petit nouveau : Louis Carbonel. Une fierté pour Mourad Boudjellal qui répète souvent qu'il voudrait, dans les prochaines saisons, "franciser" son équipe, pour un jour remporter le Brennus avec vingt-trois Français.

Mais cette statistique a pris une toute autre ampleur quand le jeune demi d'ouverture (né en février 1999) a fait son apparition (73e). Discret mais appliqué dans un premier temps, "Carbo" a finalement offert une passe décisive à Facundo Isa (79e), permettant à son équipe de remporter son premier succès à l'extérieur de la saison. Coup de jeune sur la rade.

La stat : 10 essais encaissés dans les 20 dernières minutes

Pris à la gorge d'entrée de jeu, et rapidement menés 7-0, les joueurs de la capitale sont revenus petit-à-petit, reprenant les commandes de la rencontre et semblant se diriger vers un succès mérité. Mais, comme trop souvent cette saison, les vingt dernières minutes ont été fatales aux Parisiens. Car s'ils avaient déjà encaissé huit essais dans cette période de la rencontre depuis le début de saison, les Parisiens ont une nouvelle fois encaissé deux réalisations toulonnaises (Tuisova, 60e ; Isa, 79e). Sans finish, les Parisiens ne pouvaient pas l'emporter.

La décla : Fabien Galthié (manager du RCT)

Le Stade Français? Je ne m'inquiète pas pour eux

La question – Avec ce nouveau revers, le Stade français doit-il s'inquiéter pour son avenir en Top14 ?

Intéressants dans le jeu courant, globalement dominateurs et alors que le succès ne semblait pas pouvoir leur échapper, les Parisiens se sont pourtant une nouvelle fois inclinés ce dimanche. Face à un Toulon sans génie, indiscipliné et maladroit, les joueurs de la capitale se sont donc savonnés la planche. Mais au-delà de la simple physionomie de la rencontre, cette quatrième défaite en cinq matchs semble plonge le Stade français dans un dangereux doute. Relégables avec seulement cinq points, les Parisiens ont d'ores et déjà pratiquement fait une croix sur le haut de tableau. Mais doivent-ils s'inquiéter pour leur place dans l'élite ? Réponse dans les prochaines semaines.

Le sondage

Par Pierrick ILIC-RUFFINATTI