Revol : "Notre politique est plus risquée"

Par Rugbyrama
  • Pierre-Yves Revol - Castres Clermont - 17 mai 2014
    Pierre-Yves Revol - Castres Clermont - 17 mai 2014
  • Antoine Tichit de Castres
    Antoine Tichit de Castres
  • Christophe Urios (Castres)
    Christophe Urios (Castres)
Publié le Mis à jour
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Pierre-Yves Revol savoure cette 3e finale en 6 ans. Avec des moyens et un projet différent, Castres continue de figurer parmi les meilleurs équipes de Top 14. Néanmoins, pour son président, la stratégie du club est plus risquée que ses concurrents. Toutefois, il ne compte pas changer les choses et défend la force d'un collectif qui doit faire la fierté de ses supporters.

Rugbyrama : Comment vivez-vous l’approche de cette finale ?

Pierre-Yves Revol : Avec une petite expérience des finales, j’essaye de prendre mon temps, préparer les choses au mieux mais aussi de savourer. Lors des précédentes finales, je me suis rendu compte que le temps passait très vite. À l’époque, nous étions absorbés par différentes tâches et nous n’en profitions pas assez. Je suis dans une posture plus sereine, qui consiste à préparer cette finale avec sérénité.

Pensez-vous avoir fait un pas sur la professionnalisation du club ?

P-Y.R : Le rugby a beaucoup changé depuis 2013. Notre club a évolué au niveau des structures, le stade notamment. Le staff administratif a été renforcé, mais, au fond, l’esprit est le même. C’est un club familial, caractérisé par une symbiose réelle entre ses différentes composantes (joueurs, dirigeants, partenaires et le public). Il n’y a pas de frontière chez nous, tout est ouvert. Samedi, les joueurs et les dirigeants sont allés rejoindre les supporters en centre-ville de Lyon pour boire quelques bières. On veut apporter du bonheur à une contrée en difficulté.

Antoine Tichit de Castres
Antoine Tichit de Castres

L’esprit familial compte-t-il dans les résultats ?

P-Y.R : Dans les moments importants, il est important d’avoir un collectif soudé et capable de se transcender. Chez nous, le collectif est sanctuarisé car nous n’avons pas tous les atouts que beaucoup de concurrents possèdent. Les joueurs savent l’importance du côté familial attaché au CO, ça se transmet de génération en génération. C’est une vertu cardinale, sans laquelle on ne pourrait plus rivaliser avec les meilleurs. Bien sûr ce n’est pas suffisant. Il faut des moyens, une stratégie en place.

Voulez-vous rester dans cette optique ou avez-vous des rêves de grandeur ?

P-Y.R : On ne veut surtout pas ressembler à d’autres équipes de grandes métropoles. Elles ont leurs propres approches et objectifs que je respecte bien évidemment. Si on perd un peu de notre âme, on connaîtra beaucoup de difficultés.

Qu’est-ce que Christophe Urios a apporté comme méthode ?

P-Y.R : Il a apporté avant tout sa qualité, accompagné d’une forte capacité de travail. C’est un perfectionniste avec beaucoup de caractère. Il a progressivement façonné un groupe à son image, qui est plus fort sur la cohésion, l’homogénéité, l’humain, que celui de l’année dernière.

Christophe Urios (Castres)
Christophe Urios (Castres)

Le rugby se développe à vitesse grand V, avec ses dérives qu’on lui connaît. Vous êtes à votre troisième finale en 6 ans. Le rugby "à l’ancienne" a-t-il toujours sa place en France?

P-Y.R : Notre stratégie ne peut pas consister à recruter les meilleurs joueurs du monde sur une durée limitée et à les faire encadrer par des entraîneurs de renom international. Donc, il nous faut promouvoir des joueurs souvent en difficultés dans d'autres clubs, des jeunes en devenir et les encadrer par de bons joueurs étrangers. C'est peut-être plus risqué et il nous est aussi plus difficile d’être présent sur deux tableaux (Coupe d'Europe et championnat) mais cela nous permet encore d'être concurrentiels.

Propos recueillis par Lucas Meirinho

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