À La Rochelle, Gibbes s'est mis au travail

Je suis un peu stressé."Ce vendredi, le nouveau responsable sportif de La Rochelle, Jono Gibbes, 41 ans, arrivé il y a une quinzaine jours en Charente-Maritime, s’est présenté devant les micros pour la première fois, non sans une pointe d’appréhension qui s’est vite dissipée. L’ex deuxième ou troisième ligne néo-zélandais, successeur de Patrice Collazo, a confié qu’il allait prendre le temps d’observer et d’analyser la situation du club et de l’équipe.

Depuis juillet, la transition assurée par Xavier Garbajosa (arrières) et Grégory Patat (avants) a plutôt été bien maîtrisée avec une sixième place après neuf journées. "Le club a bien marché ces six derniers mois, reconnaît Jono Gibbes. Les entraîneurs ont fait du bon travail et ce serait n’importe quoi que d’arriver et de tout changer. Je vais donc prendre le temps. Je vais soutenir et aider le staff. Je suis d’ailleurs chanceux qu’il continue. Il me faut du temps pour analyser les choses, rencontrer et discuter avec les joueurs." L’ancien coach des avants de Clermont (2014-2017) est en tout cas heureux de revenir en France. Un choix de vie pensé avec sa famille.

Les joueurs maritimes, eux, apprécient cette arrivée, attendue depuis l’annonce du recrutement du Néo-Zélandais, au mois de juin. Le troisième ligne Zeno Kieft, un des trois vice-capitaines de l’équipe, en témoigne : "Le coach est arrivé et je le sens tout de suite sur l’équipe. Tout le monde est appliqué, concerné, ils ont vraiment envie de travailler. Tout le monde est à fond, on a passé deux semaines de préparation qui ont vraiment été bonnes".

Zeno Kieft est aussi ravi de son apport techniquement. "On a un système de jeu qui a été mis en place en début de saison, on ne va pas tout changer du jour au lendemain. Mais je pense que Jono voit des choses avec son expérience, il nous apporte. Il nous dit "ça, c’est comme ça", "ça, c’est ton rôle". Ce sont des petits détails qui peuvent changer énormément."

Une arrivée en novembre, "un aspect bizarre"

Les choses vont se mettre en place gentiment mais sûrement pour Jono Gibbes. Ces dernières semaines, à l’autre bout du monde, il a évidemment suivi l’actualité rochelaise en Top 14. Il a apprécié l’état d’esprit montré à Toulon, et la solidité défensive qui a conduit au succès dans le Var. Il retrouve aussi un championnat où il a décroché le Graal, le Brennus, avec Clermont en 2017. "Le Top 14, c’est vraiment dur, insiste-t-il. Après 26 matchs, un seul point peut séparer le sixième du septième et compter pour les phases finales."

Le technicien reconnaît enfin qu’arriver dans un club en novembre après un bon tiers du championnat n’est chose facile pour personne et qu’il faut du temps. La semaine dernière, dans Midi Olympique, Xavier Garbajosa n’avait pas caché ses interrogations quant à la tournure de la collaboration à venir avec le Néo-Zélandais. "Chacun dans le staff est un peu en attente de voir ce qu’il va se passer exactement, dit à ce sujet Jono Gibbes. Il y a un aspect bizarre d’arriver en novembre. Ce sont des questions du staff, comment ça va marcher pour ça, ou qu’est-ce qui va changer sur les instructions. Tout le monde a ces questions en tête, c’est normal pour moi. Je suis maintenant ici, je vais prendre les responsabilités et construire quelque chose." Jono Gibbes a signé pour quatre ans à La Rochelle, quatre ans pour construire un nouveau chapitre. Celui de Patrice Collazo est maintenant définitivement tourné.