Paillaugue : "Il faut vraiment rester dans notre bulle"

  • Top 14 - Benoît Paillaugue (Montpellier) contre Clermont
    Top 14 - Benoît Paillaugue (Montpellier) contre Clermont
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TOP 14 - Samedi à 17h, les Héraultais iront défier Lyon à Gerland en barrage. Revenus de l’enfer et qualifiés comme sixièmes, ils sont sur une dynamique impressionnante. A tel point, qu’ils deviendraient aux yeux de beaucoup spécialistes, les favoris de ce rendez-vous face au troisième de la saison régulière.

Une erreur et un danger réel selon le numéro neuf, qui ne veut pas que son équipe tienne compte des avis et se projette trop loin. Capitaine face au Lou en l’absence de Louis Picamoles, l’incontournable leader des Cistes s’attend à un gros combat.

Rugbyrama : Montpellier a longtemps couru après ce barrage inespéré. Maintenant que vous avez réussi à le décrocher, quel est votre objectif ?

Benoît Paillaugue : C’est d’aller le plus loin possible, sans trop se projeter non plus. Il faut qu’on soit "focus" sur ce rendez-vous de samedi. Désormais, il y a six équipes qui ont la possibilité de soulever un bouclier, donc, elles sont toutes dans le même état d’esprit. Nous, on revient de très loin et je pense que le groupe savoure chaque instant à l’heure actuelle. On est conscients de là où on vient et aussi, du challenge qui attend l’équipe à Lyon. Ce sera encore difficile. Mais on aimerait essayer de poursuivre l’aventure.

Après le succès à Clermont, vous disiez que ces phases finales ne seraient que du positif ou du bonus. Ne pensez-vous pas justement que le piège soit-là, de penser que votre équipe a déjà atteint son objectif ?

B. P. : Non, car on va dire que c’est un autre championnat qui démarre avec des matchs à élimination directe. Jusqu’à Clermont, si on perdait une rencontre, on avait encore des chances infimes de nous qualifier. Maintenant, le perdant rentre à la maison et part en vacances. C’est une saveur particulière, une autre forme de pression, mais c’est de la bonne pression. On est surtout contents d’être là. Après, le match n’est jamais joué à l’avance et c’est pareil pour Lyon comme pour nous, on est un peu dans l’inconnu. Il y a deux équipes qui vont se battre pour aller à Bordeaux disputer une demi-finale. C’est la seule chose qu’on maîtrise aujourd’hui.

Cela fait près de deux mois que le MHR a démarré son sprint final. N’avez-vous pas peur de payer à un moment donné votre fatigue mentale et physique ?

B. P. : Je ne pense pas. Et au contraire, j’espère que cela va nous donner encore plus de "booste" au lieu de nous affaiblir. Nous sommes peut-être un peu plus costauds que l’an dernier au niveau mental justement. L’équipe va donc s’appuyer sur ça, son parcours des derniers mois pour aller chercher cette fraîcheur mentale et physique, qui pourrait peut-être nous porter défaut si on regarde les chiffres.

Montpellier semble être aujourd’hui l’équipe que tout le monde "craint" d’affronter à la vue de votre dynamique (huit succès sur les neuf derniers matchs). Est-ce que cela peut représenter un avantage psychologique face au Lou ?

B. P. : Il y a le mauvais exemple de l’an dernier… Tout le monde craignait le MHR mais nous n’avons pas gagné à la fin. Je pense donc qu’il faut rester dans notre petite "bulle" que l’on a maintenant depuis un certain temps. Ne pas entendre ou écouter ce que peuvent penser les autres équipes ou les médias. C’est peut-être le point négatif qu’on a eu l’an dernier. On doit rester concentrés sur nous et notre adversaire. Montpellier ne fait pas peur, il est comme les autres équipes qualifiées. C’est vrai que nous restons sur des résultats hyper favorables, mais lors de des phases finales, tout est remis à zéro. Et c’est l’équipe qui sera prête le jour J qui fera la différence. Nous savons que les petites erreurs peuvent être fatales, que le mental peut basculer en fin de match, ou la rencontre sur un fait de jeu. A nous d’être hyper vigilants.

Pensez-vous que les Lyonnais conservent un avantage en vous recevant, malgré les deux succès à l’extérieur en barrages l’an passé de Lyon (à Toulon) et Castres (à Toulouse)?

B. P. : Je pense qu’ils gardent un léger avantage. Ils connaissent leur stade, ont un peu plus de public et nous avons en plus perdu lourdement chez eux cette saison. Après, sur un match tout est possible. On a pu le voir dans ce championnat où beaucoup d’équipes ont gagné à l’extérieur. Ils ont un léger avantage donc, car ils font aussi une meilleure saison que nous en nous battant deux fois. Nous sommes peut-être outsiders et j’espère que ce statut conviendra à notre équipe.

Certes, mais vous semblez être plus à l’aise en déplacement cette saison (six succès et un nul), qu’au GGL Stadium (défaites) et vous avez aussi battu Lyon sur ses terres en demi-finale l’an passé…

B. P. : On peut tout raconter : que Lyon est favori ou que nous sommes les favoris. Avant un match on peut tout dire mais la vérité du terrain on ne la connait pas. C’est pour ça, je le répète, il ne faut pas écouter ce qui se passe. Un match de rugby n’est jamais joué à l’avance et surtout pas une rencontre comme celle-là.

Pensez-vous que le Lou soit plus fort que l’an passé ?

B. P. : Ils ont plus d’expérience, maîtrisent mieux leur système de jeu et peut-être aussi les gros évènements. C’est une équipe qui a désormais plus de vécu, qui avait été la surprise l’an dernier mais qui ne l’est pas trop aujourd’hui. Ils méritent d’être là où ils sont, de recevoir en barrage. C’est une formation complète, costaude devant, mais qui est aussi capable par des joueurs comme Lambey, de faire jouer après contact. Ils ont des individualités solides au centre du terrain et hyper rapides sur les extérieurs. Franchement, c’est une très belle équipe qui est dangereuse de partout. On va donc essayer de les mettre en difficulté en gardant au maximum le ballon, en les mettant sous pression comme on le fait depuis un petit moment à chaque sortie.

Lorsque Clermont a accéléré samedi dernier, il a percé assez facilement votre rideau et votre redistribution défensive, un peu lente, n’a pas pu empêcher les deux essais rapides. Ce sera à nouveau une clé du match face à Lyon et des éléments comme Noa Nakaitaci (50 offloads, 34 franchissements et 8 essais)…

B. P. : Vous avez tout dit. C’est une équipe qui met beaucoup de vitesse dans son jeu. A nous de ne pas être trop lents autour des rucks pour essayer de bien circuler. Cette formation a aussi un excellent buteur (Wisniewski, NDLR) et notre discipline sera donc très importante. Il faudra qu’on débute et qu’on termine le match à quinze, en étant très rigoureux.

On vous compare beaucoup au Castres de l’an dernier par-rapport à votre parcours. Etes-vous agacé par cette comparaison ou y voyez-vous vous aussi des ressemblances ?

B. P. : Cela ne m’agace pas si on est comme eux à la fin (champions de France)… Mais, c’est un autre staff, d’autres joueurs, on ne se ressemble pas trop. Après peut-être que le parcours… Et c’est ça qui est dangereux, de dire : vous allez faire comme le C.O, vous êtes sixièmes, on ne vous attend pas et vous allez donc être champions. Pas du tout ! Et nous, ce serait vraiment con d’y penser ! Le danger est réel. Il faut rester dans notre bulle, focalisé sur ce quart-de-finale à Lyon car on a la chance d’y être.

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