Lambey : "J’ai ma chance et j’en profite"

Rugbyrama : On imagine que cela fait plaisir de revenir passer quelques jours au sein de votre club ?

Félix Lambey : Oui, ça fait du bien de revoir un peu les copains. Je n’étais pas obligé de m’entrainer avec l’équipe mais j’ai quand même demandé à Pierre (Mignoni) de le faire parce que ça me faisait plaisir. Mine de rien, c’est long ce Tournoi donc pouvoir me sentir encore un peu concerné avec les mecs, ça fait du bien.

Justement, comment avez-vous vécu les bons résultats de l’équipe ces derniers temps ?

F.L. : C’est super. Je suis vraiment content parce que les mecs qui sont dedans ne se rendent peut-être pas compte, mais de l’extérieur je trouve qu’ils ont encore fait vraiment pas mal de progrès ces derniers mois, ces derniers matches. J’étais donc un peu fier, je faisais un peu le malin à Marcoussis, ils ont fait de bons matches donc c’était sympa (sourire).

Et à titre personnel, à l’instar de votre club, vous traversez une bonne période. D’autant qu’avec les Bleus, il y a eu cette victoire face à l’Écosse qui a dû faire du bien ?

F.L. : La victoire fait vraiment du bien ! On avait beaucoup de pression. On était vraiment dans le dur après l’Angleterre donc réagir comme ça, c’était vraiment une bonne chose. Après, personnellement, je suis content déjà parce que je joue. C’est super, ça fait longtemps que j’attends ça. Là j’ai ma chance et j’en profite. J’essaie de donner le maximum pour ça puisse continuer donc pourvu que ça dure.

Cette victoire, vous l’avez prise comme un soulagement mais aussi comme un nouveau point de départ ?

F.L. : Oui, un petit peu. C’est vrai que l’on n’a pas eu beaucoup de victoires donc dès que l’on en a une, on essaie de l’utiliser un maximum et de s’appuyer dessus pour engranger un maximum de confiance parce que je crois que c’est ce qui nous manque le plus en équipe de France, d’avoir de la certitude. On va utiliser ça à fond sans non plus se mentir et se voiler la face. Il y a encore beaucoup de choses où il faut progresser pour pouvoir rivaliser avec les meilleurs.

Je considèrerai que je suis vraiment un deuxième ligne de l’équipe de France quand j’aurai vingt ou trente sélections, si j’en ai un jour.

Le déplacement qui arrive en Irlande, vous le prenez plutôt comme une opportunité de valider les bonnes choses sans non plus trop s’enthousiasmer après la première victoire ?

F.L. : Oui parce que ce sera une équipe différente. On connait les qualités des Irlandais donc ce n’est pas parce que l’on a gagné aujourd’hui que tout va forcément bien se passer en Irlande. On est lucide. On sait quand même de quoi on est maintenant capable. On sait qu’il y a une équipe, que l’on est capable de réagir et de faire des belles choses donc on va s’appuyer là-dessus et essayer de rivaliser un maximum pour, pourquoi pas, gagner là-bas. Ce serait quelque chose d’assez fort.

Vous êtes plusieurs "jeunes" à avoir eu la confiance du sélectionneur et du staff, notamment face à l’Écosse. C’est valorisant ?

F.L. : Bien sûr. Ça fait déjà plaisir de jouer. Je crois qu’il y a un mélange qui est en train de se faire avec les mecs expérimentés puis les mecs plus jeunes. Je crois que c’est en train de plutôt bien fonctionner. Donc c’est super. On a besoin de ça pour évoluer, de jeunes joueurs et de tenter des choses. Après, est-ce que c’est la bonne solution ? Je ne sais pas mais je crois que ça peut bien fonctionner.

Alors que l’on dit beaucoup de bien de vos matches, à titre individuel, êtes-vous satisfait de vos prestations ?

F.L. : Je suis satisfait… Je suis content. Je crois que j’essaie de donner le maximum. Je suis sorti rincé de ces matches. Après je suis conscient aussi de ce qui me reste encore à faire pour pouvoir vraiment rivaliser avec les meilleurs. Contre l’Angleterre, j’ai aussi senti que j’étais encore un petit peu loin du très très haut niveau. Je l’ai ressenti sur tous mes déplacements. J’ai beaucoup couru mais par rapport au nombre de courses, j’étais finalement peu de fois dans les zones de rencontre. Voilà une chose sur laquelle j’aimerais progresser. Je me sens bien physiquement. Je sens que je suis capable de me déplacer beaucoup, de courir mais ce n’est pas tout de courir, il ne faut pas courir n’importe comment. Il faut être au bon endroit au bon moment, surtout au niveau international où les mouvements sont quand même vraiment différents de ceux que l’on retrouve en Top 14.

On peut dire qu’avec ce Tournoi, vous êtes en train de franchir un nouveau palier dans votre carrière ?

F.L. : Oui c’est un palier après, pour moi, il n’y a rien d’arrêter dans le rugby. Il y a tellement de joueurs qui sont venus, qui ont joué deux ou trois matches et qui sont repartis. Je considèrerai que je suis vraiment un deuxième ligne de l’équipe de France quand j’aurai vingt ou trente sélections, si j’en ai un jour. En attendant, pour le moment, je fais le maximum pour y rester. Je considère qu’il n’y a rien d’acquis. Il faut toujours travailler. Il y a énormément de bons joueurs en France et ce n’est pas facile de rester et de garder la place. Je parlais de Sébastien Vahaamahina qui arrive à enchainer, j’aimerais bien à arriver à ça dans les années à venir.