Labit : "Les Rochelais viendront revanchards et avec l’idée d’éliminer un concurrent direct"

Rugbyrama : Comment avez-vous préparé cette réception de La Rochelle ?

Laurent Labit : Les joueurs sont conscients de la situation et de notre besoin de points à neuf journées de la fin. On sait qu’il faut absolument gagner ce week-end face à un concurrent pour la qualification qui sort aussi d’un mauvais résultat à domicile. Les Rochelais viendront revanchards mais aussi avec l’idée d’éliminer un concurrent direct. On s’attend à un match très compliqué face à une équipe qui se déplace très bien et qui est capable de très bien jouer. On devra maîtriser notre rugby mais aussi éviter de donner des points trop facilement à l’adversaire, ce qui nous coûte cher ces derniers temps.

Êtes-vous inquiet concernant l’objectif de qualification pour les phases finales ?

L. L. : On voit bien que la tâche sera difficile même si on n’est pas très loin au nombre de points et qu’il reste neuf journées. Et on sait qu’une défaite samedi rendrait les choses très, très compliquées. On connaît notre calendrier, on sait qu’on ne pourra plus traîner à domicile et qu’on devra aller chercher des résultats à l’extérieur. On est dans un mini-championnat avec quatre-cinq équipes pour trois places, si on considère que Toulouse, Clermont et Lyon sont un peu à l’abris.

Dans notre communication interne, on a peut-être un peu trop insisté sur le fait que le Top 14 était un marathon

Pourquoi votre équipe n’arrive-t-elle pas à montrer sur la durée le même visage qu’en coupe d’Europe ?

L. L. : Dans notre communication interne, on a peut-être un peu trop insisté avec les joueurs sur le fait que le Top 14 était un marathon. Tout le monde a sûrement compris que si on laissait des points en route, on aurait toujours le temps de les récupérer à l’inverse de la Champions Cup, qui est un sprint. Cela nous a, je pense, porté préjudice en Top 14 avec tous ces points laissés, qui nous manquent aujourd’hui et qui nous obligent à redonner un coup de collier avec cette interdiction de perdre encore chez nous.

Le calendrier fait que vous vous déplacerez aussi chez les actuels quatre derniers…

L. L. : Si on se dit qu’on ira chez les derniers, mis à part le déplacement à Clermont, et qu’on recevra nos concurrents, c’est le meilleur moyen de croire qu’on aura la qualification comme ça. On ne peut pas raisonner comme cela. On a neuf matchs devant nous et on doit en gagner le plus possible. C’est une mission commando, on est quasiment que sur des matchs de phases finales jusqu’à la fin de saison.

Dans ce contexte, y aura-t-il tout de même une place pour l’affect alors que vous recroiserez sûrement votre ancien joueur Marc Andreu ?

L. L. : Bien-sûr ! On espère qu’il sera là car cela ferait très plaisir à tout le monde : au staff, aux joueurs et aux supporters. C’est quelqu’un de très attachant qui ne laisse pas indifférent. Pour moi, c’est encore plus particulier. Je ne cache pas que je l’ai eu quasiment tous les jours au téléphone cette semaine. Aujourd’hui, il est à La Rochelle et il reste un joueur important qui fait ses matchs. La décision de le laisser partir n’a pas été facile et on voit qu’il nous manque un peu aujourd’hui avec l’arrêt d’autres cadres en fin de saison dernière. On a du mal à faire prendre à d’autres le relais de ces joueurs-là, qui avaient du poids et qui étaient des leaders sur le terrain, dans le travail, le comportement et la vie de tous les jours. D’autres joueurs doivent prendre ce leadership-là mais bien-sûr que l’absence de Marco dans notre vestiaire a laissé un vide qui n’est pas encore comblé.

Marc Andreu avait notamment impressionné lors de sa relance contre Clermont en quart de finale de Champions Cup, et une victoire 28 à 17 au Stade Marcel-Michelin.