De Villiers : "Je suis la viande dans le hamburger"

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Pieter de Villiers (Stade français) contre Bordeaux
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TOP 14 - L'ancien pilier du XV de France et du Stade Français, Pieter De Villiers, fait le lien entre le nouveau manager parisien, son compatriote Heyneke Meyer, et son "club de coeur", retrouvé cet été.

Avant la réception de Montpellier samedi en Top 14, l'entraîneur de la mêlée stadiste (69 sélections avec les Bleus), âgé de 46 ans, explique aussi à l'AFP avoir "toujours envisagé" revenir un jour entraîner Paris, dont il a porté les couleurs pendant une dizaine d'années jusqu'à la fin des années 2000.

Le Stade Français est actuellement deuxième du championnat. Vous attendiez-vous à de tels débuts ?

Non. On aurait signé pour. On est très content. C'est une belle récompense pour les joueurs qui ont beaucoup travaillé, accepté le plan, croient dans ce qu'on fait. Et le travail effectué avec les préparateurs physiques paie. On a voulu être performant à l'extérieur (trois victoires pour le Stade Français, meilleure équipe, NDLR), les joueurs l'ont décidé et les résultats suivent. Mais on sait que l'hiver arrive, que la saison est longue. Certaines grosses équipes vont retrouver leur rythme de croisière, le classement est serré. Le plus dur est à venir. Il ne faut pas se voiler la face, de drôles de choses peuvent encore se passer.

Pourquoi avoir autant mis l'accent, à votre arrivée, sur le travail physique ?

C'est la base. Et la première chose à laquelle on touche avant le début de saison. Je pense que les joueurs ont été un peu surpris mais ils l'ont accepté, jusqu'à même "embrasser" cette culture, de travailler dur et avec intensité. On met beaucoup de vitesse dans nos entraînements.

Autre changement notable, l'équipe est désormais très performante à l'extérieur...

Un bon joueur gagne à la maison et à l'extérieur. Heyneke est fort dans la préparation mentale: chaque entraînement, chaque match et chaque compétition est important pour lui. Dans le passé on disait: +si on gagne à la maison, on sera bien placé+. Sauf que le championnat est plus serré, donc il faut aller chercher des points à l'extérieur, faire la différence. Les joueurs ont adhéré à ça, et cela a fait boule de neige: ils ont envie d'y regoûter. Il y a eu un déclic. On se fait aussi respecter en gagnant à l'extérieur.

En plus d'entraîner la mêlée, votre rôle est aussi de faire le lien entre ce nouvel encadrement sud-africain et la culture latine du club...

Oui, c'est un des aspects les plus importants de mon travail. Donc je suis "la viande dans le hamburger". Je fais le tampon. Heyneke doit pouvoir s'exprimer à travers moi, et je dois véhiculer auprès d'Heyneke les valeurs et l'histoire du club.

Par quoi a-t-il été surpris ?

Le Sud-Africain n'est pas un Français et réciproquement. Heyneke ne comprend pas forcément toujours la mentalité latine, et inversement. Le Français est plus instinctif, l'Anglo-Saxon planifie davantage. Mais Heyneke est quelqu'un de passionné, qui vit les matchs, donc il adore le côté spontané des Français. Qu'on vienne lui dire "Je ne suis pas content car je ne joue pas". Alors qu'un Anglo-Saxon va davantage prendre sur lui, travailler et encore travailler. Mais à un moment donné il y aura un souci. Donc c'est bien de s'exprimer quand on n'est pas content. Il a peut-être été un peu surpris au début, mais il adhère à ça.

Avez-vous toujours envisagé de revenir un jour entraîner le Stade Français ?

Oui. Car mes enfants sont nés ici, ma femme est Française. Je voulais à un moment donné leur proposer de passer du temps en France. Mais je ne savais pas quand. (Cet été) ce n'était pas forcément le meilleur moment professionnellement, car j'étais bien avec les Springboks. Mais au niveau familial c'était le bon timing. Et puis j'avais travaillé avec Heyneke, j'ai confiance en lui, le Stade Français est mon club de coeur et il y avait un beau projet pour le redresser. Ca m'a parlé et je ne regrette pas.

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