Clermont doit accepter sa "reconstruction"

  • Sébastien Vahaamahina - Clermont
    Sébastien Vahaamahina - Clermont
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TOP 14 - Après leur élimination en Coupe d’Europe, les Clermontois ont travaillé leurs lacunes tout en veillant à entretenir la vie du vestiaire. Des nouveaux leaders doivent émerger petit à petit. Pour passer l’obstacle agenais et repartir de l’avant.

Bien sûr, les Clermontois auraient préféré jouer une demi-finale de Champions Cup et batailler avec les Saracens. Mais la semaine dernière, sans match, a permis de travailler des secteurs spécifiques comme la zone de ruck ou la mêlée, mis à mal contre le Racing 92. Et plus encore... "La semaine passée nous a permis de nous retrouver entre joueurs et le staff, de partager un très bon moment vendredi" déclarait Sébastien Vahaamahina. "On a fait une activité hors rugby pour passer du temps ensemble. Si on regarde le match contre le Racing 92, on était souvent scindés en plusieurs groupes, chacun y allait de lui-même pour marquer. On avait besoin de cette semaine-là pour rester connecter entre-nous." Une sortie, dont le thème restera dans le secret du vestiaire, qui a ravi le coach Franck Azéma. "Ce groupe apprend à se connaitre, nous n’avions fait qu’un stage et on vit comme vous, à travers le Covid, avec ce frein là mais il ne faut pas être "empêché de" en permanence" rappelle Franck Azéma. "Cette sortie était à l’initiative des joueurs, on a passé une bonne journée, dans un cadre différent nous permettant de tisser des liens, tout en étant dans la compétition quand même mais aussi d’aller un peu plus loin que ce nous faisons dans la semaine. "

Le groupe a beaucoup changé et il faut qu’avec les nouveaux joueurs, les recrues ou les jeunes, on arrive à recréer une dynamique et retrouver la confiance. Il faut accepter cette étape de reconstruction.

Car il faut bien le dire, comme l’a fait Morgan Parra après le quart de finale, la confiance commençait à fuir les Clermontois. La page européenne tournée et digérée, les Auvergnats ont pris soin de préparer ce match contre Agen en regardant la vérité en face. C’est maintenant que des leaders doivent émerger aussi. "Il n’y a aucun problème, j’en ai discuté avec Franck et Bernard (Goutta) : je suis prêt à prendre ce rôle-là confiait Sébastien Vahaamahina. Le groupe a beaucoup changé et il faut qu’avec les nouveaux joueurs, les recrues ou les jeunes, on arrive à recréer une dynamique et retrouver la confiance. Il faut accepter cette étape de reconstruction."

Leader par l’exemple avant tout, le deuxième-ligne devrait être suivi par d’autres joueurs. "C’est une volonté de notre part que des joueurs comme Sébastien, avec de l’expérience et encore de la jeunesse, prennent le relais précisait Franck Azéma. C’est l’évolution du groupe depuis deux ou trois ans. On parle de construction, on a toujours été basés sur notre histoire, notre culture. La notion d’héritage est importante. Des Chouly, des Kayser, des Zirakashvili, des gars qui ont quitté petit à petit le vestiaire, ils ont donné énormément aux joueurs qui sont encore là, tu ne peux pas mesurer les effets tout de suite car ils sont encore jeunes mais ils ont l’étoffe pour assumer ce rôle-là. Ce n’est pas insurmontable, il faut juste être fier de porter ce maillot et véhiculer ça. Donner de l’énergie dans le vestiaire et en dehors toute la semaine : c’est ça le message. J’ai envie que tous les joueurs soient responsables. Il y a les Lopez, Parra, Lapandry, Fofana mais d’autres montent crescendo comme Iturria, Cancoriet, Falgoux ou Penaud. Mais l’apport de Bézy, de Pélissié, des joueurs qui ont cette analyse du jeu, cette expérience du jeu, tout en étant encore jeunes, est important aussi. On essaye de mettre en place cela. On est qu’au début et on a envie que cela aille vite mais il faut respecter les fondamentaux du jeu et d’un vestiaire, de la construction d’une culture et d’un état d’esprit."

On a la frustration d’avoir laissé des points à Bayonne, on a soldé la saison passée de Coupe d’Europe mais cela nous a permis d’avoir une photo instantanée de notre niveau aujourd’hui. Sans se mentir...

Les nouveaux comme Jean-Pascal Barraque, qui devrait faire son baptême du feu sous ses nouvelles couleurs, sont là aussi pour ça. "J’espère apporter mon enthousiasme et ma joie de vivre, qui dans le rugby à VII est un peu le maître mot avouait l’international tricolore. Mon profil, comme un second numéro dix, avec de la vitesse peut servir au collectif. Je vais essayer d’amener cette fougue sur le terrain contre Agen, qui a fait une bonne recrue avec l’ailier Gabriel Ibitoye. Il y a des joueurs de ballon, ils sont indisciplinés cette saison, un peu comme nous aussi mais ils ne ferment pas la porte au jeu donc si les conditions ne sont pas trop mauvaises, cela peut être un bon match à jouer. Il faut se retrouver collectivement et engranger de la confiance pour la suite."

Contre le SUA, une formation que les Clermontois respectent avant tout, l’ASM veut récolter les premiers fruits de sa lente reconstruction dans un bloc de quatre matches où elle recevra trois fois. "Nous avons une victoire contre Toulouse à la maison, c’était important de l’emporter rappelle Azéma. C’est une bonne chose de faite. On a la frustration d’avoir laissé des points à Bayonne, on a soldé la saison passée de Coupe d’Europe mais cela nous a permis d’avoir une photo instantanée de notre niveau aujourd’hui. Sans se mentir et sans se raconter d’histoire. On a des manques mais on a envie de voir à travers ce match face à Agen, cette construction se développer petit à petit. On ne voit pas plus loin que ce match-là."

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