Plisson : "Je peux en prendre plein la gueule ou me faire encenser très vite"

Par Rugbyrama
  • Champions Cup - Jules Plisson (La Rochelle), face aux Glasgow Warriors.
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  • Champions Cup - Jules Plisson (La Rochelle) contre les Glasgow Warriors
    Champions Cup - Jules Plisson (La Rochelle) contre les Glasgow Warriors
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TOP 14 - Depuis son arrivée à La Rochelle, Jules Plisson renaît sous ses nouvelles couleurs. Pour la première fois, il s’est présenté en conférence de presse avant la réception d'Agen dimanche.

Rugbyrama : Jules, le fait d’avoir fait un break pour les fêtes de fin d’année a-t-il permis d’évacuer la frustration de Bordeaux ?

Jules Plisson : Elle est toujours dans un coin de la tête parce que je pense qu’on avait fait un match plus que correct. Encore une fois on a craqué à la fin mais c’est dommage car ça aurait pu être le match parfait dans des conditions compliquées. Au final on ressort de ce match avec une défaite mais avec un point important.

Vous n’avez pas eu beaucoup de ballons pour mettre le jeu en place…

J.P. : Oui c’était compliqué mais Bordeaux non plus n’a pas pu mettre vraiment en place son jeu. Les conditions étaient compliquées, le ballon était trempé et on n’arrivait pas à le tenir. Bordeaux aime marquer sur les turnovers et l’une des consignes était de prendre le moins de risques dans notre camp pour ne pas s’exposer.

Comment vous sentez-vous dans ce groupe depuis votre arrivée en cours de saison ?

J.P. : Dans le groupe je me sens très bien. Il y avait des mecs que je connaissais déjà avant. Franchement je suis très bien ici. Après c’est un nouveau système de jeu donc j’essaie de le connaitre de mieux en mieux au fil du temps et pour cela il faut enchaîner, s’entraîner de plus en plus et jouer aussi car tout est différent en match.

J'en ai bavé

Vos premières prestations sont très réussies avec notamment une réussite au tir au but impressionnante. On dirait que vous renaissez de vos cendres, est-ce votre avis ?

J.P. : J’ai de très bonnes sensations et je suis épanoui. Quand tu es bien dans ta tête, dans un environnement stable et avec des personnes qui veulent que tu joues, que tu progresses, forcément tes performances sont plus faciles. Je suis bien ici, j’ai des entraîneurs qui me font confiance. J’ai toujours dit que je n’étais jamais aussi bon que lorsque je prenais du plaisir et aujourd’hui c’est le cas. Le fait d’enchaîner les matches me permet de me rassurer dans mon jeu et surtout de lâcher toute cette frustration que j’avais accumulée depuis un an et demi. Je ne vous cache pas que j’en ai bavé.

Vous disiez lors de votre arrivée que vous fonctionniez beaucoup à la confiance. Le fait d’avoir réussi vos premières tentatives à plus de 50 mètres a créé un cercle vertueux ?

J.P. : Ce sont des pénalités et des transformations où tu as moins de pression que d’autres plus faciles où il n’y a pas le droit à l’erreur. Le jeu au pied, c’est un domaine que j’ai continué à travailler dans mon ancien club et aujourd’hui je suis content de pouvoir être constant sur 80 minutes. Et puis je travaille beaucoup avec Ronan (O’Gara) qui me donne beaucoup de petits détails.

J'ai été surpris de l'accueil que j'ai eu

Vous avez connu 16 sélections avec le XV de France. Pensez-vous pouvoir y retourner un jour où la nouvelle génération a définitivement pris le pouvoir ?

J.P. : Franchement il y a un mois on n’en parlait pas. Depuis la Nouvelle-Zélande, comme j’ai été un peu mis de côté, je n’entend plus parler d’équipe de France. Après c’est l’image de ma carrière, il suffit que je fasse une ou deux bonnes prestations pour qu’on parle déjà de ça. Je sais très bien que la sélection ça va très vite dans un sens comme de l’autre. Si vous voulez en parler, vous pouvez. Aujourd’hui il y a une nouvelle génération qui arrive mais je suis encore jeune j’ai 28 ans et si j’arrive à enchaîner et à être performant, on ne sait pas ce qu’il peut se passer. Mais je suis très bien ici et je ne pense pas du tout à ça.

Votre arrivée a en tout cas beaucoup plu au public rochelais, qui vous a (très) chaleureusement accueilli lors de votre premier match de là à scander votre nom.

J.P. : Je suis un joueur qui peut en prendre plein la gueule et qui peut se faire encenser très vite. Il y a des gens qui m’aiment bien et d’autres pas du tout, c’est aussi l’histoire de ma carrière. Mais c’est vrai que j’ai été très surpris de l’accueil que j’ai pu avoir. J’ai entendu le stade scander mon nom si on peut dire ça comme ça et c’était un truc de fou. Il y avait mon père et ma petite soeur en tribune et mon père m’a dit à la fin du match qu’il avait été ému car il sait que j’ai galéré pendant un an et demi et que je n’ai jamais rien dit, j’ai toujours fermé ma gueule en essayant d’apporter à l’équipe. Franchement ça fait chaud au coeur d’avoir un public comme ça et des gens qui soutiennent autant. C’est impressionnant. Ce week-end le stade est encore plein, j’ai toute ma famille qui sera là donc j’espère que ça sera une belle fête et qu’on fera un match plein.

Champions Cup - Jules Plisson (La Rochelle) contre les Glasgow Warriors
Champions Cup - Jules Plisson (La Rochelle) contre les Glasgow Warriors

Vous avez été relativement préservé médiatiquement depuis votre arrivée. Dans quel but ?

J.P. : Ils ont très bien fait de me mettre un peu sur le côté vis-à-vis de la presse et des médias parce que quand tu changes de club et la manière dont ça s’est passé en cours de saison, c’est compliqué. Il faut d’abord faire ses preuves et être intégré dans l’équipe avant de discuter avec les journalistes. Après je pense aussi qu’avant je parlais peut-être trop à la presse, j’ai dit des choses qui ont dû me desservir et c’est aussi pour ça que j’ai l’image du mec qui peut plaire ou qu’on déteste. J’ai appris de tout cas, je suis beaucoup plus serein, calme, plus grand.

Votre entraîneur Ronan O’Gara est un ancien très grand demi d’ouverture. Discutez-vous beaucoup entre vous ?

J.P. : C’est agréable de discuter avec une personne qui comprend ton poste et qui connaît tes difficultés ou ce que tu peux apprécier. Il est assez ouvert sur les mouvements et les lancements. Sur les mêlées par exemple, il ne dit pas : "il faut faire ça ou ça". On en parle et après il dit que c’est le 10 qui décide. Et après sur le jeu au pied, je ne pouvais pas mieux tomber qu’un mec comme Ronan pour me donner des petits conseils, pour progresser et être plus à l’aise.

Vous n’étiez pas à Glasgow mais avez-vous senti un changement après la première victoire à l’extérieur de la saison ?

J.P. : Elle a fait du bien, les joueurs l’attendaient depuis longtemps. Et surtout après le match à domicile. C’est dommage car on aurait pu prendre les points plus vite (contre Glasgow à domicile, défaite 24-27). Il y a la victoire contre Castres à la maison qui a fait aussi du bien car ils étaient venus pour faire le match parfait à l’extérieur et j’avais vraiment senti des mecs épanouis et souriants dans le vestiaire alors que je venais d’arriver. Contre Bordeaux, on était tous déçus de la défaite mais avec une grosse envie de vite enchaîner et de retrouver la victoire contre Agen. Et puis si on regarde le classement, on n’est pas si mal que ça. Même en étant neuvième, on est qu’à un seul point du premier qualifié.

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