Ducuing : "Désormais, on sait qu'on sera attendus"

  • Top 14 - Nans Ducuing (Bordeaux-Bègles)
    Top 14 - Nans Ducuing (Bordeaux-Bègles)
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TOP 14 - Représentant son club pour la conférence de rentrée de la LNR, l'arrière bordelais revient sur cette reprise au parfum particulier et le nouveau statut de l'UBB.

Rugbyrama : L'UBB va enfin rejouer. Votre dernier match doit vous sembler très lointain...

Nans Ducuing : Très lointain, non. Mais cela fait effectivement 5 ou 6 mois que nous n'avons pas joué un match. Nous étions déjà très contents de nous retrouver. Le retour au collectif a fait du bien aux têtes. Lors des matchs amicaux, nous étions comme des enfants à la récré. Nous avions tous envie de jouer et de bien faire, de repartir à l'attaque. Maintenant, nous avons hâte de repartir à l'attaque pour confirmer notre saison dernière.

Avec une belle saison 2019-2020 finalement interrompue, sur quels acquis peut s'appuyer l'UBB ?

On a encore un groupe assez homogène et fort. L'effectif n'a pas beaucoup bougé cet été, avec peu de départs et des arrivées ciblées sur certains postes. Je crois que nous nous sommes renforcés. Le projet de jeu a un peu évolué mais pas beaucoup, nous avons de bons repères communs. On a construit des bases solides, on sait où on va. On veut désormais avancer et performer à nouveau.

Semi Radradra est parti. N'est-ce pas une perte majeure ?

C'est l'une des plus grosses pertes, effectivement. Semi, tout le monde le connaît, il est capable de faire de grosses différences à lui seul. Sur des matchs couperets, cela peut compter mais je ne veux pas me dire que cela va nous empêcher de jouer. Semi nous a fait du bien mais le collectif prend le dessus. D'autres joueurs sont capables de performer à son poste. Dans ce qu'on met en place, l'équipe doit être plus forte que l'individu. C'est ce qu'on espère tous.

La période du Covid a mis dans la balance la survie du rugby tel qu'on le connaît. Cela inquiète-t-il un joueur professionnel ?

A Bordeaux comme dans d'autres clubs, le modèle économique se base sur les recettes des matchs. L'annonce d'un plafond à 5000 spectateurs était déjà inquiétante. A huis clos et sans aide, cela serait encore plus complexe. Ce contexte nous interroge, oui et c'est normal. On parle de notre métier et de notre avenir. Ça pose question. Mais les joueurs ne prennent pas les décisions, ils les subissent. C'est une situation qui peut être anxiogène.

La limitation du public dans les stades influe-t-elle sur un match, finalement disputé sur le terrain et à 15 contre 15 ?

Une fois sur la pelouse, on joue sans se poser de question. Mais dans les stades pleins, tout est plus plaisant, il y a plus d'adrénaline. Bon, cela reste un match. En jeunes, on jouait dans des stades où il n'y avait pas un rat et on jouait quand même au rugby !

Avez-vous le sentiment qu'avec sa saison dernière, l'UBB va être ciblée dans ce nouveau Top 14 ?

Bien sûr, on sait désormais qu'on sera attendus par rapport à la saison dernière. Mais ça ne nous met pas plus de pression que ça. On espère réitérer une saison comme l'an dernier. On se sait capables de faire de belles choses. Continuons à rester centrés sur nous-mêmes, sans se mettre de pression supplémentaire.

Auriez-vous préféré, comme votre entraîneur Christophe Urios, que la LNR prononce des matchs perdus par forfait plutôt que des reports en cas d'équipe contaminée par la Covid-19 ?

Nous ne sommes pas maîtres de ces sujets et quelle que soit la décision, nous aurions appliqué les règles, comme tout le monde. Est-ce que j'aurais préféré des annulations ? Cela paraît dur, ça aurait été une double peine. D'un autre côté, peut-être que cela nous obligerait, nous, joueurs, à nous responsabiliser encore un peu plus. De toute façon, il n'y avait pas de bonne solution. Mais il y aura de l'injustice dans cette saison, de toute façon. Si demain je vais à la boulangerie, que je me gratte le nez ou que j'embrasse un proche, je peux aussi attraper le Covid-19 et j'aurais un sentiment d'injustice, quoiqu'il arrive.

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