Rétro 2019 : Clermont, un volcan en disruption

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TOP 14 - Capable de se mobiliser sur les échéances qui comptent, les Jaunards ont surtout brillé en 2019 par leur inconstance d’un match à l’autre. Un mal que le manager Franck Azéma souhaite voir guérir en 2020, et rapidement, puisque se profilent au mois de janvier deux chocs contre l’Ulster et les Harlequins décisifs pour la qualification en Champions Cup.

Le fait de l’année : terrible inconstance

Inconstance. C’est probablement le mot qui résume le mieux ces derniers mois en Auvergne. Inconstance d'un match à l’autre, et parfois même du même match, qui a régulièrement fait bouillir le manager Franck Azéma jusqu’à ces dernières sorties du mois de décembre, frappés du même sceau. Oscillant de docteur Clermont à Mister Jaunard, l’ASMCA a en outre souvent pâti d’inquiétants trous d’air au cœur de ses rencontres.

Dans la dernière demi-heure de ses matchs de Challenge européen, par exemple, ou lors des entames en ce début de saison. Morgan Parra et ses coéquipiers ne pouvant que regretter de fournir trop rarement des copies complètes durant 80 minutes, à l’exception notable des matchs de Champions Cup où les appétits se réveillent. Trop épisodiquement, malheureusement...

Le joueur : Damian Penaud

personne ne contestera qu’en termes de richesse, l’effectif auvergnat est l’un des plus impressionnants de France, où cohabitent une foule de top joueurs et une véritable légion néo-zélandaise constellée des Fritz Lee, Isaia Toeava ou George Moala. Toutefois, à l’heure de ressortir une individualité, il demeure difficile de ne pas citer le phénomène Damian Penaud, passé avec tant de succès du centre à l’aile qu’il en est devenu un des cadres incontournables du XV de France.

Fort d’une vitesse de pointe exceptionnelle et d’une détente verticale prodigieuse qui lui permet de compter parmi les meilleurs joueurs du monde sous les ballons hauts, Penaud s’avère surtout capable de mettre son équipe dans l’avancée à chaque fois qu’il touche le ballon, une qualité de rare qui doit autant à son flair offensif qu’à des qualités athlétiques au-dessus de la moyenne. Las, à l’image de son club, Penaud connaît encore de réguliers trous d’air, notamment en défense. Un secteur qu’il s’agira pour lui de réguler s’il veut définitivement s’installer parmi les cracks au niveau international.

Le match : la demi-finale contre Lyon

Il existe peu de matchs, cette saison, où l’ASMCA s’est avérée capable de se hisser à son meilleur niveau pendant 80 minutes. La demi-finale livrée contre Lyon fait en revanche partie de ceux-là, et on en a vu le résultat… Opposés à Bordeaux à la valeur montante du Top 14 dans ce "derby" de la grande région AuRA, les Jaunards n’ont ce jour-là laissé aucune chance à leur adversaire, l’écrasant physiquement dans les rucks tout en se montrant capables d’éclairs offensifs, à l’image de deux essais en première main inscrits par les ailiers Raka et Penaud, spécialité maison.

Le titre : la victoire en Challenge européen

Après 1999 et 2007, c’est un troisième titre européen que les Auvergnats sont allés chercher au mois de mai à Newcastle, en triomphant sans coup férir de La Rochelle (36-16). Un titre tout sauf anecdotique puisque, privés de Champions Cup, les Auvergnats s’étaient promis en début de saison d’aller au bout dans cette compétition. Fort, très fort, au terme d’un parcours qui les fit voyager hors des sentiers balisés, de Newport à Timisoara, avant de se défaire en phases finales à Marcel-Michelin de vieilles connaissances anglaises comme Northampton en quarts (61-38) et les Harlequins en demie (32-27).

Seul bémol à ce succès, la blessure de Morgan Parra. Car si Greig Laidlaw s’avéra ce jour-là très solide pour remplacer le capitaine dans le double rôle de demi de mêlée et buteur, l’absence de Parra en finale contre Toulouse fut des plus préjudiciables.

La défaite qui fait tâche : la finale contre Toulouse

Forts de leur démonstration en demi-finale contre Lyon, les Jaunards s’avançaient pratiquement en position de favoris pour affronter Toulouse, qui s’était petitement défait de la Rochelle en demi-finale une semaine plus tôt. Las pour eux, les Auvergnats sont passés à côté de leur rendez-vosu, à l’image d’un Laidlaw à côté de ses pompes ce jour-là. Certes, les Clermontois ont eu beau jeu de pester après une décision arbitrale de Jérôme Garcès, qui refusa d’accorder un essai de pénalité après une faute de Kolbe sur Yato à quelques mètres de l’en-but. Reste que ce jour-là, les Jaunards se sont montrés incapables d’imposer quoi que ce soit lors de leur supériorité numérique, refusant même d’attaquer un dernier ballon avant la mi-temps.

"Toute la saison, nous sommes parvenus à marquer des essais, à mettre du rythme, du danger, à bien nous trouver, nous confia durant l’été Wesley Fofana. Et sur cette finale, nous n’y sommes pas parvenus. La défense de Toulouse y a été pour quelque chose, bien sûr, mais cela reste une frustration de ne pas avoir évolué à notre meilleur niveau ce jour-là. D’autant qu’on termine à portée d’un essai… Après, il n’y a rien à dire : les Toulousains ont marqué deux fois ce jour-là. Nous, zéro. À ce jeu, pour gagner, il faut quand même marquer. Il faut un gagnant et un perdant. C’est ça, une finale…"

La déclaration : Franck Azéma

En Top 14, si tu n’es pas consistant de bout en bout tu ne peux pas exister. Et si tu n’existes pas, tu es vite en difficulté. On n’a pas de marge, on a des points à rattraper et ce n’est pas en se comportant de la sorte, tous, que l’on va être bon. C’est très frustrant de manquer de consistance quand on connaît nos standards sur certains matches et de voir la pauvreté de certains.
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