Hastoy : "La pression est la même qu’on soit douzième ou treizième"

  • Antoine Hastoy (Section paloise)
    Antoine Hastoy (Section paloise)
  • La Section a battu Lyon d'un point le 30 janvier dernier, leur dernière victoire en Top 14.
    La Section a battu Lyon d'un point le 30 janvier dernier, leur dernière victoire en Top 14.
  • Antoine Hastoy (Section paloise)
    Antoine Hastoy (Section paloise)
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Alors que la Section occupe l’avant-dernière place du classement, le demi d’ouverture Antoine Hastoy évoque la situation du club, les solutions pour s’en sortir et nous parle aussi de son rôle dans l’équipe ou de l’arrivée prochaine, à la tête de la formation béarnaise, de Pierre Perez…

On a quitté la Section après une défaite à Bordeaux (29-23). Quel a été le programme, depuis ?

Nous avons fait un petit stage la semaine après Bordeaux, à Hagetmau. Nous sommes un peu sortis du cadre rugby et nous y avons fait des activités en équipe pour que le groupe se retrouve. Le but était d’essayer de penser à autre chose pendant quelques instants. C’était sympa.

Cette défaite à Bordeaux vous est-elle restée en travers de la gorge ?

Nous étions vraiment frustrés à la fin du match et après avoir revu les images. Nous avons loupé pas mal d’occasions et nous aurions pu les faire plus douter. On a quelques regrets de ne pas avoir ramené au moins un point, alors qu’on collait au score. C’est ça le plus frustrant.

Après la victoire de l’Aviron face à Agen, Pau est passé treizième et donc potentiellement barragiste. Comment l’avez-vous vécu ?

Honnêtement, on n’en a pas forcément trop parlé. On savait que les Bayonnais avaient un match de retard. Ça n’a pas vraiment affecté le groupe. Même si Bayonne n’avait pas gagné contre Agen, on serait resté sous pression jusqu’à la fin de la saison. Le bloc de trois matchs qui arrive, et qui commence par Castres ce week-end, va être hyper important.

Cette place de barragiste engendre-t-elle plus de pression, pendant la semaine ?

Non. Que l’on soit douzième ou treizième, dans tous les cas, nous aurions été sous pression. Nous n’avons pas de matelas, donc la pression est la même qu’on soit douzième ou treizième.

Selon vous, comment la Section va-t-elle faire pour s’en sortir ?

En montrant le même état d’esprit que contre Bordeaux. Il faut qu’on soit consistant de la première à la quatre-vingtième, qu’on arrête d’avoir des trous d’air et qu’on rejoue notre rugby en continuant à tenter des choses. Nous devons aussi garder, dans un coin de la tête, qu’on doit sauver le club.

Estimez-vous que votre calendrier est le plus compliqué à gérer sur cette fin de saison ?

Non, honnêtement, les matchs à venir ne sont pas des choses qui me font peur. Peu importe les adversaires qu’on a, tout le monde a quelque chose à jouer : le maintien ou le top 6. Tout le monde va vouloir récupérer des points partout. Je ne pense pas qu’il y ait une équipe avec un calendrier plus avantageux que l’autre.

Votre dernière victoire remonte à Lyon, chez un gros du championnat. Ce genre de performance peut-elle vous convaincre qu’un résultat est possible dès ce week-end, à Castres ?

Oui, c’est sûr et certain. On sait de quoi on est capable. Cette année, on n’a jamais pris de "branlée". On a toujours été au contact. À chaque fois qu’on a perdu, c’était de quatre, cinq ou six points. On ne réussit pas à gagner et c’est ce qui nous manque et qui nous fait chier pour cette fin de saison. À part à Toulouse où nous avons été dépassés, ou à Clermont en début d’année, nous n’avons jamais pris d’énorme score. On sait qu’on est pas loin, mais on n’arrive pas à gagner…

La Section a battu Lyon d'un point le 30 janvier dernier, leur dernière victoire en Top 14.
La Section a battu Lyon d'un point le 30 janvier dernier, leur dernière victoire en Top 14.

Et donc ? Que faudra-t-il faire pour essayer de l’emporter, à Castres ?

Montrer le même état d’esprit que contre Bordeaux. Mais honnêtement, on ne fait pas trop gaffe à l’adversaire. Que ce soit Castres ou une autre équipe, nous devons, dans tous les cas, gagner ou ramener des points.

Les joueurs de rugby ne cessent de répéter qu'ils prennent match après match, mais honnêtement, avez-vous dans un coin de la tête la réception de l'Aviron qui suivra ?

Pour le coup, nous n’en avons vraiment pas parlé. C’est assez particulier, car il y a pas mal de semaines de travail entre les rencontres. Là, on va à Castres, puis nous avons deux semaines sans match avant de recevoir Bayonne. Nous n’avons donc pas cette réception en tête.

Plus personnellement, vous êtes un enfant du club. Comment vivez-vous la situation actuelle ?

C’est compliqué. On a vu la génération qui a fait monter le club en Top 14. Je suis arrivé juste après, avec pas mal d’autres jeunes et on n’a pas envie d’être la génération qui fait descendre la Section. On va donc tout faire pour la garder en Top 14.

Dès lors, au quotidien, les joueurs du cru sont-ils encore plus investis ?

Oui, il faut qu’on prenne les choses en main avec les plus anciens. Nous avons un gros noyau de jeunes qui jouent de plus en plus ces dernières saisons. Nous devons sauver le club. Depuis la semaine après Bordeaux, on sent que l’investissement est vraiment plus poussé et on sait que nous avons une mission jusqu’à la fin de la saison.

Vous avez évoqué les jeunes et plus anciens, mais malgré votre âge (23 ans), ne faites vous pas partie des cadres de l’équipe ?

C’est bizarre à dire, mais comme je joue quasiment tous les matchs, je suppose bien que je suis assez important dans le dispositif. J’ai maintenant 23 ans, ça fait trois ou quatre saisons que je joue assez régulièrement. Au bout d’un moment, il faut passer le cap d’être "jeune". Il faut arriver à être important et décisif pour l’équipe.

Vous avez pris part à 19 matchs (17 titularisations). Est-ce dur d’enchaîner autant ?

Dans tous les cas, j’ai envie de jouer. Après, c’est sûr que quand tu joues tous les matchs, comme ça, il y a bien une performance qui est moins bonne à un moment. Mais je fais tout pour être au maximum à chaque fois. Je ne vais pas dire que c’est dur, parce qu’il y en a qui aimeraient jouer autant. J’en suis donc très content…

Antoine Hastoy (Section paloise)
Antoine Hastoy (Section paloise)

Vous êtes le meilleur réalisateur de Top 14. Est-ce un objectif que vous aviez ciblé en début de saison ?

Non, pas du tout. Après, c’est tant mieux, ça veut dire que j’aide l’équipe au maximum. Mais si je ne le suis plus à la fin de la saison et que nous sommes maintenus, je signe direct.

Avez-vous l'équipe de France dans un coin de la tête ?

J’y suis monté en janvier avant le tournoi. C’était top de découvrir leur environnement et de voir comment ils travaillaient. De mon côté, j’ai beaucoup de choses à penser avec le club, donc en ce moment, je n’y pense pas forcément.

Mardi, la Section Paloise a officialisé l’arrivée de Pierre Perez à la tête du centre de formation. Vous l’avez côtoyé au quotidien pendant vos trois années au Pôle Espoirs de Bayonne. Comment avez-vous accueilli la nouvelle ?

J’ai trouvé ça énorme. Le club a de la chance de pouvoir compter sur un homme comme lui. C’est sûr et certain qu’il va faire du bien à la Section et je me dis que j’aurais bien aimé être jeune à cette période-là pour l’avoir au centre de formation. Il va faire un énorme boulot. Je lui ai envoyé un petit message mardi pour lui dire à quel point j’étais content qu’il vienne à la Section.

Que pouvez-vous nous dire sur lui ?

C’est quelqu’un qui connaît très, très bien le rugby. En plus de ça, il t’aide à devenir un homme. Je l’ai eu de 15 à 18 ans et comme tous mes partenaires du Pôle, ça a été un vrai plus. Monsieur Perez est un homme qui va te dire les choses pour te faire progresser. Pour ça, il ne passe pas par quatre chemins. Tout le monde se rappelle avoir passé un moment dans son bureau, avec ses yeux bleus qui te fixent et qui t'intimident un peu (rires).

Qu’a-t-il de plus qu’un autre entraîneur ou éducateur ?

Je ne sais pas trop dire ce qu’il a… Il connaît vraiment bien le rugby et il arrive à très bien cerner les hommes pour les faire progresser au maximum. Il sait comment parler aux jeunes pour en tirer le meilleur.

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