Uberti, Vif-Argent, pas argentin !

  • Top 14 - Pablo Uberti (Bordeaux-Bègles)
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  • Top 14 - Pablo Uberti (Bordeaux) contre Lyon
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TOP 14 - Le jeune centre Pablo Uberti, trouve petit à petit sa place au sein de l'UBB. Portrait d'un jeune trois-quart de 23 ans plus que prometteur.

"Désolé de briser la légende. Mais je suis bien français." Pablo Uberti préfère rire de cette erreur télévisuelle de nationalité, qui lui prêtait des origines sud-américaines. Pablo a plutôt marqué les esprits par sa capacité à franchir, sa vitesse et sa justesse dans le jeu, quand Christophe Urios l'a aligné, début septembre. Le jeune 2e centre a répondu présent aussi quand il a fallu dépanner en "12" depuis la mi-janvier. Tranchant, ce trois-quart "hyper à l'écoute" selon Jean-Baptiste Dubié, a depuis le match perdu à Toulouse, marqué des points aux yeux de son manager.

Si son nom fleure bon l'Italie, Pablo Uberti est né à Bayonne et a grandi dans les Landes, à Capbreton, patrie des surfeurs : "j'ai fait un peu de bodyboard dans mon temps libre. Mais pour le surf, comme je n'ai jamais su me lever sur une planche, j'ai abandonné. C'était plus le sport collectif que surf pour moi." Le rugby demeure pourtant une histoire de famille, car "mon père y jouait talonneur. Mon frère, y joue aussi en 3e ligne." Pourtant, après quelques mois d'ovalie dans la petite enfance, Pablo part au foot. Pas très longtemps, car l'ambiance du rugby le ramène au Capbreton-Hossegor Rugby. Le jeune trois-quart aime cette ambiance, cette vie villageoise.

Top 14 - Pablo Uberti (Bordeaux-Bègles)
Top 14 - Pablo Uberti (Bordeaux-Bègles)

"J'ai été 2 fois champion de trottinette à Capbreton", tradition incontournable. Puis, il prend la direction de Saint-Vincent de Tyrosse : "J'y arrive en cadets. L'avenir était incertain à Capbreton, car on ne savait pas si on allait pouvoir faire une équipe de Crabos J'y ai rencontré un groupe de potes formidables avec qui je suis toujours en contact. Tyrosse, c'est un club familial. Dans la ville, tout tourne autour du rugby." Dans le club qui a formé les frères Camberabero, François Gelez et tant d'autres trois-quarts flamboyants, Pablo préféra suivre les traces de Guy Accoceberry, autre tyrossais en direction du stade Moga.

Un autre monde par rapport à Tyrosse

À 19 ans, Pablo Uberti débarque chez les espoirs de l'UBB. Il y fait ses gammes, tout en cultivant, son punch, sa pointe de vitesse et son sens du jeu sous la houlette de David Ortiz, Michel Maillet, Jérôme Scheibel et Cyril Abadie. Avec des coéquipiers tels Matthieu Jalibert, Jules Gimbert, Geoffrey Cros ou Iban Etcheverry, vif argent comme lui, Pablo brille et saisit sa chance : "La première année se passe bien, je découvre le niveau espoir. Je me fais ma place petit à petit. Et à la suite de plusieurs blessures au centre, je suis appelé pour faire le dernier match des 6 nations en moins de 20 contre le Pays de Galles. C'est une opportunité, je la saisis. Je devais être remplaçant, mais au final, il y a encore un blessé, et je suis passé titulaire. Je suis arrivé un ou 2 jours avant le match. Il a fallu vite s'adapter et apprendre le plan de jeu. Et voilà, premier match international en moins de 20 ans. Et après, la Coupe du monde qui arrive. Au final, je fais 5 matchs sur 6 avec élimination en demi contre la Nouvelle-Zélande".

Il fait sa première apparition en top 14 en 2017, contre Oyonnax, 3 autres feuilles de match et toute la Challenge Cup. De quoi engranger de la confiance.

Direction Grenoble

L'UBB va lui proposer alors, un autre challenge, pour gagner en expérience et surtout jouer. Pablo prend la direction du FC Grenoble. "C'est quelque chose qu'au début, j'appréhendais un peu. Je me disais "ils me mettent à la porte". Mais avec le recul, ce n'était pas du tout le cas. C'était une manière pour moi de me faire de l'expérience. Les deux ans que j'ai faits à Grenoble, cela a été vraiment une expérience humaine et sportive incroyable. En plus, ils montent l'année où j'arrive en prêt. Donc, j'ai la chance de faire des matchs en Top14. C'est bon à prendre quand on est jeune et que l'on a besoin d'expérience. Jouer des matchs durs, c'est cela qui fait progresser."

Et Stéphane Glas, qui s'y connaît un peu en matière de centre, n'a pas regretté l'apport de ce joueur rapide, habile et bon distributeur. Il prolongera une saison de plus en 2019-2020 pour finir avec 13 matchs de top 14 et autant en Pro D2.

"Je me concentre plus sur les points à améliorer"

De retour à l'Union, Pablo découvre un nouveau staff, un centre d'entraînement dernier cri, de nouveaux joueurs même si il connaissait une bonne partie de l'effectif. "J'arrive avec des intentions, l'intention déjà de montrer que le prêt a porté ses fruits. Et surtout de me mettre au niveau d'une équipe qui a énormément progressé en terme d'effectif, de qualité, avec un nouveau manager, de nouveaux joueurs internationaux notamment. Et avant l'envie de me mettre au niveau et de faire ma place petit à petit." Gagné. Christophe Urios, le met titulaire pour le match à Lyon, sur les feuilles de match en Challenge Cup.

On se souvient de ce placage décisif contre Edimbourg. Pablo saisit sa chance, avec les blessures des titulaires. Sa passe décisive pour Yoram Moefana à Toulouse, tout comme "la petite poussette dans le menton" dixit Romain N'tamack sur le même match, l'ont mis un peu plus sous le feu des projecteurs. Mais, lui, demeure fidèle à lui-même, un peu timide, mais bien actif sur le terrain. Alors 12 ou 13 ? Pablo avoue clairement sa préférence : "Plutôt 2e. Je préfère quand il y au peu plus d'espace. Après voilà, le fait de jouer premier centre, m'amène aussi une polyvalence. Et puis moi, tant que je suis sur le terrain (rires)"

Top 14 - Pablo Uberti (Bordeaux) contre Lyon
Top 14 - Pablo Uberti (Bordeaux) contre Lyon

"J'ai envie de vous dire tant mieux. Mais c'est vrai, je suis plutôt "13", plutôt joueur d'espace." Le jeune Landais sait ce qu'il doit travailler : "Je suis plutôt dans l'évitement. Plutôt rapide. Après, je me concentre plus sur les points que j'ai à améliorer : le jeu au pied. Après, il faut aussi que je m'améliore dans ma libération de balle. Et il y aussi les passes, c'est toujours un point à travailler." Sa taille, 1,85 m et son poids, 91 kilos, lui permettent d'envisager de joueur aux deux postes. On peut compter sur Frédéric Charrier et Christophe Urios pour polir ce joueur vif argent.

Lui, bosse, écoute bien les conseils du "papa" Rémi Lamerat ou de Jean-Baptiste Dubié et entend vivre à fond sa passion du rugby, celle qu'il a connu lors de ses premiers pas à Saint-Vincent de Tyrosse et celle plus programmé du rugby pro : "L'important, c'est de créer des relations humaines. Et que ce soit dans le sport amateur ou dans le sport professionnel, on le fait différemment, mais voilà, l'important, c'est toujours de créer des relations. À Tyrosse, c'était au stade la Fougère en sirotant des bières. Et ici, c'est en partageant des repas, en faisant des choses différentes." Lui, qui aime tant les Landes, "Le feu de la torele, les vaches landaises, la forêt de pins" pourrait bien signer un long bail avec l'UBB. Après tout, Bordeaux, ce n'est que le Nord pour pas mal de Landais. Et c'est moins loin que l'Argentine...

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