Capuozzo, Jaminet, Ramos : un fauteuil pour trois à Toulouse

Par Rugbyrama
  • L'arrière Thomas Ramos a déjà joué à l'ouverture au cours de sa carrière.
    L'arrière Thomas Ramos a déjà joué à l'ouverture au cours de sa carrière.
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Avec trois arrières internationaux la saison prochaine, le Stade toulousain est plus que jamais équipé au poste de numéro 15. Une abondance qui pourrait vite devenir un casse-tête pour l’entraîneur Ugo Mola.

C'est un problème de riches auquel sera confronté Toulouse dès le mois de septembre. Un choix cornélien entre trois joueurs de classe internationale aux profils variés. Citons d'abord Thomas Ramos (1,78m ; 87kg, 19 sélections), présent au club depuis 2017. Habitué à se disputer le poste d'arrière avec le néo-retraité Maxime Médard, l'ancien Columérin va connaître une nouvelle concurrence la saison prochaine. Face à lui, deux hommes se présentent et non des moindres : Melvyn Jaminet (1,80m ; 80kg, 12 sélections) et Ange Capuozzo (1,78m ; 76kg, 5 sélections), arrières des équipes de France et d'Italie. Et si leur présence en Haute-Garonne séduit déjà le public des Rouge et Noir, les membres du trio auront maille à partir pour enfiler le maillot floqué du numéro 15. A ce petit jeu, il pourrait y avoir des déçus.

Bien sûr, cette profusion de joueurs à un même poste ne se refuse pas et sera, sans aucun doute, très avantageuse au moment de préserver les corps et ménager l'effectif. Avec trois options excitantes sur la table, Ugo Mola aura l'embarras du choix à l'arrière. Les trois prétendants ne disposent pas des mêmes qualités mais ils se complètent. Le franco-italien Ange Capuozzo, révélé cette année chez la Squadra Azzurra, est un véritable feu follet, un poids plume virevoltant, aux antipodes d'un rugby professionnel qui prône les kilos de masse musculaire. Héros de la victoire italienne au pays de Galles en mars (21-22), l'ex-joueur de Grenoble est un habitué de la Pro D2 et n'a aucune expérience ou presque en Top 14. Il ne compte qu'une feuille de match face à Pau en 2019, à l'époque où le FCG figurait encore dans l'élite. Ces dernières années, le trois-quarts a continué de faire ses gammes en Isère. Sous le maillot grenoblois, il a inscrit six essais la saison passée, dix lors de l'exercice précédent.

Le jeune Capuozzo, 23 ans, croisera un joueur du même âge, lui aussi pensionnaire de Pro D2 il y a plus d'un an, à savoir Melvyn Jaminet. L'arrière du XV de France est en pleine ascension depuis 2021. La longueur de son jeu au pied, ses relances, et sa précision face aux perches (275 points marqués toutes compétitions confondues la saison dernière, N.D.L.R) en ont fait le socle de Perpignan, qu'il quitte après l'objectif du maintien réussi. Pour sa deuxième saison en Top 14, Jaminet aura cette fois-ci d'autres ambitions chez le club le plus titré de France. Comme il l'a récemment confié pour Midi Olympique, il est conscient que les places coûteront cher : "Forcément, je savais qu'il y allait avoir de la concurrence en venant à Toulouse. Ce sera le meilleur qui jouera. Ca ne pourra que nous faire progresser".

Un avenir à l'ouverture pour Ramos ?

Plus âgé que Jaminet et Capuozzo, Thomas Ramos (27 ans), bien que plus expérimenté, devra s'employer pour conserver sa place. Devancé par Jaminet en équipe de France, il retrouvera l'ex-joueur de l'USAP derrière lequel il n'a été que remplaçant au cours des cinq matchs du Tournoi 2022. Un rôle de second couteau que Ramos (278 points marqués toutes compétitions confondues la saison dernière, N.D.L.R) ne compte sûrement pas entretenir sur ses terres toulousaines. Fort de son excellente vision du jeu et de ses qualités de buteur, il aura l'occasion de s'affirmer à un moment crucial de sa carrière où il lui est encore possible de rêver du Mondial 2023. L'international français pourra s'appuyer sur sa polyvalence.

L'arrière Thomas Ramos a déjà joué à l'ouverture au cours de sa carrière.
L'arrière Thomas Ramos a déjà joué à l'ouverture au cours de sa carrière.

Par le passé, il a joué occasionnellement au poste de demi-d'ouverture, le plus souvent pour pallier l'absence de Romain Ntamack. Reconduire plus régulièrement Thomas Ramos à la charnière impliquerait donc de se passer des services de Ntamack ou glisser ce dernier vers le centre, place qu'il occupe rarement. Plutôt que de mettre son trio d'arrières en opposition, le staff toulousain pourrait ainsi le sublimer aux quatre coins du terrain, d'autant plus qu'un trois-quarts comme Ange Capuozzo peut évoluer à l'aile. Il n'y aurait alors plus de fauteuil pour trois mais un siège sur mesure pour chacun.

Alerte aux doublons internationaux

Quel que soit le scénario, le problème des doublons risque de persister. Le Stade toulousain a l'habitude de payer un lourd tribut aux fenêtres internationales. Lors du dernier Tournoi, les joueurs de la Ville Rose convoqués en équipe nationale étaient nombreux : Antoine Dupont, Romain Ntamack, Mathis Lebel, Peato Mauvaka, Anthony Jelonch, Thibaud Flament, François Cros, Julien Marchand, Cyril Baille ou un certain Thomas Ramos. Conséquence directe ou simple coïncidence, les Toulousains avaient perdu quatre de leurs six matchs en parallèle du 6 Nations 2022.

Le recrutement d'Ange Capuozzo et Melvyn Jaminet ne devrait pas résoudre le problème, loin de là. Selon toute vraisemblance, les deux joueurs disputeront les tests de novembre et le prochain Tournoi avec leurs sélections respectives. Privé de son arrière-garde, Toulouse pourrait subir à nouveau un hiver difficile et accuser une dépendance toujours plus forte envers ses leaders de jeu.

par Rayane BEYLY

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