Aldigé : "C’est de la merde pour 80 % de l’équipe"

  • Jean-Baptiste Aldigé - Biarritz
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TOP 14 - Le président biarrot, Jean-Baptiste Aldigé, n’a vraiment pas apprécié la prestation de son équipe, battue par Pau (19-42) cet après-midi. Il l’a fait savoir en conférence de presse.

Jean-Baptiste, le BO a rendu un vibrant hommage à Federico Martin Aramburu…

Oui, c’était nécessaire. On avait dit qu’on le ferait, ça a été fait. Dans ces situations-là, je ne vais pas vous sortir les phrases bateaux en disant qu’on aurait aimé que les joueurs suivent le pas. Ils se sont levés la semaine dernière pour Fede. Aujourd’hui, ça n’a pas été le cas. C’est donc encore moi qui me retrouve là à devoir expliquer l’inexplicable. C’était un match de merde. C’est honteux et je le regrette. Je n’excuse pas les joueurs, mais je m’en excuse au nom du club.

Vous aviez dit, il y a quelques semaines, que ce match-là face à Pau serait peut-être une belle fête pour l’ensemble du club. Ça n'a pas été le cas. Est-ce pour cela que vous êtes touché ?

Je ne suis pas touché, je suis très en colère. Je crois que ça fait trois ans que je défends toujours, contre vents et marées, n’importe qui dans mon staff administratif, technique ou les joueurs. Même en "off", vous ne m’avez jamais entendu dire un mot sur un de mes joueurs. Aujourd’hui, je suis à deux doigts de les citer, mais je ne vais pas le faire. C’était vraiment un gros match de merde. J’ai honte. Je vais me montrer intransigeant dans les prochaines semaines. On ne peut pas rester sur ça. Vous comprendrez le poids de mes mots. C’est la première fois que ça m’arrive en quatre ans. Ce qui s’est passé aujourd’hui, ça ne passera pas.

Le BO a été pris dans tous les compartiments. Comment l’expliquez-vous ? La charge émotionnelle, avec l’hommage, était-elle trop forte ?

Non. Pendant trois ans, vous m’avez toujours vu excuser tout. Là, rien du tout. Il y a une charge émotionnelle pour tout le monde. Ça ne vous a pas empêché de faire votre travail. Ça ne doit pas les empêcher de faire le leur. Si j’en entends un seul sortir ce prétexte-là, ce sera pire. Avant d’être pris dans tous les compartiments, il y a juste les individualités qui ont failli. Je n’ai pas besoin de les citer. Vous avez tous vu le match de certains avec les basiques qu’il y avait à faire. Je ne parle même pas de gagner le match, mais de choses toutes simples. C’est de la merde pour 80 % de l’équipe. Je remarque juste qu’outre Johnny Dyer qui ne déçoit jamais, ce sont souvent les locaux qui n’ont pas failli. Mis à part Lucas Peyresblanques, Mathieu Hirigoyen et Johnny Dyer, je n’ai rien à retirer du reste. Je ne peux même pas vous parler de rugby, il n’y en a pas eu de notre côté.

Peut-on parler de démission de la part de certains ?

Oui, mais pas que sur le terrain. C’est un comportement général. Dans le vestiaire, je n’ai pas beaucoup parlé. En ce moment, on perd. Ce n’est jamais agréable et j’ai l’impression d’entendre la terre entière se plaindre. La Mairie se plaint. Moi je me plains, mais c’est mon job, donc ça va. Les coachs se plaignent. Ceux qui jouent se plaignent. Ceux qui ne jouent pas se plaignent. Ceux qui seront là l’année prochaine se plaignent. Ceux qui ne seront pas là l’année prochaine se plaignent. Tout le monde se plaint. On va résoudre le problème, il y en aura moins qui vont se plaindre, c’est tout.

Ce match vous conforte-t-il dans vos idées ?

Non. Pour la première fois, j’ai des avis qui changent. Je m’interdis souvent de parler à chaud. Je n’ai jamais fait de coup de sang, mais là, je vais aller dormir et je pense que, demain, je vais rester sur les idées que je me suis faites à la vue de certains comportements. On fera ça entre nous et vous comprendrez les messages à la fin de l’année, quand on annoncera les choses. Je suis sincèrement désolé pour les supporters.

Il reste encore quatre journées. À quoi la suite va-t-elle ressembler ?

Je ne sais pas. J’espère que ça sera différent d’aujourd’hui et qu’on dira "ah, ils se sont bien battus." Je détestais ça, avant, mais maintenant, j’aimerais presque qu’on me le dise. Ce qui est terrible, c’est qu’il y en a qui doivent finir leur carrière. S’ils veulent finir comme ça, ça leur appartient.

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