L'antisèche : la férocité clermontoise l'a emporté sur la finesse lyonnaise

  • Top 14 - L'essai en puissance de Clermont face à Lyon
    Top 14 - L'essai en puissance de Clermont face à Lyon
  • Top 14 - Davit Niniashvili (Lyon)
    Top 14 - Davit Niniashvili (Lyon)
Publié le
Partager :

TOP 14 - Dans une opposition de style par excellence, Clermont a réussi à se défaire du LOU, grâce à une fin de match à sens unique (25-16). Les Auvergnats, qui se replacent dans la course au top 6, ont su s'appuyer sur leurs avants. Les Lyonnais ont séduit, mais ne ramènent aucun point d'un déplacement forcément frustrant.

Le match : les gros bras ont dominé les feu-follets

Une véritable opposition de style, ce Clermont - Lyon. D'un côté, les locaux se sont appuyés sur la puissance de leurs avants. Depuis plusieurs semaines, les mérites du pack clermontois sont vantés grâce notamment à la construction méthodique de leurs mauls dévastateurs. Et ça n'a pas manqué encore une fois. C'est précisément sur un groupé pénétrant qu'Étienne Fourcade s'écroulait dans l'en-but lyonnais en seconde mi-temps. C'est aussi après une épreuve de force, imposée par les "gros" que Lavanini inscrivait le premier essai de match. À l'image de la mêlée, les Jaunards ont dominé devant.

Dans une fin de match à suspense, Clermont a fait craquer le LOU ! ?

Le film du match > https://t.co/NGdVRkSYCk pic.twitter.com/64fOxL9BrW

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) March 5, 2022

Mais Lyon avait aussi ses arguments. C'est dans un jeu aéré, fait de passes après contacts et de recherche des espaces que les Rhodaniens ont brillé sur la pelouse clermontoise. Dès les premières minutes, les Clermontois ont été mis en difficulté par la parfaite chorégraphie lyonnaise, menée par des trois-quarts intenables. L'essai de Barassi est un modèle d'action huilée et d'esprit collectif. Mais alors qu'ils tenaient le bon bout et rêvaient de cette première place au classement, les hommes de Pierre Mignoni ont craqué en fin de match.

Le fait : Lyon a fini par craquer et n'a même pas de bonus

Quelle frustration pour les Lyonnais. Pourtant, grâce à une pénalité de Berdeu à un quart d'heure de la fin de la rencontre, Lyon parvenait enfin la course en tête. Et ce n'était que mérité au vu de ce que le LOU avait montré depuis le début de la partie. Oui mais voilà, Lyon a cessé de pratiquer son jeu léché et a subi lors des dernières minutes. En se mettant à la faute dans leur camp, ils permettaient d'abord à Morgan Parra - artilleur reconnu du championnat - de passer trois points précieux pour Clermont. Puis ce cafouillage de fin de match, fatal à Léo Berdeu et aux Lyonnais, laissait les Auvergnats s'envoler au score.

L'essai de Barraque tuait donc non-seulement les espoirs de victoire et de première place, mais aussi celui du bonus défensif, pourtant dans l'escarcelle des Lyonnais à ce moment-là. En dix minutes, Lyon a tout perdu.

Le coup de cœur : Niniashvili, quel gaz !

On le sait, la période actuelle n'est pas facile pour tous les Géorgiens. Mais il faut reconnaître que le jeune Davit Niniashvili a ébloui la pelouse de Marcel-Michelin. À seulement 19 ans, sa grosse capacité d'accélération, ses appuis courts et sa volonté d'animer le jeu ont séduit plus d'un fan de rugby ce samedi soir. Certes, il écope de ce carton jaune après sa faute jugée cynique lors de l'essai de Lavanini en première période. Mais l'ailier feu follet a aussi été le joueur avec le plus de franchissement du match (2 franchissements). En plus, il a battu trois défenseurs.

Top 14 - Davit Niniashvili (Lyon)
Top 14 - Davit Niniashvili (Lyon)

En fait, Niniashvili a été le symbole de cette ligne de trois-quarts lyonnaise qui avait faim de jeu. Arnold (6 défenseurs battus, 52 mètres parcourus balle en main) et Tuisova (7 défenseurs battus, 79 mètres parcourus balle en main, 4 offloads) ont aussi largement participé à cette euphorie lyonnaise. Euphorie qui a tout de même manqué d'efficacité puisque malgré tous ces chiffres impressionnants, Lyon n'a inscrit qu'un seul essai pendant 80 minutes...

La date : 5 mars 1933

Oui, il y a 89 ans jour pour jour, le LOU l'emportait pour la dernière fois sur la pelouse du Michelin. Lors de cette année faite de succès, les Rhodaniens avaient même été sacrés champions de France de première division. L'occasion était donc belle ce samedi et le symbole aurait été magnifique : un 5 mars pour prendre la tête du Top 14. Mais comme vu précédemment, les Lyonnais n'ont pas su résister aux tenaces Clermontois et la malédiction du stade auvergnat court donc toujours...

La question : Clermont est-il capable d'atteindre les phases finales ?

Bien que vainqueur, Clermont a largement tremblé et peut dire merci à la robustesse de ses gros et à l'expérience de sa charnière. Car oui, c'est sûrement l'expérience qui a fait basculer ce match de la 20e journée, face à des Lyonnais plus ambitieux mais bien moins réalistes. Clermont peut se permettre de viser plus haut, de regarder le top 6. Mais les hommes de Jono Gibbes sont ils capables de s'immiscer parmi les six meilleures équipes du championnat, et ainsi de disputer les phases finales en fin de saison ?

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?