Roumat : "On me dit souvent "j’ai vu ton fils, il est meilleur que toi""

Par Rugbyrama
  • Olivier Roumat - Biarritz
    Olivier Roumat - Biarritz
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - C’est à l’Hôtel "Le Mercedes" d’Hossegor qu’il possède, qu’Olivier Roumat (55 ans) a ouvert sa boîte à souvenirs à l’occasion des vingt ans du titre de champion de France remporté par le BO. L’ancien deuxième ligne international (62 sélections) en a profité pour balayer l’actualité rugbystique, des récentes performances du XV de France à l’évolution de son fils, Alexandre.

Il y a 20 ans, Biarritz remportait le troisième titre de champion de France de son histoire, le premier depuis 1939. Quel souvenir gardez-vous de ce moment-là ?

Je m’en souviens comme si c’était hier. Le match avait été éprouvant psychologiquement, puisqu’il s’était terminé aux prolongations. J’avais été champion de France avec le Stade français, en 98. Je savais que c’était mon dernier titre. Avant que le président Chirac ne remette le bouclier à Jean-Michel Gonzalez, j’ai pris le temps de monter ces fameuses marches. C’est un moment extraordinaire. Pendant les festivités, Valérie (sa femme, NDLR) m’envoie Alexandre sur le terrain. Il avait 5 ans et m’avait dit "papa, on court". Je lui avais répondu "écoute, mon fils, je viens de faire 110 minutes…" C’était la première fois que j’avais des crampes. C’était vraiment un moment exceptionnel. Sur l’ensemble du match, je pense qu’on mérite le titre. Ça ne se joue à rien, à un drop de "Lulu" Mazas. Cette prolongation, c’était quelque chose d’imperceptible, il n’y avait plus de stratégie ou de tactique. Il fallait juste aller chercher au plus profond de soi les quelques forces qu’il nous restait. Sur le plan émotionnel, c’était difficile à vivre sur le moment.

Qu’en est-il du retour à Biarritz ?

Le lendemain, nous sommes allés au stade Aguilera. Là-bas, un monsieur qui n’avait pas loin de 85 ans vient me voir. Il me dit : "Monsieur Roumat, vous ne pouvez pas savoir le plaisir que j’ai. Je pensais finir ma vie et mourir sans avoir revu le BO champion. J’étais très jeune en 1939. Je suis content, maintenant, je peux mourir tranquille." Je ne connaissais absolument pas cette personne et ça m’avait fait pleurer. C’est là où on voit qu’un titre de champion, dans le rugby français, ça a une importance terrible. S’il n’est pas partagé, il n’a aucune saveur.

Quelle était la force de ce groupe ?

Il était constitué de joueurs revanchards, qui avaient eu plus ou moins des déboires dans d’autres clubs. On avait bâti ce titre sur trois ans, il y avait une vraie progression dans cette équipe. Dans notre effectif, il y avait quatre étrangers : Fitzgerald, Roff, Legg, Isaac. Ça facilitait la communication. Quand on faisait des choses, en semaine, il y avait tout le monde ! Nous avions un équilibre entre un paquet d’avants relativement lourd, une troisième ligne exceptionnelle (Betsen, Milhères, Lièvremont), une paire de centres australienne (Rohff, Isaac), Legg, Bidabé et Brusque au fond du terrain. C’est le groupe entier qui avait gagné ce titre avec un mec comme Puleoto, qui était très important dans notre collectif.

Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Olivier Roumat en cliquant ici ou sur Midi-Olympique.fr !

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