Freshwater : "On ne vient pas à Mayol en se disant que le RCT est avant-dernier"

  • PRO D2 - Perry Freshwater (Perpignan) face à Bordeaux
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  • Top 14 - Lucas Dubois (Perpignan) face à Toulouse
    Top 14 - Lucas Dubois (Perpignan) face à Toulouse
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - L’entraîneur des avants de l’Usap évoque la rencontre cruciale de samedi à Mayol, la lutte pour le maintien, le rendement de son pack ou encore les révélations de la saison côté sang et or, du pari Mahu au grand espoir Lotrian en passant par le vétéran Lemalu.

Peut-on parler d’une lutte entre rivaux ce samedi à Mayol entre le RCT, treizième, et l’Usap, douzième ?

Pour nous, Toulon n’est pas un concurrent direct. Leur place est "fausse" car ils ont deux matchs encore retard, car il y a Etzebeth et Parisse de retour, un Kolbe en cannes et un Isa en forme monumentale. C’est une équipe très costaud avec de la qualité partout. Ce sera un gros match que l’on va aborder sans trop de pression après avoir pris les cinq points contre Toulouse. On sait ce que ça représente de se déplacer à Mayol dans le contexte actuel. On ne vient pas en se disant qu’ils sont avant-derniers. De toute manière, nous ne sommes focalisés que sur notre rugby. Beaucoup de gens nous ont demandé si la victoire de Biarritz contre La Rochelle ne nous avaient pas gâché les vacances mais on est concentré sur nous. Ce n’est pas de la langue de bois que de le dire.

Après le succès bonifié devant Toulouse, l’Usap n’a pas de complexe à faire, en tout cas, à l’heure d’entamer le dernier tiers du championnat...

On a commencé la saison avec l’intention de batailler mais en oubliant de jouer. Dernièrement, notre rugby était en place, avec l’agressivité qu’il faut. Il faudra continuer de lutter avec la même intensité et poser le jeu que l'on veut pratiquer, sans tomber dans le ping-pong rugby ou se retrancher sur les bases. On veut montrer que l’on mérite le Top 14. C’est notre but. Après, si ça se trouve, on ne gagnera plus de matchs jusqu’à la fin. Quand je vois que l’on va enchaîner deux déplacements à Toulon et Clermont puis la réception du Racing...

Parmi les motifs de satisfaction actuels, il y a la conquête. On ne veut pas vous porter malheur mais elle est d’une constance assez remarquable depuis quelques semaines…

C’est une satisfaction même si, effectivement, personne n’est à l’abri d’un mauvais jour. J’en suis content. D’autant plus que l’an passé, la conquête était balbutiante, notamment les ballons portés qui n’étaient pas notre point fort. Ce n’est toujours pas le cas mais on y travaille : contre Toulouse, il y en a eu quatre pour un essai. En tout cas, ce n’est pas parce que l’on a gagné quelques matchs que l’on va arrêter de bosser. Au contraire. Notre alignement tourne bien mais les talonneurs et les capitaines de touche, Alan (Brazo), Damien (Chouly), Tristan (Labouteley), sont là dès 7h45 le matin pour répéter. Ce n’est pas le moment de se relâcher. Les matchs se gagnent devant, il faut le rappeler. Quand on voit que ce week-end, nous allons affronter des mecs comme Etzebeth, Isa, Lakafia, Alainu’uese. Ce ne sont que des gros morceaux.

Top 14 - Lucas Dubois (Perpignan) face à Toulouse
Top 14 - Lucas Dubois (Perpignan) face à Toulouse

Une des caractéristiques de votre pack tient dans l’addition de joueurs trentenaires pour ne pas dire vétérans (Chouly, Fa’asalele, Lam, Lemalu, Halanukonuka, Eru...). En quoi est-ce une force ?

C’est une chance d’avoir autant de gars expérimentés et de bons leaders dans le pack, dont peu sont blessés actuellement. Leur investissement est remarquable. Ce sont des exemples pour les jeunes. Quand un gamin comme notre jeune pilier Fakatika voit des internationaux qui ont participé à plusieurs Coupes du monde travailler avec autant d’acharnement chaque jour pour rester au meilleur niveau, c’est une formidable leçon à retenir. Il y a 22 avants, tout le monde ne joue pas mais chacun apporte à la dynamique collective. Il y a une vraie adhésion.

Parmi vos "gros", Genesis Mamea Lemalu réalise sa meilleure saison dans l’élite à 33 ans. Comment l’expliquez-vous ?

Il n’y a pas de secret. Il y a le talent mais ça ne suffit pas. "Geno" arrive à 7h30 tous les matins pour travailler, il ne boit pas, ou un verre tous les deux mois, il regarde tout ce qu’il mange.. C’est un plaisir à entraîner. Il ne se plaint jamais. Quand on l’avait récupéré à Bourgoin, il faisait 10 ou 15 kilos de plus. C’est un mec assez unique : il est très famille, très croyant, il peut jouer de la guitare et de la batterie à fond… Et par-dessus tout, il aime le club.

Au sein du pack, il y a des joueurs étonnants, qui se révèlent à la surprise générale, comme le deuxième ligne moldave Andrei Mahu ou le pilier tonguien Siua Halanukonuka...

Si on les place bien dans un système, ces mecs ont des qualités à faire valoir. Andrei Mahu, c’était un pari. Il a démarré le rugby à 18-19 ans, a joué cinq ans en Sibérie mais je peux vous dire qu’avec son gabarit, les piliers sont bien contents de l’avoir derrière eux pour pousser. Siua, lui, c’est un monstre. Il a été champion de NPC avec Tasman, a joué aux Highlanders, à Glasgow. C’est plus qu’un profil atypique. Il avait passé un an à Narbonne où il était le chauffeur de Jerry Collins en quelque sorte. C’est marrant car il y a beaucoup de piliers qui sont très portés sur la technique. Lui, il s’en fout. Il veut juste pousser. C’est un monstre physique mais c’est parce qu’il arrive parmi les premiers et repart parmi les derniers au stade.

On parle des anciens mais que dire de Sacha Lotrian, révélation de la saison au poste de pilier gauche, à 21 ans ?

C’est facile à dire maintenant mais je peux vous certifier que l’on n’avait pas de doute le concernant. C’est un bijou pour nous, un pur produit de l’Usap. Il a une telle envie de réussir, pour lui et pour l’Usap. Il a des réglages à apporter parfois mais il comprend vite. C’est un très bon joueur. Il ne va pas vous sortir de passe vissée sur 25 mètres mais il a une énergie incroyable. Si vous mettez un morceau de viande entre cinq mecs, c’est toujours lui qui ressortira avec.

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