Mola à propos du départ de Tolofua : "C'est un crève-coeur de le voir partir"

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Stade toulousain - Ugo Mola
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  • Top 14 - Selevasio Tolofua (Toulouse) face à Montpellier
    Top 14 - Selevasio Tolofua (Toulouse) face à Montpellier
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TOP 14 - Après le succès obtenu sur les terres du champion en titre (17-19), le Stade toulousain est en pleine confiance. En conférence de presse, Ugo Mola est revenu sur le début de saison réussie des Rouge et Noir, sur le départ de Selevasio Tolofua et sur le choc qui attend les Toulousains ce samedi face à Clermont (21h).

Vous êtes allés à Montpellier avec des joueurs susceptibles d'être alignés pendant les périodes de doublon. Ce fut un succès...

Ce sont les journalistes qui expliquent si une équipe est faite pour les doublons ou si elle est susceptible de gagner à l'extérieur. En gros, quand il y a Antoine Dupont, c'est une équipe qui est compétitive, quand il n'est pas là, ce n'est pas le cas. Il faut réfléchir à un autre postulat de départ. Certes Antoine nous permet d'être bien meilleurs et c'est une réalité, pour autant, ce qui est important de retenir de Montpellier, c'est qu'on a un groupe compact et c'est important pour les échéances qui sont les nôtres. Les périodes de réussite du Stade toulousain sont passées par la capacité à développer le niveau moyen en tant que groupe et non d'équipe. C'est ça qui est important. Après il faut prendre de la mesure, on a eu de la réussite, on a battu le champion qu'on rejouera fin janvier. On pourra parler à ce moment là d'une équipe de doublon.

En début de saison vous parliez de bloc. Quel bilan tirez-vous de ces cinq premières journées ?

Sur le bilan comptable il y a plein de choses positives, on est devant tous nos concurrents à ce jour mais on sait que c'est que fragile. Sur le plan rugby, ce qui m'intéresse au-delà du contenu qui n'est pas toujours parfait, ce sont les intentions. On a retrouvé de la fraîcheur en termes de volonté de provoquer et ça me tient à coeur. Ca pourrait être symbolisé par plusieurs actions, comme l'essai de 80 mètres à Montpellier. C'est ce rugby là qui doit nous donner l'envie de faire plus, de gagner en régularité. Il y a la fois ce qui nous satisfait et les petits soucis autour des blessures et suspensions. On est plutôt une équipe disciplinée mais on se retrouve dans l'oeil du cyclone avec trois cartons rouges en cinq matchs. On a beaucoup de progrès à faire, et je pense qu'on a une marge de progression intéressante.

On prend souvent beaucoup de plaisir à jouer contre Clermont

Est-ce que les recrues amènent l'émulation que vous espériez ?

J'espère plus encore. Malheureusement, avec les blessures de Pita Ahki, de Santiago Chocobares, de Pierre Fouyssac et l'absence de Juan Cruz Mallia, notre effectif n'est pas au complet. Cette émulation souhaitée, on sent qu'il y a des prémices, notamment sur les lignes arrières. Devant on est un peu plus en flux tendu, eu égard aux blessure de Cyril Baille et François Cros qui sont indisponibles pour de longues durées. Il y a un peu moins d'émulation même si la présence de nos jeunes joueurs et l'éclosion de certains, comme Josh Brennan et Théo Ntamack, bouleversent l'ordre établi.

Comment analysez-vous cette équipe de Clermont ?

C'est une équipe qui a renouvelé son effectif, qui a connu sa mue l'année dernière et en ce début de saison. Nous n'étions pas trop inquiets pour eux, on connaît la qualité de l'encadrement du club et de sa formation. On a beaucoup de respect pour Clermont Ferrand depuis des années, c'est une équipe qui dégage un message et une attitude très saine. Je pense que ça faisait longtemps que Clermont n'avait pas réalisé un match comme celui de La Rochelle, avec une telle intensité défensive. Ils ont réussi à garder leurs propres caractéristiques, à savoir des premiers temps de jeu très dangereux, et des joueurs exceptionnels comme Raka et Penaud. Comme souvent face à eux, je pense que ce sera un match assez ouvert et particulier, on prend souvent beaucoup de plaisir à jouer contre Clermont. D'autant plus que je trouve qu'à la tête de ce club, Jono Gibbes est un entraîneur qui fait du bon boulot.

Quelle est votre réaction suite au départ de Tolofua ?

Parfois ça dépasse le cadre sportif. Je pense que Selevasio a une forte envie de rejoindre Christopher, son frère, qui a lui aussi été élevé chez nous. Pour ma part, c'est un vrai crève-coeur de le voir partir. J'ai beaucoup d'affection pour le garçon et ça fait huit ans que je bosse avec lui. C'est vraiment un joueur que j'apprécie, qui est apprécié par le groupe et le club. On perd un pur produit de notre formation. On aurait pu le laisser partir un peu avant pour des raisons économiques bien plus avantageuses pour nous, mais on avait envie d'essayer de le convaincre jusqu'au bout de continuer l'aventure avec nous. Concernant sa gestion, s'il est performant il jouera, s'il l'est un peu moins d'autres prendront sa place. En tout cas, on lui souhaite malgré tout bonne chance parce qu'on a beaucoup d'affection pour lui. On a d'ailleurs ses petits frères qui sont toujours au club.

Top 14 - Selevasio Tolofua (Toulouse) face à Montpellier
Top 14 - Selevasio Tolofua (Toulouse) face à Montpellier

Quel est le résultat de l'appel de Richie Arnold ?

Ca n'a pas encore été communiqué, mais on tend vers une bonne nouvelle. Tant que c'est pas officiel, je vais me garder de vous dire ce qu'il en est. On croise les doigts jusqu'au bout.

On a découvert les frères Retière la semaine dernière, une nouvelle fraterie au Stade toulousain. Qu'est-ce que ça apporte à la famille toulousaine ?

Ce sont des choses malheureusement peu reproductibles ailleurs. Il y a des frateries dans d'autres endroits mais à ce point là... Quelque part chez nous, c'est à la fois cultivé et le hasard de la vie. Pour ce qui est des deux Retière, c'est une histoire assez incroyable. Arthur est venu nous rejoindre cette année, alors qu'Edgard évolue avec nos jeunes depuis plusieurs saisons. On savait qu'il allait être exposé à un moment ou un autre, et il s'avère qu'avec le forfait de dernière minute de Tim Nanaï-Williams, on a avec succès aligné les deux. Ca amène une forme d'exigence, je pense qu'il n'y a rien de plus exigent que la famille. Ca amplifie notre cohésion au sein du groupe, et de fait, on a un mode de fonctionnement qui peut parfois avoir l'air déroutant. On fonctionne vraiment comme une grande famille.

Sachez que ma volonté est de continuer ici

Avez-vous des nouvelles de Romain Ntamack ?

On suit sa rééducation, il est dans les temps. Pour l'instant il va bien mais il n'a pas repris la course.

Le fait que la première d'Edgar est été liée à un forfait de dernière minute, est-ce un avantage ?

Il y a ce phénomène de spontanéité quand tu n'es pas forcément toute la semaine a ressassé la possibilité d'être exposé sur un match qui compte. La vertu de notre système, de s'entraîner avec deux tiers de notre centre de formation, nous permet ce genre de chose. Quand quelqu'un n'est pas présent pour une raison ou une autre, on a cette chance de pouvoir s'appuyer sur les jeunes joueurs. Théo Ntamack a remplacé au pied levé en début de saison quand il nous manquait des troisièmes lignes, Josh Brennan aussi. Les jeunes mettent parfois un peu plus du temps que dans d'autres clubs pour être sur le terrain, mais quand ils ont la possibilité d'y être, ils sont prêts.

Jusqu'à présent, le tableau à domicile est parfait. Est-ce que ça rajoute une exigence supplémentaire ?

On n'est obligé de rien si ce n'est de jouer à la hauteur des moyens que l'on a le jour J. Ce qui est sur, c'est qu'on a envie de satisfaire nos supporters. On sera à quasiment 10 matchs à guichet fermé consécutifs, on sent qu'il y a une énergie et une capacité à nous soutenir grandissante. Ca ça nous donne des responsabilités. On a envie de continuer à être performant, mais quand vous voyez les qualités de l'équipe que l'on va rencontrer ce week-end, rien n'est assuré. On essaie de profiter des bons moments puis de se préparer à courber l'échine quand ce sera plus difficile.

Votre nom a circulé pour une éventuelle succession à Laurent Labit. Est-ce que cela te flatte ou t'ennuie ?

J'ai du mal à avoir un sentiment sur le sujet. C'est un peu compliqué par rapport aux gens en place, aux chaises musicales que cela provoque. J'ai beaucoup de respect pour les gens du Stade français, notamment Gonzalo Quesada. J'ai également beaucoup de respect pour Laurent Labit et le staff de l'équipe de France. Je suis au Stade toulousain et bien content d'être là. Sachez que ma volonté est de continuer ici et de garder le niveau d'exigence qui est le nôtre.

Propos recueillis par Philippe Girardie

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