Fofana raconté par les anciens de l’ASM : "Il a eu un changement impressionnant"

Par Rugbyrama
  • Wesley Fofana trouve une faille dans la défense toulousaine, le 9 octobre 2016.
    Wesley Fofana trouve une faille dans la défense toulousaine, le 9 octobre 2016.
  • Franck Azéma et Wesley Fofana en 2020.
    Franck Azéma et Wesley Fofana en 2020.
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - A la mi-juillet, Wesley Fofana a annoncé sa retraite sportive. Pour Rugbyrama, son ancien coéquipier clermontois Julien Malzieu ainsi que ses ex-entraîneurs Vern Cotter et Franck Azéma ont accepté de se confier sur le trois-quarts centre international (48 sélections).

De son propre aveu, Wesley Fofana n’était pas prêt à poursuivre sa carrière professionnelle au prix de sacrifices physiques considérables. "Ces deux dernières années ont parfois été difficiles à gérer…Un constat évident que mon corps n’encaissait plus le niveau d’exigence que demande maintenant le rugby professionnel", a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux. Si les tuiles ne l’ont pas épargné, notamment une rupture du tendon d’Achille en 2017 ou une rupture du tendon du biceps droit en 2022, le natif de Paris aujourd’hui âgé de 34 ans a été l’un des joueurs les plus prolifiques en Top 14 au cours de la dernière décennie. La preuve par ceux qui l’ont connu.

"Il n’avait pas conscience d’où il était"

Ses 200 matchs joués avec Clermont en ont fait l’égérie des Jaunards. Débarqué en Auvergne en 2008, celui qui allait empocher deux boucliers de Brennus et une Challenge Cup avec l’ASM est revenu de loin : "A l’époque, il est arrivé un peu grassouillet. Le fait de s'entraîner avec nous, de côtoyer le haut niveau, la grosse intensité, ça lui a fait perdre du poids. Mais au début, il n'avait pas vraiment conscience d’où il était. Le mec ne doutait de rien. Il loupait des séances de musculation pour jouer à la console. Les matins, je lui répétais mille fois : n’oublie pas, cet après-midi, il y a muscu à 15h", raconte son ancien coéquipier Julien Malzieu. Une fois sa nonchalance mise de côté, le Clermontois explose aux yeux du grand public. "Avec Aurélien Rougerie ou Anthony Floch, on essayait de lui faire comprendre qu’il avait du potentiel. Il a commencé à se mettre au pli au niveau de la rigueur. Dès qu’il a eu ce déclic, il a eu un changement impressionnant. Il était tout jeune, les mecs en face ne le connaissaient pas, ne se méfiaient pas, et ça a joué en notre faveur", poursuit Julien Malzieu. Alors positionné à l’aile, Wesley Fofana montre l’étendue de ses qualités bien que ce soit au centre qu’il brillera davantage par la suite. Ses appuis châtient les défenses adverses. Sa rapidité le rend redoutable, où qu’il soit sur le terrain. Un phénomène est né.

"Un grand trois-quarts centre"

Au fil de ses années clermontoises, le joueur grandit aux côtés de figures du club ; Morgan Parra, Aurélien Rougerie, Damien Chouly ou Benjamin Kayser, pour ne citer qu’eux. Jusqu’en 2014, il peaufine son jeu sous la houlette de Vern Cotter. L’entraîneur néo-zélandais revient sur son évolution : "Quand il est arrivé au centre de formation, c’était difficile de le prendre entre quatre yeux. C’est incroyable de voir qu’il est devenu un leader incontournable de l’équipe. Il a bossé pour marquer le club et la scène internationale". Sur ladite scène internationale, le trois-quarts centre cumule 48 sélections entre 2012 et 2019, étalées sur six Tournois des 6 Nations, une Coupe du monde, et de nombreux tests matchs.

Franck Azéma et Wesley Fofana en 2020.
Franck Azéma et Wesley Fofana en 2020.

Malgré des désillusions en équipe de France et des finales perdues avec Clermont, Wesley Fofana connaît ses heures de gloire à l’ASM, vainqueur du Top 14 en 2017 après son premier titre en 2010, et champion du Challenge européen en 2019. "C’était un gros travailleur méticuleux dans ce qu’il faisait. Il avait envie d’être toujours dans la perfection. Au début, il était très offensif mais il a beaucoup évolué sur les zones de défense" relate quant à lui Franck Azéma, son second entraîneur à Clermont. "Ses blessures sont peut-être dues aux cadences infernales qu’il a eues toutes ces années. Je n’ai pas envie de retenir les deux saisons compliquées de fin de carrière. Je préfère retenir sa capacité à franchir les défenses, gagner la ligne d’avantage. C’est un grand joueur. Un grand trois-quarts centre". Et personne n’osera le contredire.

par Rayane BEYLY

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