Kerr-Barlow : "Sur ce début de saison, on a gagné grâce à notre caractère plus que notre précision"

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Tawera Kerr-Barlow (La Rochelle)
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  • Top 14 - La Rochelle - Thomas Berjon
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TOP 14 - Le demi de mêlée All Black s’est confié sur son rôle à La Rochelle, l’évolution du poste de numéro 9 et la future venue de Teddy Iribaren en Charente-Maritime. À trente-deux ans, Tawera Kerr-Barlow déclare toujours sa flamme aux Wallabies.

Tawera, comment caractérisez-vous le début de saison de La Rochelle ?

On a fait un très bon début de saison mis à part les défaites à Clermont et Bayonne. Je crois que nous avons gagné ces premiers matchs avec beaucoup de caractère. C’était vraiment important de faire une bonne entame de championnat. L’année dernière nous n’avions gagné qu’un match sur quatre. Le fait que nous ayons eu une préparation plus longue nous a aidé et le staff nous a vraiment poussés pour réussir ce début de saison. Parfois, on peut être "tranquille" sur ces matchs-là, mais je crois qu’on a réussi à bien négocier cela, le tout avec les nouvelles recrues. On a gagné grâce à notre caractère plus qu’avec la précision.

À propos des recrues, Antoine Hastoy est arrivé cet été. Malgré sa récente blessure, en quoi est-ce différent de jouer avec lui qu’avec Ihaia West ou Pierre Popelin ?

Antoine est un international français. Il joue à un très haut niveau depuis plusieurs saisons, je trouve qu’il a beaucoup de flair et il est extrêmement calme. Il a la capacité de maîtriser le tempo et bien orienter le jeu, comme le faisaient Ihaia l’année dernière et Pierre aujourd’hui. C’est d’ailleurs très malheureux d’avoir Antoine et Pop’ (Pierre Popelin) blessés mais UJ Seuteni et Dillyn Leyds assurent. Je crois que nous sommes très heureux et chanceux d’avoir autant de joueurs de qualité dans ce club.

Est-ce difficile d’adapter votre jeu de demi de mêlée à cause de ces blessures à l’ouverture ?

Je dirais que ce sont des petites choses à régler à chaque fois. Comme je l’ai dit, UJ et Dillyn sont vraiment de bons ouvreurs avec qui jouer. Mais l’important est d’être clair dans notre jeu collectif. Je crois que c’est davantage difficile pour eux de jouer à l’ouverture parce qu’ils n’y sont pas habitués.

Derrière vous, Thomas Berjon pousse au poste de demi de mêlée. Comment se passe votre relation ?

J’étais très heureux pour lui lors de la finale de Champions Cup ! Je crois que c’est sa meilleure performance en carrière. Malgré le fait que je sois plus âgé que lui, il n’a pas besoin de conseils de ma part lors des avant-matchs tout simplement parce que toute la préparation est faite. Il sait que s’il a une chose particulière à me demander je lui donnerai quelques conseils. Lors de l’échauffement on s’échange souvent des passes et des coups de pied ensemble. Durant la semaine on communique beaucoup ensemble.

Top 14 - La Rochelle - Thomas Berjon
Top 14 - La Rochelle - Thomas Berjon

En parlant de numéro 9, Teddy Iribaren rejoindra La Rochelle la saison prochaine. Quel est votre regard sur cette future arrivée ?

C’est un joueur très talentueux, notamment au pied ! Depuis que je suis en France, je le vois jouer régulièrement et je suis un fan de la manière dont il joue. Il a beaucoup d’instinct et je pense qu’il sera une recrue fantastique pour nous ! Quand il nous rejoindra l’été prochain, ce sera le vrai moment pour parler de tout cela, lui et nous avons une saison à mener dans nos clubs respectifs et je suis persuadé qu’il fera tout pour bien finir au Racing.

Quel est votre point de vue sur l’évolution du poste de demi de mêlée depuis que vous avez commencé votre carrière en 2009 ?

Le rugby a changé depuis 2012 lorsque les All Blacks ont décidé de changer leur jeu, avec beaucoup de vitesse. Aujourd’hui tout le monde s’est adapté, les défenses montent très vite et sont plus dures. Dans ce contexte, je crois qu’il est vraiment important pour un numéro 9 de jouer autour des rucks et d'être une menace directe dans ces zones. Je crois que le rugby est devenu plus "sûr" pour les demis de mêlée aujourd’hui (rires).

Pensez-vous que des profils plus stratèges et moins percutants comme le votre ont de l’avenir ?

Comme le dit la formule, le rugby est un sport magnifique car tous les gabarits peuvent se retrouver. Il y aura toujours une place pour des numéros 9 vifs et rapides et ceux qui maîtrisent un peu plus le tempo. C’est un peu la même chose pour les demis d’ouverture.

Top 14 - Tawera Kerr-Barlow (La Rochelle)
Top 14 - Tawera Kerr-Barlow (La Rochelle)

En cinq années passées à La Rochelle, dans quels domaines avez-vous progressé selon vous ?

Premièrement mon français (rires) ! Je ne parlais pas un mot en arrivant donc c’était mon grand objectif en arrivant ici. En tant que demi de mêlée, si tu ne peux pas parler la langue ce sera difficile de bouger les avants ! J’ai aussi progressé dans mon jeu au pied et la manière de diriger le jeu. L’autre chose est que j’ai appris à intégrer le système français. La façon de jouer est très différente qu’en Nouvelle-Zélande, le Top 14 est une compétition qui intègre la relégation et cela implique d’autres méthodes. Apprendre tout cela était très important pour moi… C’est drôle car j’ai répondu à cette question en français et j’ai trouvé cela plus simple qu’en anglais (rires).

Quand, précisément, avez-vous compris l’importance de chaque rencontre dans le championnat français ?

À la fin de ma deuxième saison, je crois. La première année je n’avais joué que six mois et la saison suivante j’ai vraiment apprécié ce nouveau fonctionnement et comment jouer au rugby en France. Même si on joue mal, c’est important d’accrocher un match nul cela pourra compter pour la qualification, ce qui n’existe pas ou bien moins en Super Rugby ! C’est plus tactique qu’en Nouvelle-Zélande.

Il y a deux mois, vous aviez émis le souhait de jouer pour les Wallabies. Avez-vous eu plus d’informations de la part du staff australien ?

Non non, Dave Rennie a déclaré dans les médias qu’il ne souhaitait pas me sélectionner. Mais comme je l’ai dit je suis toujours disponible, et ce serait un grand honneur pour moi. Je sais aussi que l’Australie a de grands numéros 9 et je leur souhaite le meilleur.

Propos recueillis par Clément LABONNE

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