Lacroix dans son (second) jardin... Découvrez sa journée avec l'armée de l'air

Par Rugbyrama
  • Gabriel Lacroix dans son (second) jardin
    Gabriel Lacroix dans son (second) jardin
Publié le Mis à jour
Partager :

VIDÉO - Forcé de mettre un terme à sa carrière de rugbyman en février, l’ancien ailier parviendra-t-il à rebondir au sein de l’armée ? Ce rêve de gosse, le natif de Toulouse l’a caressé de très près cet été à la base aérienne 721 de Rochefort, en Charente-Maritime.

"Franchement, Gabriel ferait un bon militaire !" Au petit matin de ce mercredi de septembre, le Sergent-chef Pierre n’a pas tardé à déceler le potentiel de son éphémère élève. Un élève pas tout à fait comme les autres, pour un "prof de sport" officiant dans l’armée de l'air et de l'espace et, qui plus est, rugbyman lui-même. À un respectable niveau, d’ailleurs, qui l’a vu, notamment, disputer un match contre la sélection nationale pénitentiaire, sur l’île de Ré. Moniteur d’entraînement physique militaire et sportif (EPMS) depuis douze ans, cet aguerri aviateur au physique de troisième-ligne ne soupçonnait sans doute pas, un jour, se retrouver à donner le tempo à Gabriel Lacroix. L’ex-ailier international, lui, l’espérait. Bien plus que secrètement. L’espace de trois heures, il va vivre en tenue kaki. Comme s’il s’apprêtait à intégrer l’École de formation des sous-officiers de l’armée de l’Air et de l’Espace (EFSOAAE) de Rochefort.

"J’ai été toujours attiré par ce milieu-là. J’ai la chance de rencontrer quelqu’un qui baigne dedans donc j’en profite pour poser pas mal de questions, s’émerveille "Gaby" après un premier temps d’échange avec le Sergent-chef désigné pour le plonger en immersion. L’armée, c’est la voie dans laquelle j’aurai aimé m’engager à la fin de ma carrière. Ma carrière s’est finit précipitamment, malheureusement, à cause d’une blessure qui aujourd’hui m’empêche de pouvoir entrer dans ces institutions." Satanée fracture avec déplacement du plateau tibial, survenue en janvier 2018, quelques semaines après sa première - et unique - sélection en Bleu sous l’ère Novès. Vous avez dit irrémédiable, vraiment ? La suite va peut-être permettre au jeune papa de 28 ans de faire tomber certaines barrières. Son formateur est aussi là pour ça.

Dès le premier contact, le courant passe entre les deux hommes. "Bienvenue dans le gymnase Soubise, Gabriel. Niveau installations, on est au top. C’est le gymnase n°1 en France pour la polyvalence des activités proposées", glisse le Sergent-chef Pierre en faisant visiter les lieux. L’apprenti sous-officier a les yeux qui brillent. Il porte aussi bien l’uniforme militaire que le maillot du Stade rochelais, le club où son talent a éclaté aux yeux du grand public et où il passe, aujourd’hui, ses diplômes d’éducateur sportif. Treillis, veste et rangers enfilés, direction le parcours du combattant et ses redoutables obstacles. Un "passage obligatoire". La croix et la bannière pour un élève au genou encore parfois endolori ? Que nenni. L’appréhension initiale de "Gaby" vole vite en éclat, au profit de son instinct de compétiteur, toujours là. Départ peut-être même un peu trop rapide. "Tu risques de poser ta petite galette à la fin si tu utilises toute ton énergie sur la rampe. Tu as l’air essoufflé déjà", chambre, rieur, le "vrai" aviateur.

"Je vais te donner mes fourreaux et mon badge"

En réalité, Gabriel Lacroix se promène ou presque. Il respecte avec brio les consignes de son instructeur pour franchir échelle, fossé et autre espalier. "Là, tu vois, il faut attaquer l’obstacle sans crainte, conseille le Sergent-chef Pierre à l’approche de ce que les militaires appellent le chapeau du gendarme. C’est comme au rugby : si tu as Atonio (pilier du Stade rochelais, N.D.L.R) devant toi et tu te dis : "Je vais me le prendre plein buffet", c’est chaud !" Mission, là-encore, réussie. "Tu devrais faire moniteur EPMS, tu serais pas mal du tout [….] Allez, c’est bon, je vais te donner mes fourreaux et mon badge", lui lance alors l’aviateur qui, s’il lançait son chronomètre sur la totalité du parcours, ne serait pas étonné de voir Gabriel Lacroix naviguer entre "3’ et 3’15’, sachant que 3’, c’est 20/20. Il a l’endurance, l’agilité et une bonne détente."

La note maximale, l’ex-sportif de haut-niveau l’obtient sur l’épreuve suivante. 2’18’’ pour boucler un parcours tracé à l’intérieur du gymnase. Courses, steps, abdos, pompes ou encore tirage d’un pneu de 20 kilos. "Bon, un 20/20 sur le barème féminin. T’as juste à mettre les cheveux longs", plaisante le Sergent-chef, content d’avoir fait "transpirer" son élève du jour. Car "la sueur sur le front est un critère de réussite !". Discipline, rigueur et dépassement de soi, telles les valeurs partagées par les deux hommes. Et, surtout, le triptyque du militaire accompli. "J’ai trouvé Gabriel très à l’écoute, curieux et investi à 100% dans sa mission, apprécie l’homme au calot. Ce n’est pas évident, cette immersion. Porter un uniforme n’a rien d’anodin, ça a une signification particulière." Et sa blessure au genou, alors, un handicap ? "Si on arrive à prouver via des contre-expertises que son genou est nickel, tout est possible. Il y aura toujours une solution pour trouver un métier dans l'armée de l'air et de l'espace, assure le Sergent-chef. En tout cas, moi, je n’ai pas vu qu’il est blessé. Il s’est donné à fond sur les parcours et les réceptions, c’est génial." Le mot de la fin adressé à Gabriel Lacroix ? "Tu es le bienvenu quand tu veux." Ne rompez pas, futur sergent Lacroix !

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?