Repos des internationaux: Les clubs n'avaient pas tout compris...

  • Pascal Papé et groupe XV de France - 30 janvier 2014
    Pascal Papé et groupe XV de France - 30 janvier 2014
Publié le Mis à jour
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De nombreux clubs ont fait part de leur étonnement après avoir appris que le staff des Bleus voulait leur empêcher d'utiliser certains joueurs. Brûlant.

Avant un déplacement capital au pays de Galles dans le Tournoi le 21 février, l'encadrement du XV de France déploie toute sa diplomatie pour éviter une crise avec les clubs qui veulent disposer de leur joueurs ce week-end pour la 19e journée de Top 14. De nombreux clubs ont découvert la semaine dernière le paragraphe (b) de l'article 3.1.3 de l'annexe de la Convention signée mi-décembre entre la Fédération (FFR) et la Ligue (LNR).

S'il stipule que "les joueurs seront remis à la disposition de leur club pour les 19e et 21e journées du Top 14", ce paragraphe prévoit aussi que "pour ces deux journées, une concertation aura lieu entre l'encadrement technique du club et celui de l'équipe de France". "Les joueurs seront autorisés à jouer sauf avis contraire du staff du XV de France motivé par la situation individuelle du ou des joueurs concernés", ajoute le texte. Lundi, au lendemain de la deuxième victoire du XV de France dans le Tournoi face à l'Italie (30-10), le manager du XV de France Philippe Saint-André a indiqué vouloir "conserver les joueurs qui ont débuté" lors des victoires contre l'Angleterre (26-24) et l'Italie (30-10).

Douze joueurs au repos ?

Ils sont douze dans ce cas: les Toulousains Yannick Nyanga, Louis Picamoles, Jean-Marc Doussain et Yoann Huget, les Clermontois Thomas Domingo et Wesley Fofana, le Montpelliérain Nicolas Mas, le Toulonnais Mathieu Bastareaud, le Castrais Brice Dulin, les joueurs du Stade Français Pascal Papé et Jules Plisson et du Racing-Métro Bernard Le Roux. La liste devait être finalisée vers 17 heures après "une concertation entre gentlemen", a souligné dans un sourire Saint-André, conscient de la réticence de certains clubs.

A Toulouse, le président Jean-René Bouscatel s'est ouvertement insurgé contre ce dispositif dès samedi soir après la défaite (15-12) de son équipe contre Montpellier lors de la 18e journée, disputée en "doublon" de la deuxième journée du Tournoi. Il a stigmatisé "un système de connivences" entre les dirigeants de la FFR et de la LNR, qualifiés de "tartuffes" et de "jocrisses". Lundi, il a estimé que l'encadrement de la sélection utilisait abusivement une disposition qui devait originellement être, selon les négociations menées en amont du texte, "l'exception sur des cas médicaux" de blessures ou de débuts de blessures.

"L'arbitraire le plus complet"

"C'est l'arbitraire le plus complet", a-t-il affirmé à l'AFP en précisant que ni lui ni le manager Guy Novès n'avaient encore été "consultés" en début d'après-midi. A Clermont, Thomas Domingo et Wesley Fofana seront mis au repos mais la méthode fait grincer des dents. "Ce n'est pas forcément ce qu'on avait compris, a confié à l'AFP le directeur sportif Jean-Marc Lhermet. Le choix des joueurs n'a pas vraiment fait l'objet d'une concertation. Globalement, on n'a pas discuté de qui pouvait jouer ou non, on nous a dit 'On veut garder Domingo et Fofana. Qu'est-ce que vous en pensez ?'"

"Il se trouve qu'avec notre effectif, ce n'est pas problématique en ce moment. Mais si ça avait été problématique, on n'aurait pas lâché nos joueurs", ajoute-t-il. L'encadrement du XV de France invoque la prévention de blessures et l'état de fatigue avancé de certains joueurs. Entre le 8 décembre et le rassemblement de la sélection le 30 janvier, Louis Picamoles a ainsi participé aux sept derniers matches du Stade toulousain, dont cinq intégralement, soit 522 minutes jouées sur 560 possibles. Le troisième ligne Yannick Nyanga avait, lui, pris part aux six derniers matches dont quatre intégralement.

"Il y a des choses qui demandent à être précisées parce que le flou autour de la manière dont ça a été rédigé va entraîner plus de problèmes qu'autre chose", prévient Jean-Marc Lhermet. Autour du noeud entre le texte et son interprétation, le conflit couve, d'autant que la Convention ne prévoit pas explicitement de sanctions en cas de non-respect de ces dispositions. Et le cas de figure pourrait se représenter lors de la 21e journée prévue les 22 et 23 février.

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