Belleau : "Je ne vais pas me prendre pour un autre..."

Rugbyrama : Que s'est-il passé, après la défaite inaugurale face aux Springboks (29-26) ?

Anthony Belleau : Après l'Afrique du Sud, le staff nous avait dit que c'était encourageant, que l'on n'était pas loin. Dans la foulée, Guilhem (Guirado) nous a tous réunis: "C'est insuffisant, les gars. Soyons honnêtes, on ne peut pas craquer en fin de match comme on l'a fait." Il avait raison et à partir de là, nous avons tous mis les bouchées doubles.

Quel rôle les jeunes oueurs dont vous faîtes partie ont-ils joué, là-dedans ?

A.B : Chacun son job et les leaders l'ont très bien rempli. Nous, les jeunes, avons encore trop de choses à prouver pour donner des leçons au reste du groupe. Les beaux discours, ce n'est pas notre rôle.

Pourquoi avez-vous tant de "choses à prouver" ?

A.B : Je ne vais pas me prendre pour un autre. J'ai 9 sélections, peu d'expérience et l'ouvrir pour l'ouvrir, ça ne m'intéresse pas.

Personnellement, comment avez-vous vécu l'accumulation de défaites avec Toulon et le XV de France ?

A.B : Je suis un compétiteur. Quand je ne gagne pas, quand j'ai cette frustration en moi, je n'arrive pas à m'enfermer dans ma chambre pour regarder une série télé, penser à autre chose... Je suis impatient, ça m'énerve et il faut que je règle le problème immédiatement.

Que faîtes-vous, dès lors ?

A.B : Je prolonge les entraînements, je tape deux fois plus...

Commebt vivez-vous votre statut de numéro 2 ?

A.B : J'ai envie de jouer, j'ai envie de participer au truc. Mais il faut respecter le collectif, les choix du staff et la marge de progression qu'il me reste à réaliser. Si je suis remplaçant, j'assumerai à nouveau ce rôle.

Il y a, à Toulon, trois excellents ouvreurs: Louis Carbonel, François Trinh-Duc et vous-même. N'y en a-t-il pas un de trop ?

A.B : Non. Il y a tous les profils, au Rct : du vieux, du jeune... C'est bien, ça nous tire tous vers les hauts. A l'entraînement, on se fait par exemple des challenges de tirs au but, des petits défis de skills... A Toulon, on ne peut pas se relâcher quand on est demi d'ouverture.