Ghezal : "On travaille en totale connexion"

  • Karim Ghezal est également positif à la Covid-19
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  • Les joueurs du XV de France sur une combinaison face au Pays de Galles
    Les joueurs du XV de France sur une combinaison face au Pays de Galles
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XV DE FRANCE - Entraîneur en charge de la touche des Tricolores, le technicien se réjouit moins d’avoir vu le travail consenti en semaine par l’ensemble du staff validé par ses joueurs sur le terrain, que par la manière dont ceux-ci se l’approprient et prennent désormais leurs propres décisions.

Comment l’entraîneur de la touche que vous êtes a-t-il vécu cette deuxième mi-temps face aux Gallois, entre le carton jaune concédé par Haouas sur un porté et le gros raté de Camille Chat à 5 mètres de l’en-but, mais aussi plusieurs combinaisons gagnantes et de bons mauls joués dans le money-time ?

On le vit avec beaucoup de stress, forcément, parce qu’on termine en plus avec un lancer en touche très important, après avoir traversé un match de très haut niveau pendant lequel il avait fallu s’adapter en permanence. Avec un carton jaune, un carton rouge, des entrées, des sorties… Il y a eu énormément de choses à gérer, c’est pourquoi je suis vraiment fier des joueurs qui ont pris des décisions très importantes sur le terrain.

Cette fin de match vous conforte-t-elle dans vos méthodes de travail ?

Ce sont je suis le plus content, c’est de la connexion qui existe dans le travail du staff. À titre personnel, je prends énormément de plaisir à bosser avec Lolo Labit sur les lancements de jeu, avec Vlok Cilliers qui effectue un gros travail avec nos botteurs pour gagner en longueur et en précision sur les pénaltouches, avec William Servat avec qui nous avions mis en place pas mal de choses autour des zones de collision après maul…

Ce dernier aspect était essentiel avant ce match face au pays de Galles, car nous nous doutions que nous allions avoir pas mal de possession dans les 30 derniers mètres adverses. On sait que nous disposons de gros porteurs de balle susceptible de faire des dégâts dans les zones de marque, et William effectue vraiment un très gros boulot là-dessus.

Comment expliquez-vous qu’il vous a fallu attendre le quatrième match du Tournoi pour proposer du jeu d’avants ?

Parce qu’on n’en avait pas vraiment eu l’occasion avant ! Hormis contre l’Italie, on avait eu finalement très peu d’occasions de lancer le jeu dans les 22 mètres adverses. 0 en Irlande, 0 en Angleterre... Mais là, face à des Gallois dont on savait qu’ils pouvaient commettre des fautes dans ce qu’on appelle nos zones d’action, on se doutait que nous aurions plus d’occasions de mettre en place du jeu d’avants.

On y est parvenu dès le tout début du match, d’ailleurs. On les met à la faute sur notre premier maul, et sur le deuxième, alors qu’ils s’attendaient probablement à ce que l’on insiste, on joue le peel-off et on marque.

Cette combinaison qui a abouti à l’essai de Taofifenua était-elle liée au match de Cardiff l’an dernier, où vous aviez surpris les Gallois en jouant dans le couloir pour Willemse ?

Non. C’était une combinaison que nous avions élaboré pour le match en Angleterre mais que nous n’avions pas sortie. Lors de la mise en place de vendredi, j’avais proposé aux joueurs de la revoir pour avoir une option supplémentaire, au cas où... Charles Ollivon et Dylan Cretin ont choisi de l’utiliser au bon moment et je suis heureux que cela ait fonctionné, mais ce qu’il faut mettre en avant, c’est que c’était leur choix. Pas le mien. Match après match, les joueurs continuent à gagner en autonomie et c’est ce qui me plaît avec cette équipe.

Les joueurs du XV de France sur une combinaison face au Pays de Galles
Les joueurs du XV de France sur une combinaison face au Pays de Galles

Au sujet de vos ballons portés, deux essais ont été refusés à Julien Marchand et Camille Chat. Mais ces derniers ne sont-ils pas sortis de la structure un tout petit peu trop tôt ?

Sur l’essai qui est refusé à Julien Marchand, je suis mitigé. Ce que dit la règle, c’est que les joueurs non-participants à la touche doivent rester sur la ligne jusqu’à ce que la touche soit terminée. Là, l’arbitre leur signale une première fois de ne pas avancer, mais au final il ne les prend pas. Or, si ces joueurs étaient restés dans ce que la règle leur autorise, je pense que le choix de Julien était le bon, je ne vois pas comment ils auraient pu l’arrêter.

Quand à Camille Chat, c’est tout simple : on pense qu’il marque mais que l’arbitre ne le voit pas. La satisfaction demeure toutefois, d’avoir plutôt bien réalisé ce que l’on voulait sur ce match.

Sur la défense des ballons portés en revanche, vous avez connu quelques soucis qui auraient pu vous coûter plus cher, comme en Angleterre...

En défense, il y a un premier maul que l’on défend plutôt bien. En revanche, sur le deuxième qu’ils désaxent, on commet en effet plusieurs erreurs et notamment de placement, peut-être par manque de concentration. Sur le coup, Momo Haouas fait ce que l’on peut appeler une faute utile, même s’il n’y aurait pas eu grand-chose à dire si l’arbitre avait sifflé un essai de pénalité. Sur ce coup, on s’en sort plutôt bien, il faut être honnête, d’autant que sur le temps de jeu suivant l’essai de Rees-Zammit est refusé parce qu’il aplatit le ballon pour quelques millimètres sur la ligne de touche de but...

La preuve que rien n’est jamais acquis, malgré tout...

C’est cela, comme tout à ce niveau. C’est un avertissement, on sait où il faut qu’on progresse. Lors du dernier Tournoi et de la Coupe d’automne, nous avons été pas mal challengés sur les mauls et nous les avons plutôt bien défendus, parce que c’est un objectif qu’on s’était donné l’objectif de regagner le respect de nos adversaires. On y est en partie arrivé, puisque ces derniers osent moins se lancer dans ces bras de fer avec nous.

Mais lorsqu’ils le font, il faut être capable d’être suffisamment concentré pour bien défendre le porté, même s’il n’y en a qu’un seul à négocier pendant 80 minutes. Il faut peut-être dix matchs pour regagner le respect, mais il suffit d’un seul pour le reperdre.

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