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Hayraud : « On avait peur de prendre une rouste »

Par Thomas SAINT-ANTONIN
  • Annick Hayraud (Entraîneuse de l'équipe de France féminine)
    Annick Hayraud (Entraîneuse de l'équipe de France féminine) Icon Sport
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Fière de ses troupes à l’issue de la rencontre, la Manager des Bleues Annick Hayraud est revenue sans filtre sur la sublime victoire de ses protégées face à la Nouvelle-Zélande. Une victoire pleine d’autorité pour un groupe qui a su se remettre en question.  

Midi Olympique : On vous avait quittée après une large défaite face au Canada mercredi. Cette fois-ci, vous vous payez le scalp des Black Ferns. Quel sentiment prédomine ?

Annick Hayraud : La satisfaction ! Je crois qu’il y a eu une prise de conscience des filles, je sens qu’on avait peur de prendre une rouste aussi donc on s’est préparées en conséquence. Face au Canada, on a eu beaucoup de mal à rentrer dans cette compétition, c’était notre premier match. Quand on a vu toutes les mauvaises choses qu’on a pu faire face aux Canucks, là on a vraiment basculé sur la Nouvelle-Zélande. Si on proposait le même match, on savait qu’on allait prendre cher et cette fois-ci on a été capables de se remobiliser.

 

Les filles ont parfaitement respecté la stratégie cette fois-ci.

A.H. : Exactement. La stratégie a été respectée et nous avons mis beaucoup de vitesse dans tout ce que nous avons fait, dans nos déplacements, on a été les agresser défensivement alors que face au Canada, nous n’avions fait que subir. C’est la grosse différence.

 

Le jeu au pied long a fait énormément de mal aux Néo-Zélandaises. Aviez-vous abordé ce point tactique durant la préparation ?

A.H. : Face au Canada, on ne l’avait pas utilisé à bon escient. Là, avec une fille comme Jess (Trémoulière) qui a de la longueur de pied, le but c’était de leur mettre des ballons dans leur quinze mètres et de les chasser. Elles n’aiment pas trop ça et ça nous a très bien réussi.

 

Comment expliquer un visage aux antipodes de celui aperçu trois jours plus tôt face au Canada ?

A.H. : J’ai envie de dire que c’est une spécialité française. On a du mal à se mobiliser et quand on a un petit peu la trouille, on est capables de se serrer très fort et de mettre beaucoup d’énergie pour arriver à notre objectif. Maintenant, il faut être capables de répéter ce genre de performance, il ne faut pas attendre d’avoir une défaite pour se mettre en route. Face au Canada, on arrivait dans une compétition ou tout le monde avait déjà joué un match et nous on arrivait sur ce lieu champêtre avec 150 personnes autour du stade, le vestiaire c’est une tente, on ne prend pas les douches sur place et c’est quelque chose que l’on découvre. Nous n’avons pas fait de matches amicaux avant de venir, le manque de rythme et de repères s’est fait ressentir.

Encore une fois, c’était super aujourd’hui mais nous n’avons gagné qu’un match de rugby. Maintenant, qu’est-ce que nous allons proposer à l’Angleterre ? D’abord, on va en profiter parce que les filles viennent de battre les championnes du monde, ça fait deux fois qu’on les bat et c’est quelque chose de très positif.

 

Même en laissant le ballon à votre adversaire, on ne vous a jamais senti en danger.

A.H. : Non car quand on est dans l’engagement, quand défensivement on est fortes… En plus aujourd’hui, on s’est créé des occasions. Si on met deux essais de plus il n’y a rien à dire. Ça dégageait une certaine énergie. Partout où elles venaient, on y était. Il y a peu de fois effectivement ou ces joueuses nous ont mises en danger. On a été capables de bien défendre notre ligne, dans la tronche ça marque les filles, c’est très bien et ça donne du courage pour la suite.

 

Des joueuses comme Caroline Boujard, Jessy Trémoulière ont-elles apporté une touche de sérénité supplémentaire ?

A.H. : Elles amènent beaucoup d’expérience. Caroline apporte sa vitesse, Jessy amène du pied. J’ai dit à Jessy : « maintenant, c’est à toi de prendre le relais, il faut que tu emmènes les jeunes ». Il est vrai que l’équipe était très jeune derrière, ce sont des éléments qui rassurent et qui encadrent le groupe.

 

Tout au long du match, vous avez également maîtrisé à merveille les petits détails.

A.H. : Sur ce genre de match, on ne peut pas être dans l’à peu près. Si on ne sort pas un ballon en touche, ça nous met dans l’embarras et ce n’est pas possible. Si on veut battre ce genre d’équipe, il faut être à 100%, si on n’est pas à 100% on ne peut pas les battre et le jeu au pied en fait partie.

 

On voit souvent les joueuses s’encourager sur le terrain, l’état d’esprit est-il un des facteur clé de ce groupe ?

A.H. : Bien-sûr, je n’arrête pas de leur dire. On se dit « affamées » et ça c’est notre ADN et sur le premier match il n’y était pas. Les filles s’en sont rendues compte, ce n’est pas qu’elles avaient honte mais le match du Canada ça ne nous ressemble pas. Après, on peut perdre contre plus fort, les Anglaises par exemple sont sur un nuage en ce moment. On peut tomber contre des équipes plus fortes que nous mais sur notre état d’esprit on n’a pas le droit de se mentir. Souvent, il y a des indicateurs, est-ce qu’on est prêtes ou pas.

 

La mauvaise nouvelle de la soirée, ce sont les sorties sur civière de Maelle Filopon et sur commotion cérébrale de Gabrielle Vernier. Les nouvelles sont-elles rassurantes pour vos joueuses ?

A.H. : Malheureusement, elles ne sont pas rassurantes du tout. C’est le gros point noir de l’après-midi.

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