Futeu : son incroyable histoire

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Le nouveau pilier gauche du Stade français est camerounais, a tout d’un grand et son histoire, de l’Afrique à l’Europe, est juste ahurissante…

Il s’appelle Thierry Futeu, est né à Douala, la plus grande ville du Cameroun après Yaoundé. Le rugby, il l’a découvert à l’âge de 11 ans sur un concours de circonstances. À l’époque, l’académie de football de la ville était chère, beaucoup trop chère pour ses parents, quand l’école de rugby était quant à elle gratuite. C’est là, avec quelques gamins du quartier, que Futeu toucha pour la première fois une balle ovale. "Un coup de foudre", expliquera-t-il plus tard au quotidien espagnol Marca. En 2013, alors qu’il venait de fêter sa majorité, ce très musculeux pilier (1,86 m et 105 kg) décidait de tout plaquer pour rejoindre l’Europe. En ce temps-là, Futeu rêve d’y décrocher un contrat professionnel, dont les premiers émoluments aideront sa famille, restée à Douala, à vivre. Le jour de son départ, pour ne pas inquiéter les siens, Thierry Futeu évoque à son père un tournoi de rugby, disputé assez loin, dans l’intérieur des terres. C’est évidemment un mensonge et lorsque le paternel s’en aperçoit, il envoie une petite somme d’argent à son fils, pour que celui-ci rentre à la maison. Thierry, qui veut "choisir quelle sera sa vie", décide de poursuivre son voyage en voiture, 5 000 kilomètres parcourus sur le continent africain, un incroyable périple au cours duquel le jeune homme traversera le Nigeria, le Burkina Faso puis l’Algérie pour finalement arriver au Maroc. Afin de passer en Europe, le jeune migrant doit pourtant escalader l’immense clôture qui sépare le Maghreb de Melilla, une ville autonome espagnole située sur la côte nord-ouest de l’Afrique. Les trois premières tentatives sont infructueuses. Thierry Futeu est arrêté sans ménagement par la police marocaine et repoussé sur le continent africain. La quatrième fois, l’enfant de Douala parvient pourtant à atterrir en territoire espagnol et, les quatre mois qui suivent, apprend la langue de Cervantes. Passé cela, Thierry Futeu rejoint Malaga en bateau, avant d’atterrir à Madrid, où il est recueilli par l’ONG "Movimiento por La Paz". Là-bas, ses débuts avec les Custodians (une équipe de policiers madrilènes) seront suivis d’un premier contrat professionnel, paraphé avec le club d’Alcobendas, l’un des meilleurs d’Espagne. En une poignée de temps passée chez les Ibères, le Camerounais fit même une telle impression que le 24 mars dernier, il célébra sa première sélection avec l’équipe nationale espagnole, pour un match du Tournoi "B" face à l’Allemagne.

La bombe humaine

Trois mois après avoir découvert le rugby international, la sensation Thierry Futeu (point d’exagération de notre part, les qualités physiques et techniques du Camerounais sont ahurissantes) débarque donc à Paris par un autre caprice du destin. Dans la capitale, ce fut donc l’ancien demi de mêlée d’Agen Lucas Rubio, international espagnol et frère du médecin du Stade français, qui fut le premier à parler de la bombe Futeu aux dirigeants parisiens. Fabrice Landreau raconte : "Pieter de Villiers était emballé et a aussitôt demandé à Thierry de venir faire un essai à Jean-Bouin. Moi, je tirais la tronche au départ : on avait besoin de Jiff et Thierry ne l’était pas." Arrivé à Paris, Futeu était aussitôt testé par l’entraîneur des avants parisiens et, surprise, emportait Paul Alo-Emile en mêlée fermée après avoir épaté son monde en salle de musculation comme à la course. À l’instant où les autres clubs du Top 14 se rapprochaient de l’international espagnol, Paris profitait de son léger temps d’avance pour enrôler Thierry Futeu, l’enfant de Douala…

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