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Franco Vincent

Par Midi Olympique
  • Etcheto sous les couleurs bayonnaises
    Etcheto sous les couleurs bayonnaises Laurent Frezouls / Icon Sport
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L'édito du lundi de Léo Faure... C’est rare et ça fait du bien. C’est sûrement parce que c’est rare que ça fait bien. Dans un monde où les entraîneurs se servent des interviews pour parler à leurs joueurs, les joueurs à leur président et les présidents à leurs entraîneurs, Vincent Etcheto ne calcule rien. Mais alors, absolument rien. Il ne parle qu’à lui-même, ou à qui veut bien l’entendre. Il dit ce qu’il pense et ce qui le satisfait, sans se soucier des répercussions que cela aura sur sa carrière.

Il y en aura, bien sûr. Etcheto ne l’ignore pas, pour avoir déjà payé ce franc-parler, en d’autres circonstances et d’autres temps. Il l’affirme d’ailleurs : questionné dans ces colonnes sur son envie de retrouver un club au plus vite, après avoir été écarté de Bayonne cet été, il en rigolerait presque. "Vu tout ce que je viens de raconter, je ne marque pas des points." Il en rigole vraiment, en fait, en le disant.

Son histoire ne sera que celle-là, il n’en veut pas d’autre. Celle d’un entraîneur chambreur, parfois irritant mais franchement romantique. Il le sait et il l’assume, dans la victoire comme la défaite. Quitte à ce que cela lui coûte cher. Dit-il toujours vrai ? Il raconte sa propre histoire et, en ce sens, il la romance comme bon lui semble.

Difficile de lui donner tort, pourtant, quand il rappelle qu’il avait déjà fait monter Bayonne, en 2015, alors entraîneur principal. Ou quand il se souvient qu’à Bordeaux, où il fut dénigré après son départ en 2015, ses résultats étaient équivalents à ceux d’aujourd’hui. À son époque, avec une équipe qui lui ressemblait, insouciante jusqu’à la rendre hautement séduisante, il remplissait un stade Chaban-Delmas aujourd’hui pour moitié vide. Il le dit. Et il a raison.

Difficile cependant de ne pas s’interroger quand il affirme, volant à son propre service, que ses bringues avec les joueurs ne fissurent pas le lien hiérarchique qui les lie. Avec Etcheto, "les nuits sont longues à devenir demain" et le Bayonnais, personnage que Blondin aurait pu écrire, jure qu’il n’égratigne en rien son autorité. Ce qui reste à prouver.

Difficile de ne pas tiquer quand il affirme, sans ciller, qu’il n’aurait rien à apprendre d’aucun autre entraîneur français et que, à la limite, il pourrait bien s’associer à Joe Schmidt s’il ne craignait pas qu’ils ne se marchent sur les pieds.

Voici Vincent Etcheto, excessif et passionnant. Jamais consensuel, parfois de mauvaise foi, souvent attachant mais toujours entier. On l’aime, ou on le déteste. Il s’en fout pas mal. Il ne changera pas.

De notre côté, on ne sait qu’une chose : pour rien au monde, on voudrait que cette bulle de sourire ne disparaisse dans le ciel d’un rugby français qui s’aseptise. Alors, qu’Etcheto retrouve un club. Dès que possible. Que son futur employeur, s’il s’inquiète pour son image, sache qu’il en gagnera surtout de la sympathie. Et peut-être même quelques bons résultats.

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