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Vincent, retour en terre connue

Par Guillaume CYPRIEN
  • Fabien Vincent, retour en terre connue
    Fabien Vincent, retour en terre connue Photo B.P.
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Normand de naissance recalé aux portes des équipes professionnelles, l’ancien capitaine va faire son entrée en Pro D2 avec son club d’origine.

Le troisième ligne Fabien Vincent formera avec le pilier Jérémy Clamy-Edroux, son ami de vingt ans avec lequel il a commencé à l’école de rugby, la dernière phalange normande de l’effectif rouennais. Richard Hill avait toujours ménagé leurs places aux locaux quand il le pouvait. Cinq figuraient encore dans l’effectif des champions de France la saison dernière, qui avaient signé leur première licencie de rugby en Normandie. Mais Gabin Villière est parti en Top 14 à Toulon, et Paul-Arthur Richardot n’a pas été prolongé, faute de pouvoir obtenir le statut de Jiff auprès de la Fédération. Cette réduction de la fibre normande oriente le club pour la première fois à contre-courant de son objectif de rendre son équipe fanion toujours plus identifiable à son territoire.

«Je considérerai ma mission achevée lorsque nous serons capables de faire jouer les Normands en division professionnelle», commente le président Jean-Louis Louvel à ce sujet, filant la quenouille de la formation prospère dans une vision sans horizon visible. Les deux seuls reflets de cet idéal lointain seront donc les visages Jérémy Clamy Hedroux et Fabien Vincent, le troisième ligne et ancien capitaine incarnant les difficultés de cette mission élévatrice. Jeune spectateur des années fastes de Jean-Paul Fourest et de Daniel Hourcade, l’ancien sélectionneur de l’Argentine, qui avait fait ses armes en Fédérale 1, il est le totem symbolique des insuffisances et des aspirations de la Normandie du rugby.

Son retour en fédérale 2

Quand jeune rugbyman aux capacités supérieures, il s’était exilé pour la première fois à Massy jouer en cadet Alamercery, il avait entamé un petit tour de France des tentatives infructueuses de percée dans les clubs professionnels. Deux ans en Ile-de-France, trois ans au centre de formation de Montpellier, et un an à La Rochelle, l’avaient conduit dans une boucle jusqu’au retour à Rouen au moment de l’arrivée de Richard Hill en Fédérale 2. Le directeur sportif Olivier Barthaux, ancien joueur des années Hourcade, l’avait rattrapé il y a six ans dès que le projet a été lancé. Richard Hill l’a longtemps conservé comme capitaine avant d’orienter son choix vers Jorik Dastugue. «Fabien est un leader à l’énergie formidable, mais qui parfois nous rendait difficiles nos rapports avec les arbitres», explique le très diplomatique manager anglais, qui apprécie chez lui "son engagement entier et son caractère travailleur". Dernier joueur de l’effectif en double activité, il était toujours employé chez Enedis la saison dernière. Il a obtenu une mise en disponibilité sur la montée en Pro D2. À 28 ans, douze années après son départ de Normandie à la recherche d’un statut de joueur professionnel, il l’a enfin obtenu. «C’est génial, dit-il. Il me reste un an de contrat. J’ai envie de tout donner, que l’aventure continue, et que Rouen se fasse une place toujours plus importante sur la carte du rugby.» 

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