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Bordeaux : l’autre Cros

  • Top 14 - Geoffrey Cros et les Bordelais lancent parfaitement leur saison. Photo Icon Sport
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Publié le Mis à jour
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Parmi les etendards du très joli succès béglais un trois quart léger et électrique encore méconnnu, qui doit composer avec une homonymie.

Ces dernières semaines, on a beaucoup parlé de François Cros, le nouveau troisième ligne toulousain, néo international. À Bordeaux, on se contente largement de l’autre Cros du rugby français, Geoffrey. À une lettre près, il est aussi l’homonyme presque parfait d’un autre international, le pilier écossais Geoff (rey) Cross avec deux s, 40 fois international entre 2009 et 2015.

Le Cros de l’UBB est un trois-quarts aile mince comme un fil, léger comme une plume et il fut l’un des moteurs du succès bordelais face à Toulon, par sa vitesse et son coup de reins à la prise de balle, presque autant que Matthieu Jalibert, largement célébré après une soirée magnifique. Geoffrey Cros a débloqué le match UBB-Toulon, en offrant le premier essai à Rémi Lamerat d’une façon peu orthodoxe… Plusieurs fois, on l’a vu donner l’impulsion sur des séquences offensives qui jouaient sur une option "large-large" totalement adaptée à son profil, et plus généralement à une ligne de trois-quarts plus "gazelle" que buffle, Lesgourgues, Jalibert, Dubié, Connor, et Cros, donc. "Nous commençons par deux victoires, jouer les deux premiers matchs à domicile, ce n’est jamais facile. Pour ma part, je profite de l’absence de Santiago Cordero qui était avec les Pumas pour préparer le Mondial… Je prends le temps qu’on me donne et je donne tout sur le terrain."

Nous l’avons trouvé trop modeste sur ce coup parce qu’on n’est pas sûr qu’un international argentin aurait fait vraiment mieux que lui durant ces 80 minutes. De toute façon, avant même le début de la saison, les bruits courraient comme quoi le staff de Christophe Urios avait hâte de donner sa chance à ce Geoffrey Cros qui peinait à sortir du statut d’espoir. Son coach a vite succombé : "C’est un joueur étonnant. La semaine dernière, avant Toulouse, il a failli déclarer forfait à cause d’une gastro, le jeudi, je lui ai dit de rentrer chez lui. Il m’a écouté, il est revenu en pleine forme le lendemain vendredi. Il n’a pas gambergé. Il ne se pose pas de question qui ne servent à rien. Pour un staff, il est rassurant. Il est très agressif, il est capable de casser des lignes. Quand je suis arrivé ici, il ne s’est pas entraîné pendant trois semaines car il souffrait des ischio-jambiers. Mais on a vite vu qu’il avait cette agressivité en lui. Mais il faut qu’il la contrôle, car il peut perdre sa lucidité et faire des mauvais choix. Mais c’est un gars qui va compter dans le groupe."

Ne jamais prendre un adversaire de face

Geoffrey Cros n’est pourtant pas si jeune qu’on le croit. Il a 22 ans. Il a débarqué en Gironde en 2016 en provenance de Tarbes, auréolé de plusieurs sélections chez les jeunes. Il y a trois ans, presque jour pour jour, Raphaël Ibanez le faisait débuter à Toulouse. Son potentiel était cerné, mais il fut rattrapé par la malchance. Il a même connu une éclipse de seize mois sans titularisation entre janvier 2018 et avril 2019. "Je m’étais fait les croisés. Après mon retour, j’ai connu des déchirures car je compensais par l’autre jambe. Mais désormais, je me sens bien, je suis à cent pour cent." On se souvient paradoxalement de ce trou noir car les supporteurs (et les journalistes) avaient tendance à l’oublier en passant l’effectif en revue. Mais il a surmonté cette mauvaise période. Il retrouva sa place dans une ligne de trois-quarts marquée par une certaine légèreté. "En plus, dans notre schéma, les ailiers sont des électrons libres, sans restriction. Et quand je vois un Matthieu Jaibert en pleine confiance, je sens qu’elle rejaillit sur moi."

Le joueur a l’habitude d’être ramené à son gabarit de jockey surtout en ce qui concerne la défense. "La solution, c’est de sauter dans les jambes et fermer les yeux… Je ne prends jamais un adversaire de face, j’interviens sur le côté. Et jamais je ne saisis l’adversaire au ballon, si un gars comme moi ou comme Blair Connor fait ça, il finit dans les tribunes."

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