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Les rois de la récup’

  • Test match - C’est à la suite d’un ballon de récupération qu’Huget a pu se retrouver en un contre un face au pilier sur l’action qui a mené à l’essai de pénalité (en haut). C’est encore après un turnover que Guitoune s’est montré trop gourmand en deuxième mi-temps sur la séquence qui a fini par l’essai d’Iturria (en bas). Photo Icon Sport
    Test match - C’est à la suite d’un ballon de récupération qu’Huget a pu se retrouver en un contre un face au pilier sur l’action qui a mené à l’essai de pénalité (en haut). C’est encore après un turnover que Guitoune s’est montré trop gourmand en deuxième mi-temps sur la séquence qui a fini par l’essai d’Iturria (en bas). Photo Icon Sport Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Sur les trois matchs de préparation, les bleus ont inscrit une grande partie de leurs essais derrière des ballons de récupération. Une volonté, encore évidente vendredi, qui s’explique autant par les qualités intrinsèques des hommes sélectionnés que par le besoin d’aller à l’essentiel pour le staff.

Il y a une forme de logique. La saison dernière, Toulouse a en partie bâti ses succès sur son efficacité dans les turnovers, que les troupes d’Ugo Mola ont même érigés en arme fatale. Quand on observe la composition du XV de France, a fortiori des trois-quarts vendredi avec six hommes imprégnés de la culture stadiste (en ajoutant Gaël Fickou qui a quitté Ernest-Wallon il y a un an et sans oublier Ramos sur le banc), il est évident que l’ADN rouge et noire coule dans les veines de ces Bleus. Pas un hasard si leur salut est venu de ces fameux ballons de récupération. Imaginez qu’à 13 contre 15, alors qu’ils se trouvaient dans un temps extrêmement faible, les Français ont inversé la tendance sur une munition échappée par l’Italie et ramassée par Fickou dans ses 22 mètres. Une passe pour Dupont, une autre pour Huget et l’ailier français remontait tout le terrain pour un essai de pénalité au bout. "Ce sont nos principes de jeu : à n’importe quel endroit du terrain, dès qu’on récupère un ballon, on doit faire une ou deux passes pour aller chercher les largeurs sur le côté opposé, explique Fickou. Quand j’intercepte, j’ai le réflexe de donner à Antoine, qui joue bien le deux contre un et peut décaler Yoann, qui se retrouve face à un pilier." Voilà la principale vertu de ces situations : profiter du désordre chez l’adversaire à la perte de balle pour placer les joueurs rapides face à des avants. Plus globalement, l’encadrement du XV de France a insisté sur l’importance des turnovers, lesquels furent une source de satisfaction lors des matchs de préparation. La preuve : l’essai d’Iturria vendredi trouve aussi son origine sur une passe au pied de Ntamack après… un ballon chipé (même si les Bleus auraient dû marquer plus tôt sur ce coup sans un péché de gourmandise de Guitoune), comme les deux essais de Penaud en écosse, celui de Raka après une récupération de Chat en touche à Nice, ou ceux de Médard et Dupont le même jour sur des contre-attaques dans le champ profond.

Parole à la défense

Plusieurs explications à cette mode. D’abord le profil des hommes alignés. Derrière, les Dupont, Ntamack, Fofana, Guitoune, Fickou, Médard, Ramos, Penaud, Huget ou Raka possèdent des qualités de vitesse et un goût prononcé pour le un contre un, qui les rendent redoutables dès lors que l’équipe adverse n’est pas en place. Même devant, des Ollivon, Iturria, Cros ou Lambey sont, grâce à leur mobilité, adeptes des espaces offerts par les turnovers. Autre précision : la défense imposée par Fabien Galthié depuis son arrivée, laquelle s’appuie sur un premier rideau dense et réclame des montées rapides sur les extérieurs, a favorisé les maladresses écossaises ou italiennes. "En défense, comme en écosse, on a réussi à agresser nos adversaires, à leur faire tomber des ballons qu’on a exploités", confirme Fickou. Aussi un bon point des dernières semaines. "J’espère que nous parviendrons à conserver notre bonne assise défensive durant la Coupe du monde, car c’est vrai que nous sommes parvenus à nous fournir pas mal de munitions et à inscrire des essais sur turnover, où les qualités naturelles de chacun d’entre nous peuvent s’exprimer, détaille Médard. Mais on ne pourra pas prétendre à grand-chose si on ne fait que défendre. Contre l’Argentine, on doit forcément s’attendre à un match très différent de ceux que nous avons joué jusque-là." Certes, mais quand on part de si loin, mieux vaut parer au plus urgent et faire preuve de pragmatisme. Bien défendre et se nourrir de ballons de récupération, c’est aussi une manière de contourner l’absence d’un système de jeu huilé et rôdé.

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