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Le Japon d’Olivier Nier

  • Olivier Nier est aux petits soins du XV de France.
    Olivier Nier est aux petits soins du XV de France. Patrick Derewiany / Midi Olympique
Publié le Mis à jour
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Missionné par le gouverneur de la province de Yamanashi, l’entraîneur français vit dans les pas des Bleus, pour assurer la réussite culturelle de leur passage à Fujiyoshida, au pied du Mont Fuji.

Dans l’ombre des Bleus, dans chacun de leurs pas à Fujiyoshida, dès lors que l’activité a un caractère officiel, on trouve Olivier Nier. L’ancien entraîneur-baroudeur du rugby français (Massy, Grenoble, Brive, Oyonnax, Romans, Aix-en-Provence) est aussi un maître de conférence reconnu de l’université Claude-Bernard (Lyon 1) et un connaisseur patenté des choses du Japon. "Il y a dix ans, j’étais venu ici pour un séminaire, afin d’y présenter le modèle sportif français. À cette occasion, j’avais rencontré un professeur de l’université de Chukyo. Il m’a alors convié à venir passer une année, dans leurs murs, comme professeur invité." Le début d’une relation France-Japon qui dure.

En terre nippone, il a donc entraîné l’équipe de l’université de Chukyo, puis le club de Toyota Shokki. Il a aussi filé un coup de main à l’université de Yamanashi et, plus récemment, à la province des Sunwolves en Super Rugby. C’est avec cette avant-dernière, nom de la préfecture (Yamanashi) où logent les Bleus, qu’il a maintenu un lien professionnel. "Je joue le rôle d’ambassadeur pour la promotion de la province en France. Avec deux dossiers prioritaires : la réussite de la Coupe du monde et des jeux Olympiques 2020."

C’est donc lui qui a orienté les Bleus vers Fujiyoshida, quand Brunel et son staff étaient en recherche d’un lieu paisible et tout équipé pour la dernière ligne droite de leur préparation. "Le lieu répondait à tous leurs critères, au-delà de la qualité des installations sportives : à proximité de Tokyo, où les Bleus joueront leur premier match ; bénéficiant d’un climat plus tempéré et d’un cadre très nature, pour ne pas que les mecs tombent malades avec les climatisations à Tokyo." Vue sur le mont Fuji en prime.

"Le bien-vivre ensemble comme priorité absolue"

Cette culture nippone, Olivier Nier l’appréhende désormais dans toutes ses subtilités. Le fruit de ses années d’entraînement sur place. "Rien n’est plus fort que la culture. Manager, c’est d’abord comprendre la culture du pays et du club dans lesquels vous êtes. Il m’a fallu beaucoup d’adaptation, la culture japonaise étant éloignée de la nôtre." Avec ses particularités, donc, expérimentées par le prisme du rugby. "Quand vous entraînez en France, vous passez votre temps à générer du lien humain et de la solidarité. Vous consommez beaucoup d’énergie sur la vie du groupe. Au Japon, c’est l’inverse. La solidarité est presque un handicap tant elle est excessive. Vous passez votre temps à inciter les joueurs à prendre des initiatives. Pour eux, l’initiative individuelle est un risque de bouleverser l’équilibre du groupe. Hors cet équilibre, c’est leur priorité absolue. Que rien ne doit mettre en péril."

L’autre point prédominant, à ses yeux, concerne le respect des anciens. "Quand vous intégrez une équipe, il faut tout de suite instaurer une relation très forte avec les plus âgés du groupe. Si vous débarquez et que vous posez une question à un jeune, il ne vous répondra pas, pour ne pas vexer l’ancien." Des préceptes qu’il lui a fallu du temps pour apprécier. "Mes trois premiers mois ici ont été un enfer." Il en parle désormais comme d’une "nation fabuleuse".

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