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Maciello : "Seule la qualité compte"

  • Franck Maciello
    Franck Maciello Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Le patron des arbitres français nous confie ses impressions sur cette affaire Peyper et sur la nationalité des arbitres d'élite.
 

Que pensez-vous de l’affaire de la photo de M. Peyper ?

Je ne veux pas en parler car une enquête a été diligentée par Word Rugby et je suis soumis au devoir de réserve.

 

En tant que "patron" des arbitres français. Demandez-vous à vos hommes de faire attention ?

Bien sûr qu’on leur demande de séparer leur sphère privée et leur sphère sportive car ils sont le garant de la règle et de l’éthique.

 

Ça signifie qu’il ne faut pas laisser prise à des suspicions de préférence pour telle ou telle équipe…

Surtout quand on est désigné pour des rencontres à fort enjeu. Avec les outils d’aujourd’hui, la communication sauvage se fait rapidement. Donc je pense qu’on est jamais trop prudent.

 

Que pensez-vous la décision de M. Peyper sur l’essai de Moriarty ?

Il a accordé l’essai en direct. Il a eu une suspicion d’avantage sur l’arrachage gallois. Il a demandé à l’assistant vidéo de vérifier et d’analyser s’il y a un motif "clair et évident" de refuser l’essai. J’insiste sur cette notion, car c’est inscrit dans le protocole. Au vu des images, M. Peyper a estimé que ce n’était pas assez clair et évident. Il est donc resté sur sa première décision. En Top 14, le protocole aurait été exactement le même. En fait M. Peyper a eu le genre de décision qu’aucun arbitre n’aime avoir à prendre.

 

Sommes-nous d’accord ? Il peut y avoir un en-avant sur un arrachage n’est-ce pas ?

Oui, il n’y a pas d’en avant pour le porteur du ballon, mais il peut y en avoir un pour l’arracheur.

Êtes-vous choqué par le fait qu’un arbitre soit désigné pour arbitrer les futurs adversaires de son pays ?

Ça ne me choque pas. Je répète que l’arbitre est garant de l’éthique et de la neutralité. Le risque c’est d’en arriver à ce que faisait le foot, ne plus faire arbitrer les phases finales que par des gens dont l’équipe est déjà éliminée. Mais si on faisait ça, en rugby, on se priverait des meilleurs arbitres mondiaux car en général, ils viennent des meilleures nations.

On se rend compte que l’Irlande, l’Écosse, l’Italie, l’Argentine, le Japon n’avaient pas d’arbitres centraux pour cette Coupe du monde. L’Italie et l’Écosse n’en avaient même pas du tout, même pas de juges de touche. Le panel est-il assez large ?

Je pense qu’il est comme il doit être à ce jour. Après, on peut intensifier la formation et la détection dans certains pays. Mais pour la Coupe du Monde, ce sont les meilleurs arbitres qui ont été retenus. C’est quand même une compétition majeure, elle se doit d’être arbitrée par l’élite de l’arbitrage. On ne peut pas faire du "politiquement correct", c’est-à-dire inviter des arbitres de toutes les nations. On veut du résultat, il nous faut les meilleurs.

 

Dans des compétitions comme le circuit à sept, on voit des arbitres de petits pays…

Oui, mais soyez sûrs que s’ils sont là, c’est qu’ils ont su se montrer performants dans leur domaine. Il n’y a pas de cadeaux, si ça a existé dans le passé, il y a fort longtemps, ça n’a plus cours.

 

Doit-on regretter que les "petits pays" n’aient pas suffisamment d’arbitres ?

On peut le regretter, mais c’est à chaque nation de mettre en place une politique de formation efficace. Ensuite, Word Rugby, fait une sélection, tout simplement.

Au fait qui décide ? Un homme seul ?

Alain Rolland est le manageur des arbitres de World Rugby. Il décide mais il a avec lui, un comité de sélection, de trois personnes, je crois.

 

La France a beaucoup d’arbitres sur le terrain, cinq. Mais on se demande si elle est assez représentée dans les instances de décision ?

Oui, elle l’est, puisque Joël Jutge est membre du Comité de Sélection.

 

Rappelez-nous les critères ?

Les performances arbitrales en soi bien sûr. Ils sont évalués à chaque match, mais on tient compte aussi du physique, ils passent des tests. On tient compte aussi de la disponibilité. Tous ceux qui sont pris sont professionnels.

Un mot sur l’arbitrage français…

Il n’est pas si mauvais, nous avions la quantité, mais aussi la qualité puisque Jérôme Garcès arbitre une demi-finale alors que sur l’autre Romain Poite et Pascal Gauzère vont assister Nigel Owens. C’est pas mal, non ?

 

Un Français a-t-il la finale dans les jambes ?

On croise les doigts. 

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