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Montpellier : 3 "nuances" de contre

Par Julien Louis
  • Les Héraultais de Caleb Timu ont travaillé avec plus d’insistance sur le jeu au sol, leur domaine moins performant.
    Les Héraultais de Caleb Timu ont travaillé avec plus d’insistance sur le jeu au sol, leur domaine moins performant. Icon Sport - Icon Sport
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Malgré une indiscipline individuelle chronique, les Héraultais ont sauvé leur tête en Champions Cup et conservent de l’ambition en Top 14. Grâce à une défense de fer, qui doit leur permettre de rester invaincus à domicile face au Lou.

L’art du paradoxe. Peut-on être la deuxième équipe la plus pénalisée du Top 14 (2e aussi au niveau des cartons jaunes ; 1re pour les rouges) et rester malgré ça, l’une des meilleures défenses (4e au nombre de points et essais pris) de l’Hexagone ? Impensable. Et pourtant, le MHR réussit cet "exploit ". Et conserve ainsi son destin en main sur les deux compétitions, sans dépasser pour autant ses faiblesses récurrentes. Comment ? En s’appuyant sur un système performant et intelligent, maîtrisé par les joueurs, et mis en place depuis trois ans par Ian Vass. "Face à Gloucester, ça a été un match très rythmé, avec beaucoup de vitesse et face à une équipe qui cherchait les extérieurs. Par rapport à ça, on a une défense cohérente. Ça a été un secteur positif, même si on prend trois essais, ce qui reste trop", explique le capitaine Louis Picamoles. Mais son équipe est parvenue à lever un doute dimanche. En prouvant qu’elle était capable de tenir la cadence infernale d’un rugby "survitaminé" et à des séquences de jeu supérieures à quatre minutes. Même à quatorze. Nemani Nadolo confirme : "C’était la première fois que l’on rencontrait ce profil d’équipe qui joue tous les ballons avec autant d’intensité. Hormis Clermont, et encore, il n’y en a pas en France. On peut donc engranger de la confiance suite à cette prestation." Seule ombre au tableau : ce trou d’air connu au retour du vestiaire et illustré par une perte temporaire d’agressivité et d’envie.

91,2 % de plaquages réussis

La force première de l’arrière-garde héraultaise reste sa rigueur sur les plaquages. Avec 91,2 % de réussite sur la saison, elle s’impose comme la plus performante du championnat. Dans l’ombre, les Ouedraogo (voir chiffre), Jacques Du Plessis et la paire de centres "destructrice", Serfontein-Vincent, se démultiplient. Compensant ainsi, le manque d’activité de certains. Samedi, face à l’attaque la plus prolifique de Top 14, les Cistes devront augmenter leur niveau de concentration et d’abnégation pour contrer la densité lyonnaise. Et sécuriser aussi la zone autour des rucks, où des avants s’oublient parfois (attention à Couilloud !) Le jeu au sol, un domaine moins performant cette année (surtout sur les rucks défensifs), qui a été travaillé avec plus d’insistance depuis deux semaines. Picamoles : "On avait constaté que depuis le début de la saison, nous n’étions pas très performants dans le secteur, où on récupérait peu de ballons. Cela fait quelques matchs que ça va mieux maintenant." Dimanche dernier, ses partenaires ont en effet récupéré six munitions dans les rucks. En s’appuyant sur leurs deux poisons, Levan Chilachava et Bismarck du Plessis (plus Picamoles de retour face au Lou), qui sont redoutables quand ils sont utilisés comme des assistants plaqueurs. Un joueur plaque en bas et ils viennent se positionner à son intérieur… Imparable ou presque ! Mais cette tactique peut à l’inverse coûter des points, si les attitudes des joueurs ne sont pas parfaites.

23, 8 % de lancers adverses volés

Trop visible comme à Toulon, le Géorgien doit se faire plus discret ; là où le Sud-Africain, devra lui être moins volubile en paroles envers les arbitres. Car ce secteur sera déterminant face au Lou selon Anthony Bouthier : "Il y a de bons gratteurs au Lou qui gagnent pas mal de turnovers et derrière, ça galope ! À nous d’être propres sur cette phase de jeu." En s’appuyant sur des joueurs puissants qui contestent d’abord le ruck debout pour le désorganiser, à l’image de Camara. Tout en tentant aussi d’intervenir en amont, en empêchant l’adversaire plaqué d’aller au sol, pour lui arracher des ballons (trois dimanches). Troisième clé défensive de ce duel : le contre en touche. Un atout du MHR cette année, qui affiche la deuxième meilleure statistique nationale, avec 23,8 % des lancers adverses volés (20,7 % pour Lyon). Le Lou reste tout de même très efficace sur ses lancements de jeu derrière son alignement, mais sera privé au GGL Stadium de son cerveau, Puricelli. Là où le maître des airs héraultais Van Rensburg devrait lui faire son retour… À eux d’en profiter ! La meilleure attaque, c’est la défense. Les Montpelliérains ont fait de ce paradoxe une force pour plier sans rompre et briller ensuite en contre. Suffisant pour faire tomber le leader lyonnais, passé maître dans l’art de faire jouer ses rivaux sous pression ?

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