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Toulouse, le tube de l’année

  • Les Toulousains après leur victoire face à Montpellier
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Publié le Mis à jour
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Le Stade toulousain va conclure dans un Stadium plein une année 2019 qui l'a vu entrer plus encore dans la légende de ce sport. Que ce soit sur le plan des résultats, du rugby pratiqué, de l'éclosion des jeunes talents ou de l'apport au XV de France, les Rouge et Noir sont plus que jamais en vogue.

Pouvait-il exister meilleur théâtre pour ponctuer cette magnifique année 2019 du côté toulousain ? Dimanche soir, le champion de France accueillera Toulon (l’autre club le plus titré de la décennie toutes compétitions confondues, quatre sacres chacun en l’occurrence) dans un Stadium plein à craquer. Une scène de rêve, là où les dernières sorties des Rouge et Noir furent merveilleuses. Là où, un an plus tôt (presque jour pour jour), ils avaient terrassé le même adversaire (39-0) pour conclure 2018 en guise de promesse. L’avenir fut d’ailleurs doré… Ce sera devant un public chauffé à blanc et surtout définitivement réconcilié avec son équipe depuis deux saisons, jusqu’à recréer une ferveur populaire dont l’apogée fut l’invasion de la place du Capitole le 16 juin dernier. La veille, le Stade toulousain avait logiquement dominé Clermont pour s’emparer du Stade de France et soulever le vingtième Bouclier de Brennus de son histoire. Le plus beau ? Il est tellement difficile de comparer les époques mais celui-ci fut incontestablement marqué du sceau de la légende. Parce que cette équipe, au bout d’une saison hors normes, a fait tomber les records les uns après les autres. Parce que cette équipe, que pas grand-monde n’attendait sur le terrain européen, a multiplié les exploits en Champions Cup avant de prendre rendez-vous en demi-finale. Parce que cette équipe, outre son survol de la phase régulière, a démontré une maîtrise détonante en phase finale de Top 14. Parce que cette équipe, au-delà des victoires en cascade, a proposé un jeu aussi alléchant que séduisant, lequel a fait exploser les frontières entre spectacle et efficacité. Parce que cette équipe, en plus d’offrir une seconde jeunesse aux Kaino, Faumuina, Tekori, Guitoune, Médard ou Huget, a fait émerger tellement de jeunes talents français. Parce que cette équipe a participé à redonner de l’espoir au XV de France, en devenant de nouveau son principal pourvoyeur. Parce que cette équipe a plus que jamais remis la vitesse au goût du jour et sublimé des gabarits différents, érigés en exemples dans les écoles de rugby. Au premier rang desquels le fabuleux Cheslin Kolbe, sacré champion du monde avec les Boks et qui empile les distinctions individuelles depuis.

Ce sport est ainsi fait que la vérité d’un jour, au gré d’un doublon, d’un barrage ou d’une impasse, n’est pas toujours celle du lendemain. Mais, quoi qu’il arrive, 2019 restera comme un cru exceptionnel dans la Ville rose. « Des saisons comme ça, je ne suis pas certain qu’on en vivra deux dans notre carrière », nous avouait récemment Antoine Dupont. Ce n’est effectivement pas le plus simple des défis. 

Exploits : Le livre des records

Bien au-delà du Bouclier de Brennus ou de la demi-finale européenne, la saison dernière fut un cru absolument exceptionnel pour le Stade toulousain, qui est entré dans la légende de ce sport. En effet, au fur et à mesure des semaines, les Rouge et Noir ont fait tomber des records les uns après les autres. À l’arrivée, et toutes compétitions confondues, ils n’ont connu la défaite qu’à cinq reprises en trente-six matchs. Un chiffre hallucinant. En Top 14, ils ne se sont inclinés que trois fois (contre Castres, à Montpellier et Toulon). Personne n’avait fait mieux dans l’histoire de la compétition. Ce Toulouse 2018-2019 présente aussi le meilleur bilan jamais observé à l’extérieur. Sur les treize rencontres disputées hors de leurs bases lors de la phase régulière, les hommes d’Ugo Mola ont aligné neuf succès et deux matchs nuls. Soit un total de 42 points engrangés.

Ils ont également signé la plus belle phase retour du Top 14, à égalité avec le Perpignan de 2008-2009, qui a accouché de 53 points dans la poche. Sans oublier la fabuleuse série de quatorze matchs d’affilée sans le moindre revers en championnat, du 29 septembre 2018 au 6 avril 2019. Un record, là encore. Toulouse, ce fut aussi une attaque de feu, comme l’ont prouvé les 102 essais inscrits au terme de la phase régulière, soit quatre de plus que Montpellier la saison d’avant, ce qui était la précédente marque de référence. Voilà comment les Stadistes ont terminé avec 98 points au classement (plus fort total en Top 14), et avec pas moins de quinze points d’avance sur le deuxième, à savoir Clermont. Jamais un tel écart n’avait été atteint. Enfin, il convient de refermer ce livre des records avec un exploit sensationnel : le 19 mai dernier, les Toulousains étaient menés de 29 points à la mi-temps sur le terrain de l’union Bordeaux-Bègles. Cela ne les a pas empêchés de marquer 36 points en deuxième période pour l’emporter 43-36. C’était évidemment une première.

Formation : La jeunesse dorée

S’il est une réussite à l’embellie toulousaine, elle est bien d’avoir trouvé son terreau dans les forces vives de sa formation. Ces deux dernières années, combien de Toulousains issus du centre ont éclaté à la face de tous ? Les Cyril Baille, Julien Marchand, Dorian Aldegheri, François Cros ou Thomas Ramos ont pris une nouvelle dimension. Mais, derrière eux, de nombreux jeunes talents ont éclos au plus haut niveau la saison dernière. Pêle-mêle, il convient de citer David Ainu’u, Peato Mauvaka, Guillaume Marchand, Paulo Tafili, Florian Verhaeghe, Selevasio Tolofua, Romain Ntamack, Matthis Lebel ou Lucas Tauzin.

Des générations dorées qui font aujourd’hui le bonheur de l’institution la plus titrée de l’histoire du rugby français. C’était une exigence pour le Stade toulousain, en proie à des difficultés financières ces récentes années, mais aussi une volonté de revenir aux sources pour ce club formateur. Cela a permis à plusieurs éléments précoces d’avoir leur chance plus tôt qu’ils ne pouvaient le craindre. Et de prouver qu’au-delà de l’avenir, ils représentaient également le présent du Stade toulousain.

Le jeu : Un rugby spectaculaire et enthousiasmant

Et si elle était là, la principale victoire du Stade toulousain ? En 2019, cette équipe a parfois réconcilié le grand public avec le rugby. Derrière des années durant lesquelles le jeu de collision était privilégié, une production plus enthousiasmante est clairement venue prendre le relais ces derniers mois, dans le sillage d’un modèle aussi séduisant qu’exaltant. Avec 102 essais au compteur dans la seule dernière phase régulière du Top 14, les Rouge et Noir ont enchanté les planches nationales et européennes. Ceci grâce au retour à la philosophie ancestrale de ce club. « Les amoureux du Stade toulousain ont envie de nous voir jouer au rugby, pas de voir des mecs qui récitent sans vie » nous avait confié Ugo Mola durant l’été 2017. « À mon sens, on pratique au Stade toulousain un rugby qui demande de s’adapter et de prendre des initiatives. Toutes les générations qui ont gagné ici ont su créer de l’émotion. On doit séduire. […] Tant pis, je me planterai peut-être avec ça mais je suis prêt à ramasser, à condition que ce soit avec mes idées et mes convictions. »

Deux ans plus tard, ces mots ont résonné fort dans les entrailles du Stade de France, quand sa formation s’est imposée comme l’un des plus beaux champions de l’histoire. Le technicien a fait de ce jeu, où ses hommes osent et tentent, son credo : l’audace et l’impertinence comme fondement. À la grâce de ballons de récupération qui sont le sel de cet ADN, sur lesquels les Toulousains peuvent jouir à merveille de la vitesse de course et d’exécution des Dupont, Bezy, Holmes, Ntamack, Guitoune, Ahki, Médard, Huget, Kolbe ou Ramos, ces derniers se sont offert plusieurs essais exceptionnels. Une aubaine pour le spectacle.

Équipe de France : Le retour en force des stadistes

Il fut des périodes, notamment quand Toulouse était tombé au creux de la vague lors de la saison 2016-2017, où ses pensionnaires n’étaient plus légion du côté du XV de France. Depuis un peu plus d’un an, leur retour en équipe nationale est marquant. C’est d’ailleurs souvent à cela qu’on juge la bonne santé d’un club…Si c’est vraiment le cas, alors le champion de France se porte très bien ! Entre novembre 2018 et la dernière préparation à la Coupe du monde, pas moins de six joueurs toulousains ont effectué leurs premiers pas chez les Bleus : Julien Marchand, Peato Mauvaka, Dorian Aldegheri, François Cros, Romain Ntamack et Thomas Ramos.

Et cela ne s’arrête pas là puisque Cyril Baille ou Sofiane Guitoune ont fait leur retour à Marcoussis quand Antoine Dupont, Maxime Médard et Yoann Huget n’avaient jamais vraiment quitté le CNR.Sans oublier les allers-retours de Sébastien Bezy, même si ce dernier n’a pas été aligné sur une feuille de match. Les Rouge et Noir étaient ainsi les plus représentés au Japon, avec huit membres. Une forme de logique. Et la tendance devrait largement se poursuivre dans les semaines et les mois à venir… 

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