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Ramos en gros caractère

  • L’ouvreur toulousain a plus qu’assuré son rôle en l’absence de Ntamack et Holmes.
    L’ouvreur toulousain a plus qu’assuré son rôle en l’absence de Ntamack et Holmes. Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Renvoyé à Toulouse jeudi par le staff du XV de France,il a forcément pris un coup derrière la tête. Mais l’habituel arrière savait que son club,en manque d’ouvreur, avait grandement besoin de lui. Et il a plus que répondu présent.

Le contexte était différent, l’enjeu aussi. Vendredi, dans ces colonnes, Thomas Ramos évoquait son coup de folie du Stade de France, lors de la dernière finale de Top 14, quand il avait joué vite une pénalité d’entrée plutôt que d’assurer trois points faciles pour taper une transversale vers Yoann Huget. Laquelle n’est jamais arrivée : "Ça n’a pas réussi mais je l’avais vu, Yoann aussi. J’étais conscient qu’il fallait prendre les points mais je m’en serais voulu de ne pas le tenter. C’est mon ADN. J’aime déceler et réaliser ce genre de coups. Sinon, je ne suis plus le même." Pour l’anecdote, il sortait d’une demie ratée et devait se rassurer. Comme ce dimanche. Rappelé dans le premier groupe de Fabien Galthié après l’épisode de sa rocambolesque blessure qui l’avait privé de la fin de la Coupe du monde et avait fait polémique, Ramos a été renvoyé en club jeudi. Ce qui signifie qu’il part avec une longueur de retard sur Anthony Bouthier pour le poste d’arrière en début de Tournoi et que ses chances d’être sur la feuille contre l’Angleterre sont réduites. Mais Ramos reste Ramos, ce qui fait son charme et son authenticité. L’international n’a attendu que trois minutes pour délivrer une nouveau coup de pied en travers. Cette fois, il a trouvé receveur, en la personne d’Alban Placines, qui aplatissait le premier essai toulousain. "Paradoxalement, ça m’avait mis en confiance et prouvé que j’étais dans mon match", nous avait-il confié en référence à son audace de Saint-Denis. Là encore, il a répondu par le culot. Choix gagnant.

Un 10 de premier choix

En revenant à Ernest-Wallon plus tôt qu’il ne l’espérait, Ramos a pris un coup derrière la tête. Mais, même fatigué par la parenthèse niçoise - "il a réalisé une semaine de préparation en trois jours", dixit Clément Poitrenaud -, il savait que ses partenaires avaient besoin de lui. Car, Dupont et Ntamack retenus par le staff des Bleus ou Holmes suspendu, il était la seule option de poids pour occuper le poste d’ouvreur (Tristan Tedder n’avait pas joué depuis plus de trois mois). "Nous sommes contents qu’il soit revenu, avoue Laurent Thuéry, en charge de la défense. Il a répondu présent en 10 et c’était important. Il y a déjà joué et on connaît son talent. Il y avait bien sûr de la frustration chez lui cette semaine mais il ne l’a pas montré et il était conscient que le match était capital pour le club. Il a cette faculté à vite basculer. Il nous a soulagés et fait du bien." Numéro 10 qu’il n’avait porté qu’une fois lors des douze rencontres auxquelles il avait participé cette saison. "J’ai été formé en 10, rappelait-il récemment. Si ça ne venait que de moi, je demanderais à y jouer plus souvent." Mais, justement, Ugo Mola apprécie par-dessus tout sa polyvalence, donc l’opportunité de placer à la conduite du jeu quand bon lui semble. Puis de ne pas oublier que, lors de l’obtention de son premier Bouclier de Brennus en juin, Ramos évoluait d’ailleurs à l’ouverture.

Ressources et tempérament

Contre Bordeaux-Bègles, qui connaissait sa chance d’éloigner du top 6 un sérieux candidat au titre, il a tout simplement livré un récital. Hormis deux chandelles trop courtes, le joueur a rendu une copie parfaite. Que ce soit dans l’occupation du terrain, mais surtout dans l’animation, en effectuant toujours les choix corrects et en accélérant les initiatives des Rouge et Noir. Au-delà, en plus de convertir sept points au pied, il s’est offert un essai absolument magnifique en début de deuxième mi-temps. Servi plein axe par Sébastien Bezy, sans le moindre décalage, lui a trouvé une brèche dans la défense adverse avant de prendre tout le monde de vitesse. Du grand art.

Grâce notamment à un Ramos des grands jours (comme Placines ou Kolbe par ailleurs), et malgré une touche comme trop souvent défaillante dans les instants clés, le Stade toulousain est donc sorti sans encombre de ce qui ressemblait à un énorme piège. Certes diminué, le champion de France a prouvé qu’il avait autant de ressources que de tempérament. À l’image de son ouvreur de fortune. Pas sûr que cela suffise à convaincre Fabien Galthié de revoir sa hiérarchie d’ici dimanche prochain mais Thomas Ramos a assurément démontré qu’il possédait un caractère hors normes et qu’il faudrait encore compter sur lui.

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