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Marconnet : « Qu’il rende son passeport pendant qu’on y est… »

Par Midi-Olympique
  • Sylvain Marconnet - 30.08.2013 - Stade Francais / Biarritz - 3e journee de Top14
Photo: Amandine Noel / Icon Sport Sylvain Marconnet - 30.08.2013 - Stade Francais / Biarritz - 3e journee de Top14
Photo: Amandine Noel / Icon Sport
    Sylvain Marconnet - 30.08.2013 - Stade Francais / Biarritz - 3e journee de Top14 Photo: Amandine Noel / Icon Sport Amandine Noel / Icon Sport
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Sylvain Marconnet, recordman des sélections au poste de pilier (84).

"D’abord, une petite anecdote. Lorsque Philippe Saint-André est devenu sélectionneur de l’équipe de France après la Coupe du monde 2011, il m’a téléphoné. Je venais de rater le Mondial en Nouvelle-Zélande car le sélectionneur précédent avait décidé de ne pas me retenir. Tout le monde pensait que ma carrière internationale était terminée. Mais Philippe (Saint-André) m’a tout de même contacté pour m’expliquer qu’il ne comptait pas franchement sur moi, mais aussi pour savoir si je restais disponible en cas de coup dur à mon poste. Dans un premier temps, je lui ai dit qu’il avait sûrement tout un tas de jeunes à essayer, ce qui était tout à fait normal. Mais ensuite, je lui ai aussi avoué que s’il me convoquait, je venais en courant. L’équipe de France, ça ne se refuse pas. Petit, j’ai été élevé avec cet objectif de gagner des titres et d’aller le plus haut possible. L’équipe de France, c’est le Graal. Un honneur. Une fierté. C’est pourquoi la décision de Jefferson Poirot, je ne la comprends pas. Est-ce lié à son statut qui a évolué depuis le changement de sélectionneur ? Est-ce lié à une lassitude ? Est-ce en raison de problèmes familiaux ? Je ne sais pas. Mais si c’est lié à son changement de statut, c’est très décevant. Certes, il était promis au capitanat et s’est retrouvé remplaçant. Mais ça ne justifie pas sa décision. Pour moi, il baisse les bras devant la difficulté.

En 2011, j’ai failli partir en Nouvelle-Zélande en Coupe du monde alors que ma compagne de l’époque allait accoucher et qu’on savait que ma fille aurait un handicap reconnu. Mais je le répète, l’équipe de France, ça ne se refuse pas. Pour moi, il n’y avait pas d’arbitrage à faire. C’était clair dans ma tête : si Lièvremont m’avait sélectionné, je serais parti en Nouvelle-Zélande. C’est une chance incroyable de porter les couleurs de notre pays. Voilà pourquoi je ne comprends pas qu’on puisse déclarer à 27 ans ne plus vouloir jouer en équipe de France. Tout comme je n’ai pas compris pourquoi Zidane avait lui aussi décidé de mettre en "stand-by" sa carrière internationale. Quand la nation a besoin de toi, tu te dois de répondre présent.

Mon jugement est peut-être dur mais c’est aussi parce que je trouve ce joueur très bon, avec un discours très positif, très fédérateur. Quand j’ai appris la nouvelle, j’avais envie de tweeter pour le dézinguer. J’étais en colère. J’ai finalement attendu ses explications, mais je n’ai pas été convaincu. Affirmer que le système est usant pour les joueurs, il ne faut pas déconner ! À l’époque où je jouais, j’avais la chance de ne pas être souvent blessé, sauf quand je partais au ski… Je me souviens avoir joué plus de quarante matchs, certaines saisons. Alors, je veux bien admettre que le rugby est plus dur aujourd’hui, plus intense. Mais quand même… J’ai beau chercher à comprendre, je n’y arrive pas. De quel droit un joueur peut-il refuser l’équipe de France ? Qu’il rende aussi son passeport pendant qu’on y est…" Propos recueillis par A. B.

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