Tayeb : « La tendance la plus importante est l'avoir »

Par Pablo Ordas
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    Tayeb : « La tendance la plus importante est l'avoir » JF Sanchez / Icon Sport - JF Sanchez / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Le président de l’Aviron Bayonnais explique comment son club gère les problématiques d’abonnement avec les mesures de huis clos.

Combien avez-vous d’abonnés à l’Aviron Bayonnais ?

Aujourd’hui, nous avons 6 000 abonnés entre le grand public (4 500) et les hospitalités. Tout cela représente 65 % de notre budget.

Quelles procédures ont été mises en place après l’arrivée du huis clos ?

Nous avons envoyé trois possibilités à nos abonnés. La première, c’est un avoir qui sera valable pour la saison prochaine, maintenant que l’on sait que l’on jouera sans public jusqu’à la fin du championnat, ou du moins jusqu’en mai. La deuxième, c’est la possibilité d’un remboursement. Enfin, la troisième est de faire un don au club. Les trois solutions ont été proposées, il me semble, dans l’ensemble des clubs de Top 14 ou de Pro D2.

Pourquoi avoir opté pour ces trois solutions ?

Aujourd’hui, il y a une logique économique pour le club. Si on doit rembourser l’ensemble de nos abonnés et de nos hospitalités, c’est une année blanche. Par contre, on nous demande, à côté, de travailler et de payer toutes nos charges, lesquelles représentent 65 % de notre budget et qui correspondent aux salaires, sans avoir de recette. Nous avons donc demandé cette solidarité autour du club. On sait que les gens ont payé leur abonnement mais on leur demande donc s’ils ne peuvent pas le laisser au profit du club.

Vous avez évoqué trois possibilités. Laquelle a été la plus choisie ?

La tendance la plus importante est l’avoir.

Avez-vous eu des demandes de remboursement ?

Oui. Il faut savoir qu’il y avait déjà eu un geste fort de la part de tous nos abonnés et hospitalités à la fin de la saison dernière. 95% d’entre eux avaient laissé les quatre derniers matchs.

Légalement, êtes-vous obligés de rembourser les personnes qui le demandent ?

Non. Nous sommes obligés de proposer un avoir valable 18 mois, qui, s’il n’est pas réclamé au-delà de cette date, reste au club.

Cette décision de rembourser les personnes qui le demandent semble logique…

Aujourd’hui, nous avons un public fidèle depuis des années. Nous sommes un club populaire et ça me semblait évident de proposer aux personnes qui nous soutiennent d’être remboursés. Financièrement, des gens sont en difficulté. Certains ne travaillent plus, d’autres à mi-temps ou à temps partiel. Nous sommes obligés de tenir compte de tout ça. Des sociétés souffrent aussi. Nous avons donc fait le choix de proposer un avoir ou un remboursement, en sachant que nous avons eu des aides de l’État pendant la première partie du championnat.

Combien avez-vous eu de demandes de remboursement ?

Nous avons envoyé un mail aux abonnés grand public et nous avons eu 47 % de réponses. Parmi celles-ci, il y a eu 26  % de demandes de remboursement, 44 % de demandes d’avoir, 3 % de dons au Fonds de dotation de l’Aviron et 27  % de soutien club.

Comment gérez-vous ces remboursements ? On suppose que les abonnements ont été encaissés depuis des mois…

Aujourd’hui, nous avons l’aide de l’État, les différentes subventions et nous avons fait appel à un PGE (Prêt garanti par l’État) pour l’ensemble des clubs. Celui-ci nous permet d’avoir un petit matelas en termes de trésorerie, mais actuellement, on puise dans notre PGE pour payer l’ensemble des charges fixes qui sont nos salaires et les remboursements.

Qu’en est-il des partenaires ?

Les partenaires sont signés fin août et, à ce moment-là, nous étions dans une vision avec une jauge à 5 000. Nous n’étions pas embêtés, nous arrivions à rentrer à peu près tout le monde. À ce jour, nous n’avons disputé que deux matchs et c’est là où il y a souci. Nous leur avons envoyé un mail où nous avons eu environ 50 % de réponses demandant un avoir sur la saison prochaine. Au niveau des hospitalités qui ont souhaité ces avoirs, on leur a demandé s’ils voulaient du digital sur notre nouvelle application « Aviron bayonnais » ou sur les vidéos « inside » que nous faisons avant les matchs. On essaye de leur proposer une compensation sur toute la partie visibilité.

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