Élections à la LNR : l’heure du choix

  • René Bouscatel et Vincent Merling.
    René Bouscatel et Vincent Merling.
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Ce mardi 23 mars se déroulera l’élection à la présidence de la LNR, qui désignera le successeur de Paul Goze. Un enjeu majeur pour les clubs pros à deux ans de la Coupe du monde... ils ne sont plus que Deux candidats officiellement déclarés : Vincent Merling et René Bouscatel. Messieurs, faites vos jeux !

C’est la dernière ligne droite. Dans moins de vingt-quatre heures, la Ligue Nationale de Rugby aura un nouveau président. L’enjeu est de taille pour les clubs professionnels. Les différents rebondissements des derniers jours, les tractations et autres réunions plus ou moins secrètes organisées depuis plusieurs semaines par les uns ou les autres témoignent de l’importance des enjeux et de l’incertitude qui plane. La raison ? Si pour les élections à la présidence de la FFR en octobre 2020, deux camps bien distincts s’étaient affrontés, le paysage électoral du rugby professionnel est, lui, beaucoup plus flou. Aux contours parfois dessinés de manière moins franche. D’aucuns diront même qu’il est sournois, que les adversaires d’un jour ne sont pas ceux du lendemain… Bref, tout cela est mâtiné d’une discrétion aussi grande que possible pour ne pas faire étalage à l’extérieur des discordes internes. Au nom de l’image, au nom des sacro-saintes valeurs…

Le dernier rebondissement en date illustre ce constat. Jusqu’à samedi matin, ils étaient encore trois candidats en course pour succéder à Paul Goze lors des élections prévues mardi prochain : elles se tiendront dans les murs de l’hôtel Pullman de Bercy, dans le douzième arrondissement parisien.

Présents sur la ligne de départ : René Bouscatel, l’ancien président du Stade toulousain ; Vincent Merling, le président historique du Stade rochelais ; et Alain Tingaud, qui fut longtemps le patron du SU Agen. Seulement, jeudi soir, les deux derniers ont cosigné un courriel envoyé aux trente présidents que compte le rugby professionnel français pour les inviter à une réunion, samedi à Bordeaux. Un "meeting" commun au cours duquel Tingaud a annoncé son retrait pour rejoindre le camp Merling. "Tout simplement parce que je voulais montrer à l’ensemble des présidents de Top 14 et Pro D2 qu’il fallait que l’on se rassemble autour de la Ligue Nationale de Rugby telle qu’elle est aujourd’hui, c’est à dire la première Ligue du monde, qui a fait un travail formidable grâce aux clubs depuis vingt ans, a expliqué Tingaud à nos confrères de RMC Sport. Il était important de montrer l’exemple. Il faut rassembler et éviter d’avoir trop de candidats avec des projets qui pourraient créer des dissensions ou des contestations." Selon nos informations, au cours de ce rassemblement qui a réuni 22 clubs en présentiel ou en visioconférence, Alain Tingaud s’est dit "choqué et étonné" de voir la constitution d’un groupe de présidents, cherchant une autre voie. Et d’ajouter qu’il préférait se ranger "derrière la démocratie". L’ancien dirigeant agenais a également expliqué pourquoi rejoindre les rangs de la mouvance Merling, porté par le président du Racing 92 Jacky Lorenzetti : "Parce que la candidature de Vincent est davantage rassembleuse (que celle de René Bouscatel)", a-t-il juré sur RMC Sport. Évidemment, l’affirmation demandera confirmation mardi à l’heure du dépouillement.

Petits meurtres ou petits arrangements entre amis ?

à tout dire et au regard de ce qui se trame à l’abri des regards indiscrets, rien ne semble joué entre les deux candidats restants. Le groupe de présidents cherchant une autre voie de développement est piloté en partie par le président du Stade toulousain, Didier Lacroix, ou encore le Directeur Général du Stade français, Thomas Lombard. Cette mouvance regroupant entre quinze et seize clubs professionnels, selon les décomptes, aurait décidé de soutenir la candidature de René Bouscatel. Un groupe qualifié de "fédéraliste" par plusieurs proches de Vincent Merling, pour leur proximité présumée avec Bernard Laporte. Ce dernier aurait, selon la rumeur, également passé quelques coups de téléphone, notamment à des présidents de Pro D2. L’un d’eux a démenti, assurant avoir lui-même pris contact avec ledit président de la FFR.

Évidemment, tout n’est pas aussi binaire que certains le laissent entendre. Et les coups de téléphones aux uns et aux autres, nombreux de ces derniers jours, démontrent le peu de certitudes dans un camp comme dans l’autre. à tel point que Paul Goze s’est investi ces derniers jours dans la campagne. Au moins deux présidents de Pro D2, sous couvert d’anonymat, nous ont confirmé que le président de la LNR avait pris la peine de les joindre par téléphone dans le but de les convaincre de glisser dans l’urne un bulletin de vote en faveur de Vincent Merling. "Ça va être un véritable show cette élection, a même ironisé un troisième président de Pro D2. Jamais, je n’avais reçu autant d’appels des dirigeants de la Ligue."

Les trente présidents du rugby professionnel français ont désormais rendez-vous ce lundi à 17 heures à Paris, pour une réunion qui se tiendra à l’initiative de l’UCPR. Elle a pour but d’essayer de se mettre d’accord sur un candidat unique, en amont de l’élection de mardi. Dans l’histoire de la LNR, cette pratique est assez usuelle et elle est souvent faite d’ultimes petits arrangements entre amis. Mais elle continue d’interpeller de nombreux acteurs… Faut-il s’attendre encore à des rebondissements ? Un autre nom pourrait-il sortir du chapeau au dernier instant ? Les clubs parviendront-ils à un consensus ? Autant de questions qui reste en suspens. Mardi, on saura…

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