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Arbitrage vidéo : la crise de la vingtaine ?

  • Referee and Antoine DUPONT of Toulouse and Fritz LEE of Clermont during the Top 14 match between ASM Clermont and Stade Toulousain at Parc des Sport Marcel-Michelin on September 6, 2020 in Clermont-Ferrand, France. (Photo by Romain Biard/Icon Sport) - Antoine DUPONT - Fritz LEE - Stade Marcel Michelin - Clermont Ferrand (France)
    Referee and Antoine DUPONT of Toulouse and Fritz LEE of Clermont during the Top 14 match between ASM Clermont and Stade Toulousain at Parc des Sport Marcel-Michelin on September 6, 2020 in Clermont-Ferrand, France. (Photo by Romain Biard/Icon Sport) - Antoine DUPONT - Fritz LEE - Stade Marcel Michelin - Clermont Ferrand (France) Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Alors qu'il fêtait cette année ses vingts ans d'existence dans le Tournoi des 6 Nations, l'arbitrage vidéo n'a jamais suscité autant de critiques, entre mauvaises décisions, protocoles décisionnels incomprhensibles pour le grand public et de trop nombreuses coupures de rythme. Alors, s'il s'agit de rétablir certaines vérités et de ne surtout pas remettre en question l'utilité du "TMO", la nécessité de faire évoluer son utilisation est également urgente.

Vingt ans, déjà. Vingt ans que l’arbitrage vidéo et le désormais célèbre « TMO » ont fait leur apparition dans le cadre suranné du Tournoi, prenant au passage quinze ans d’avance sur le football, non sans quelques heurts et débats au sujet d’un champ d’exploitation toujours plus vaste. Redevenu depuis le début de l’année manager des arbitres internationaux de World Rugby (fonction qu’il avait déjà exercée entre 2012 et 2016), Joël Jutge nous avait, voilà quelques semaines, livré son avis autorisé sur la question.

«Après la Coupe du monde 2007 notamment, on est passé par de grands débats pour l’extension de la vidéo à tout le terrain, notamment après le quart de finale France - Nouvelle-Zélande et cet essai de Jauzion entaché d’un en-avant de passe entre Traille et Michalak. C’était passionnant… L’argument qui l’emportait, c’est lorsqu’un débatteur a posé la question suivante: «Peut-on vraiment être champion du monde après avoir bénéficié d’une erreur d’arbitrage manifeste? Veut-on pour notre sport l’équivalent de la main de Diego Maradona lors de la Coupe du monde de football 1986? » On s’est rangé à cet argument, qui était probablement le plus pertinent… »

 

Du «clair et évident » jusqu’à l’obsession du microscopique

Le hic ? Il est qu’à craindre en permanence la main de Maradona, les arbitres se sont progressivement déresponsabilisés, en premier lieu les arbitres de touche. Et même si le protocole vidéo a été revu en 2018 pour remettre les arbitres centraux au cœur du processus décisionnel, le dernier Tournoi des 6 Nations n’en a pas plus été épargné par les erreurs et les polémiques. Un seul exemple, celui de l’essai accordé en faveur du pays de Galles contre l’Angleterre par M. Gaüzère, qui fit couler beaucoup d’encre.

«C’est un constat que l’on retrouve à tous les niveaux, dans tous les championnats, nous confiait encore Jutge de manière prémonitoire avant le début de la compétition. Quand l’arbitrage vidéo a été lancé, ce n’était que pour aller chercher des choses claires et évidentes, pas le microscopique. Sauf qu’aujourd’hui, la peur de prendre de mauvaises décisions fait qu’on va parfois trop loin, alors que des décisions de bon sens pourraient suffire à reprendre le jeu plus rapidement, sans que personne n’y trouve rien à redire… »

Car c’est bien là, au final, le reproche qui peut être fait à l’arbitrage vidéo moderne. On veut bien sûr parler des coupures qui, en permanence, hachent le rythme des rencontres. On l’a encore vérifié, ce dimanche lors d’UBB-Racing…

 

Des coupures pas moins nombreuses, mais plus longues

Avec 38 appels à la vidéo au total soit une moyenne légèrement supérieure à 2,5 par match, il faut préciser que le dernier Tournoi s’est situé dans des standards relativement bas. Reste que s’ils ne sont pas plus nombreux qu’auparavant, ces arrêts de jeu sont en revanche souvent plus longs… 

À titre d’exemple encore, lors du très difficile France - Galles, M.Pearce eut recours à cinq reprises au  « TMO », pour près d’un quart d’heure d’arrêts de jeu, soit trois minutes de pause en moyenne! Beaucoup trop, évidemment, pour ne pas relancer l’éternel débat qui fleurit régulièrement depuis 20 ans au sujet de l’aspect chronophage de la vidéo, quand bien même cet outil a résolu plus de problèmes qu’il n’en a créés.

«Depuis que la vidéo a été mise en place, certains ont commencé à craindre que le rythme des rencontres en pâtisse, et cela fait vingt ans que cela dure, nous rappelait Joël Dumé, premier arbitre français à avoir eu recours au « TMO » lors du Tournoi 2001. On en est bien conscient, mais que voulez-vous: l’arbitre est avant tout un être humain, qui n’a pas forcément envie de jouer les Zorro au risque de se tromper et de prendre une décision injuste…On n’a probablement pas encore réussi à trouver le modèle parfait, mais on a au moins le mérite d’évoluer en permanence afin de trouver le meilleur équilibre possible. D’ailleurs, dans les règles officielles, l’alinéa concernant l’officiel de match TV est encore intitulé « règle expérimentale globale ». La dernière mise à jour remonte au mois d’août 2019... C’est bien la preuve que même après 20 ans, rien n’est encore figé.» Au point de susciter plus que jamais des débats au sein de World rugby.
 

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