La Rochelle déjà dans sa bulle

Normalement, si le calendrier n’avait pas (encore) déraillé cause Covid, le Stade rochelais n’aurait basculé "que" samedi soir, après son match à Brive, vers sa demi-finale historique de Champions Cup, programmée dimanche prochain. Finalement, cela fait déjà une grosse semaine que les esprits maritimes sont déjà focalisés sur la province irlandaise du Leinster. Une aubaine, alors, cette semaine sans match, avant — dixit Grégory Alldritt — de "se mesurer à ce qui se fait de mieux dans cette compétition" ? "On aura la réponse dimanche soir, glisse le troisième ligne international, qui préfère voir le verre à moitié plein. On ne sait jamais si c’est bien de jouer, ou non, avant un gros match. Des fois, des équipes qualifiées en demi-finale de Top 14 ne jouent pas le barrage et perdent, d’autres jouent le barrage et gagnent… Mais, pour nous, ça aurait été dangereux d’aller risquer d’attraper la Covid à Brive à une semaine d’une demie. À nous de s’adapter et de faire en sorte que ce soit bénéfique. On travaille très dur, chacun essaie de jouer son rôle pleinement. Pendant dix jours, il n’y a ni titulaires, ni remplaçants, ni hors groupe."

Conséquence du report du déplacement en Corrèze, le club à la caravelle a totalement réaménagé son planning : deux jours "off" lundi et mardi derniers, une journée consacrée aux médias et tournages institutionnels le mercredi, et une reprise de l’entraînement le jeudi. La veille, déjà, Reda Wardi bouillonnait d’impatience. "Rien que sur les jours de repos après la victoire contre Lyon, je n’ai pensé qu’à la demie. J’ai trop hâte. Le Leinster, pour moi, c’est l’Irlande. En rigolant avec un coéquipier, on se disait : "En fait, on joue l’Irlande, c’est le 6 Nations (rires) !". C’est top, moi qui n’ai jamais fait de matchs internationaux, ça va être ma première cape, si je le joue, s’émerveille le pilier gauche maritime. Des matchs comme ça, c’est le moyen de se lâcher, d’exprimer son potentiel. Ça permet vraiment de savoir où tu en es. En plus, avec cette semaine sans match, on peut davantage bosser sur le Leinster." À ce titre, la vidéo revêt un caractère "plus important que d’habitude, estime Alldritt. Vu qu’on n’a jamais trop étudié leur jeu, on va y passer plus de temps. Sans oublier de se concentrer sur nous. Il y a un dosage à faire. C’est le secret des coachs, ça (sourire)."

Pas du luxe pour panser les plaies

"On est dans la bulle de travail, concentrés sur nous, appuie justement Jono Gibbes. Notre système de préparation ne change pas juste parce que c’est le Leinster. Notre routine reste la même mais il faut renforcer nos points forts et minimiser leur jeu." Le futur ex-directeur du rugby rochelais, qui retournera entraîner l’ASM Clermont Auvergne en juillet prochain, ne voit que du positif dans le report du match à Brive, ne serait-ce qu’au regard de la gestion des blessés. West (épaule), Plisson (cuisse), Kerr-Barlow (trapèze) et Joly (ischio), en tête. "On bénéficie d’une fenêtre pour passer plus de temps avec eux. Le médical fait un très bon boulot de management", apprécie le Kiwi, optimiste concernant leur retour pour la demie. Si Tanguy (genou) manquera à l’appel pendant un mois, minimum, Retière, lui, est désormais pleinement opérationnel.