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Le commando de Parra

  • Morgan PARRA of Clermont during the Top 14 match between Clermont and Toulon at Stade Marcel Michelin on May 15, 2021 in Clermont-Ferrand, France. (Photo by Romain Biard/Icon Sport) - Stade Marcel Michelin - Clermont Ferrand (France)
    Morgan PARRA of Clermont during the Top 14 match between Clermont and Toulon at Stade Marcel Michelin on May 15, 2021 in Clermont-Ferrand, France. (Photo by Romain Biard/Icon Sport) - Stade Marcel Michelin - Clermont Ferrand (France) Icon Sport - Icon Sport
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Malgré une conquête et une conduite du jeu approximatives, l’ASM a enregistré un succès crucial dans la course au top 6 qui doit encore étroitement à son vieux stratège...

C’est paradoxalement le jour où sa ville s’enflammait, une fois n’est pas coutume, autour de son équipe de football fraîchement promue en Ligue 1 que Clermont a remporté son match le plus important de la saison. Et l’on n’exagère pas une seconde en avançant cela, tant on imagine facilement les conséquences qu’auraient pu avoir un revers samedi soir face à Toulon… « Si on avait perdu, je vous aurais probablement dit que rien n’était joué, qu’il restait deux journées pour se qualifier, soufflait après coup Franck Azéma. Mais pour nous, mentalement et pas seulement, il valait beaucoup mieux gagner. » Gagner, à tout prix, malgré les contraintes du moment. Sans pilier gauche confirmé de métier, au point de demander à Rabah Slimani de tenir 80 minutes sur son mauvais côté.

Sans deuxième ligne non plus, au point de demander à un jeune australien de 18 ans, Miles Amatosero, de tenir la baraque aux côtés de Sébastien Vahaamahina. Sans ouvreur enfin ou presque, le fantasque Tim Nanai-Williams n’étant pas à proprement parler un meneur de jeu capable de tenir une stratégie. De fait, c’est logiquement privés d’une conquête souveraine, ainsi que d’une animation et d’une gestion dignes de ce nom que les Auvergnats ont du s’employer à assurer l’essentiel face au RCT. Un miracle, donc? Pas loin, au vrai… « Le match a été à l’image du Top 14 en ce moment, ça joue la peur au ventre, pointait le directeur sportif. Mais, je suis fier du comportement des mecs. Sans faire d’éclat, on a été consistant de bout en bout. Ce n’est pas forcément des choses spectaculaires mais il fallait avoir de la solidarité et du liant. »

Culture de la gagne

Les deux ingrédients d’une recette miracle? Certainement pas, puisque les Toulonnais peuvent eux aussi se targuer d’avoir été au moins aussi solidaires et plein d’envie que leurs adversaires. De fait, on ne peut que conclure que le sort du match s’est finalement joué à un supplément de fraîcheur dans les 10 dernières minutes pour l’ASM (qui ne jouait pas, au contraire du RCT, son troisième match en 8 jours), et à la qualité de certains de ses hommes. On pense évidemment ici au surpuissant Apisai Naqalevu qui, s’il doit parfois être un crève-cœur à voir évoluer pour l’ex-trois-quarts centre « classique » que demeure Azéma, n’en demeure pas moins un monument de puissance bien précieux dans cette période troublée, où les Jaunards n’ont pas vraiment d’autres choix que de s’en remettre  un jeu archi-direct. 

Mais surtout, bien sûr, au guide suprême Morgan Parra. Lequel a, comme souvent, tout fait à lui seul ou presque en plaquant, déblayant, assurant les réceptions de coup d’envoi et les sorties de camp, sans oublier de sortir un 20/20 dans les tirs au but. Mais a surtout contribué à apporter une étonnante sérénité à ses partenaires, dans un contexte collectif qui aurait pu le voir (comme il en était coutumier dans ses plus jeunes années) perdre patience. « On vit une saison compliquée, avec des secteurs qui se règlent et se dérèglent d’un match à l’autre, glissait le demi de mêlée auvergnat. Mais au moins, au niveau de l’état d’esprit, nous nous sommes montrés cette fois constants pendant 80 minutes.  On n’a pas réalisé un match parfait mais la seule réalité, à ce moment de la compétition, c’est qu’il faut gagner. » Et dans cet art-là, le « vieux » Parra n’a encore que peu d’équivalents dans l’Hexagone, quand bien même la jeune garde souhaite manifestement tout mettre en œuvre pour lui piquer son sifflet...

Boudou les a sauvés des eaux

Le jeune Benjamin Boudou (18 ans) n’a passé que 7 minutes sur la pelouse du Michelin, appelé à regagner le banc après deux lancers manqués. « Il y avait beaucoup de stress pour lui et c’est notre job que de protéger l’équipe, assumait Franck Azéma. Il était déçu à sa sortie, et cela prouve qu’il va être un grand compétiteur. Mais on lui a bien expliqué pourquoi et on ne lui en veut pas, d’autant moins qu’il a été l’auteur d’un geste décisif. » À la 68e minute en effet, c’est bien Boudou qui contesta à Gabin Villière un ballon brûlant, à un petit mètre de l’en-but auvergnat. Cette intervention ayant très probablement sauvé l’ASM des eaux, et largement contribué à la victoire finale...

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