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L’apologie du réalisme catalan

Par Emilien Vicens
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Le club catalan a fait preuve d'un incroyable pragmatisme cette saison. Une faculté qui ne laisse pas beaucoup de marge de manoeuvre à ses adversaires.

Une erreur, une seule, et l’Usap ne pardonne pas. 53e minute, dimanche dernier lors de la demi-finale de Pro D2. Alors que les Catalans menaient 15-0, après une entame de match euphorique et tonitruante, Lionel Beauxis et les Oyomen étaient parvenus, doucement mais sûrement, à grignoter leur retard et à faire planer le doute dans les travées d’Aimé-Giral (15-12)… Avant de commettre la faute de trop, à moins de trente mètres de leur propre en-but. En temps normal, avec un tel enjeu et un si faible écart au tableau d’affichage, toutes les équipes auraient tenté les trois points. Toutes, sauf une. Très confiants, ou bien trop inconscients, les Catalans n’en ont pas décidé ainsi. Préférant porter le coup de grâce en choisissant la pénaltouche. Laquelle donnera, quelques secondes plus tard, le troisième essai usapiste, l’œuvre d’un travail collectif conduit par Damien Chouly et conclu par Genesis Mamea Lemalu.

Ce choix est tout sauf un coup de poker gagnant. Il est le fruit d’une philosophie bien ancrée depuis plusieurs années dans les rangs sang et or, et l’illustration parfaite du sens du réalisme de Perpignan cette saison. "Ça a été notre principale problématique en Top 14. Ce n’est pas les occasions qui nous manquaient, mais le fait de les conclure", concède Patrick Arlettaz. "Il y a eu un effort de fait, une prise de conscience là-dessus", ajoute le manager catalan. Amoureux de la possession et d’une certaine maîtrise, ce dernier a appris de ses erreurs et a réussi, notamment au contact de Gérald Bastide, à transformer l’Usap en une équipe nettement plus clinique.

Individualités fortes, collectif rodé

Il est rare de voir les coéquipiers de Mathieu Acebes investir la zone de vérité adverse et repartir sans le moindre point. L’Usap martèle, l’Usap insiste, appuie là où ça fait mal, et l’Usap assène, très souvent, le coup fatal. Oyonnax en a encore fait les frais, en demi-finale, encaissant pas moins de quatre essais. Alors, comment expliquer une telle capacité à gérer et à bonifier presque toujours ses temps forts ? Les nombreuses individualités du collectif roussillonnais n’y sont pas étrangères, évidemment. Melvyn Jaminet, George Tilsley, Seilala Lam, Genesis Mamea Lemalu…

Nombreux sont les facteurs X de cette formation, capables du meilleur sur un seul ballon. "Ça vient de la confiance aussi", précise Patrick Arlettaz, conscient de la sérénité dégagée par un collectif au vécu très fort. "Qu’on soit dans les 22 mètres ou loin de la ligne, nous avons tendance à être assez froids là-dessus, sur l’analyse des situations. C’est quelque chose que l’on a gardé tout au long de l’année. Le plus difficile sera de le garder au cours de cette finale, le genre de matchs où tout est plus compliqué, où tout va plus vite et où tout est plus intense. Il faudra garder cette lucidité pour le match le plus important de l’année", prévient enfin l’instigateur du jeu catalan. Une finale ne se joue pas, elle se gagne. Et c’est presque toujours comme cela qu’elle choisit son vainqueur.

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