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Dourthe - Harinordoquy : petites histoires du grand derby

  • Imanol Harinordoquy et Richard Dourthe, deux anciens acteurs du derby basque, témoins d’une rivalité locale dont l’enjeu, cette année, pourrait être dramatique pour l’un ou l’autre des deux camps. Imanol Harinordoquy et Richard Dourthe, deux anciens acteurs du derby basque, témoins d’une rivalité locale dont l’enjeu, cette année, pourrait être dramatique pour l’un ou l’autre des deux camps.
    Imanol Harinordoquy et Richard Dourthe, deux anciens acteurs du derby basque, témoins d’une rivalité locale dont l’enjeu, cette année, pourrait être dramatique pour l’un ou l’autre des deux camps. Laurent Frezouls / Icon Sport - Laurent Frezouls / Icon Sport
  • Imanol Harinordoquy et Richard Dourthe, deux anciens acteurs du derby basque, témoins d’une rivalité locale dont l’enjeu, cette année, pourrait être dramatique pour l’un ou l’autre des deux camps. Imanol Harinordoquy et Richard Dourthe, deux anciens acteurs du derby basque, témoins d’une rivalité locale dont l’enjeu, cette année, pourrait être dramatique pour l’un ou l’autre des deux camps.
    Imanol Harinordoquy et Richard Dourthe, deux anciens acteurs du derby basque, témoins d’une rivalité locale dont l’enjeu, cette année, pourrait être dramatique pour l’un ou l’autre des deux camps.
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Avec le Biarritz olympique, un club où il a passé dix ans de sa vie, Imanol Harinordoquy a gagné deux Boucliers de Brennus. Richard Dourthe, lui, fut le personnage central de l’Aviron bayonnais au début des années 2000, à l’époque où la rivalité entre les deux clubs fut probablement la plus grande. Pour nous, Imanol et Richard font ressurgir leurs meilleurs souvenirs du derby basque et se projettent sur le choc à venir. C’est à vous, messieurs...  
 

Biarritz et Bayonne ne sont distantes que de quelques kilomètres. Néanmoins, on dit ces deux villes très différentes. Pourquoi ?

Imanol Harinordoquy Biarritz est plus bourgeoise, plus touristique… Dans le temps (sous le règne de la princesse Eugénie puis à la Belle époque), les grandes soirées mondaines se passaient à Biarritz. Je crois que Bayonne est plus populaire et quand j’étais gosse, venant de l’intérieur des terres (Saint-Jean Pied de Port), je ne mettais jamais les pieds à Biarritz : pour les courses, le shopping et la fête, tout se passait à Bayonne.

Et aujourd’hui ?

I. H. Le cadre de vie est redevenu familial, à Biarritz. La population n’y est plus si vieille. Beaucoup de joueurs de l’Aviron vivent d’ailleurs ici…
R. D. Je suis né dans les Landes (à Dax) mais je vis à Bayonne depuis presque vingt ans. à mes yeux, Biarritz est le lieu où l’on se baigne, l’endroit où on se divertit. Mais c’est à Bayonne que se passent vraiment les choses, se prennent les décisions politiques, tout ça…

Dans un rayon aussi restreint, les supporters des deux clubs sont-ils finalement les mêmes ?

I. H. à l’époque où le BO remplissait Anoeta (le stade de 40 000 places de Saint-Sébastien, en Espagne) pour des gros matchs de Coupe d’Europe, il y avait énormément de Bayonnais dans les tribunes. Ils supportaient avant tout l’équipe du Pays basque, face au Munster ou au Stade toulousain.
R. D. Je connais quelques extrémistes, des mecs qui sont nés Rouge ou Bleu. Eux ne foutraient jamais les pieds dans le stade du voisin.

Et vous Richard, mettriez-vous les pieds à Aguilera ?

R. D. Non, les Biarrots me détestent. Sur le terrain, ils me trouvaient trop agressif.
I. H. Il faut dire que tu es un sacré personnage…

Où y a-t-il le plus de ferveur ?

I. H. Même s’il y a de la passion à Aguilera, la ville de Bayonne tourne autour du rugby. L’Aviron est le cœur, le poumon de la ville. Quand l’équipe perd, le moral de la ville s’en ressent.

A quelques jours du derby, comment est l’ambiance dans vos villes respectives ?

I. H. à Biarrritz, Robert Rabagny (l’Indien, l’ancienne mascotte du BOPB, N.D.L.R.) a déjà revêtu sa tenue et fait le tour de la ville.
R. D. Bayonne est assez calme et l’ambiance un peu étrange, je trouve. Le derby, tout le monde y pense mais on en parle de façon moins légère qu’à l’habitude.

Est-ce l’odeur de la peur ?

R. D. Non, mais il y a une vraie appréhension. Si l’Aviron perd… (il suspend sa phrase) Je ne peux imaginer que l’Aviron perde.

Quelle est votre meilleure vanne à propos du camp adverse ?

I. H. (Il se marre) Non, non… Vous ne m’emmènerez pas là-dedans…

Il y en a bien des mignonnes…

I. H. Non, c’est bien le problème.

R. D. Les blagues à la con sur les Biarrots, j’en ai plein mais je les réserve pour mes potes. Certains supporters apprécient peu cet humour et te le font savoir, le cas échéant…

Peut-on sortir de chez soi avant un derby ?

I. H. C’est plus recommandé avant qu’après… Surtout si tu le perds… Cette semaine, vu l’enjeu, le mieux est de se focaliser sur le derby pour ne pas laisser d’influx dans les rues de la ville.

R. D. Ouai… Parce que dès que tu fous le nez dehors, on te parle du match, de l’enjeu, du contexte, de la dernière opposition… Ici, tout le monde est concerné par ce qui se passera samedi. Personne n’y échappe.

I. H. Malgré tout, les joueurs ne doivent pas arrêter de vivre. Ce match, il faut le sentir, histoire que la pression ne te saute au visage le jour du match : dans un derby, tu joues ta fierté, ton avenir sur les six prochains mois et la suprématie du pays basque.

R. D. J’aimerais que l’enjeu ne tue pas le jeu, samedi. Mais les deux équipes signeraient des deux mains pour une victoire pourrie : 6 à 3, 12 à 9, un truc dans le genre, tu vois… Un derby, c’est comme une finale : ça se gagne.

Y a-t-il parfois eu des dérapages, autour des derbies ?

R. D. J’ai souvenir d’un supporter de l’Aviron ayant arraché, de nuit, le « Y » du sigle « Biarritz Olympique Pays Basque » qui trône sur la grande tribune d’Aguilera. Au réveil, le BOPB était devenu le « Biarritz Olympique PAS Basque ». Marcel Martin avait plainte contre X et tout ça m’avait fait beaucoup rire, j’avoue…

I. H. Celle-là, les Biarrots l’avaient eu en travers de la gorge… C’était en 2006, je crois…

Oui, au printemps 2006.

R. D. Deux ans plus tôt, l’Aviron avait battu les Galactiques à Aguilera (22-27) et sur ce match, Philippe Bernat-Salles avait commis une cagade qui avait bien aidé les Bleus. Dans la foulée, un charcutier bayonnais (Denis Brillant) lui a donc fait parvenir son plus beau jambon de Bayonne. Ca, c’est rugby !

I. H. Tu oublies une partie de l’histoire…

R. D. Ah bon ?

I. H. Six mois plus tard, vous avez pris 50 points (54-0, le plus gros écart au score lors d’un derby basque) et peu après, Bernat-Salles avait renvoyé l’os du jambon au charcutier bayonnais. On avait dévoré la bête après le match, dans la cahute de Papi Jeannot Barberteguy (l’ancien intendant du BOPB).

R. D. C’est bon enfant. Il faut que ça le reste.

I. H. Comme on dit, « il n’y a pas que des cons autour du derby ; mais tous les cons y sont ». […] L’histoire du « Y », le jambon envyé à Bernat-Salles, mon père qui rentre sur le terrain, ce sont des bons moments. L’important, c’est que l’histoire finisse bien. C’est tout ce que l’on racontera à nos enfants, dans quelques années.

Richard, vous souvenez-vous du jour de 2011 » où Lucien, le père d’Imanol, a fait irruption
sur la pelouse d’Aguilera ?

R. D. évidemment. Je venais d’être viré de l’Aviron bayonnais (il était jusque-là manager du club) mais j’avais encore la tête dans le guidon. Au départ, j’ai cru que c’était un simple supporter qui avait passé la main courante…

I. H. Ce qu’il faut retenir, c’est que mon père n’a pas été blessé ce soir-là. Car dans l’histoire, c’est lui qui risquait le plus, hein… Des fois, je me dis qu’heureusement que Benoit August (ancien talonneur du BOPB) l’a immédiatement reconnu et a crié : « arrêtez, c’est le papa d’Imanol ! »

R. D. Oui… Ton papa est costaud mais sur le terrain, il y avait quelques combattants…

I. H. Après ça, mon père s’est excusé auprès des deux clubs. Pour le remercier, les supporters bayonnais lui ont envoyé un bouquet de vaches gonflables, à la maison. Un truc assez énorme.

R. D. Les supporters bayonnais sont très drôles, on ne peut pas leur enlever ça.

I. H. L’Aviron l’a aussi invité à Jean-Dauger pour un match mais il n’y a jamais été : faut pas pousser, hein…

L’Aviron bayonnais revendique le fait d’être le plus basque des deux. Est-ce vrai ?

I. H. Bayonne est une ville gasconne, si on reprend l’histoire. S’il y a bien un club viscéralement basque, c’est le BO. à l’origine, Biarritz est un petit port où vivaient les pêcheurs de baleines.

R. D. J’ai néanmoins l’impression que les gens du pays basque se retrouvent davantage à Bayonne qu’à Biarritz.

Richard, on vous a déjà reproché de ne pas être basque ?

I. H. On lui a surtout reproché d’être Landais…

R. D. On naît Basque, on ne le devient pas. Il ne faut pas renier sa terre et s’approprier ce que l’on n’a pas. Et si on me le reproche, je m’en cague.

I. H. L’important, c’est le sentiment d’appartenance. Une fois qu’on a joué un derby, on prend conscience de l’ampleur du rugby au pays basque. Quand je suis arrivé à Biarritz en 2004, je n’avais pas la notion de ce match entre Bayonne et Biarritz. Pour moi, un derby, c’était Garazi - Baïgorry (deux villages de l’intérieur des terres dont la fusion a formé, en 2003, l’US Nafaroa, N.D.L.R.).

Dès lors ?

I. H. Le jour où on a perdu en 2004 à Bayonne, j’ai vu des papis et des mamies pleurer à la fin du match. Là, je me suis dit : « merde, il se passe quelque chose de grave… »

R. D. Moi, mon derby, c’était Dax -Mont-de-Marsan. Et puis, je suis arrivé à Bayonne et, un jour, j’ai affronté le BOPB sous des trombes d’eau. Il pleuvait des seaux, je vous jure. Pourtant, les gens étaient là une demi-heure avant le coup d’envoi et sont restés, en tribunes, une demi-heure après le coup de sifflet final pour fêter la victoire avec nous. Je m’étais rendu compte, ce jour-là, de l’ampleur du derby basque.

Basculons sur l’actualité : Imanol, quelles sont les forces de l’Aviron bayonnais ?

I. H. C’est une équipe joueuse et ça me plaît. L’Aviron bayonnais a réalisé de grosses performances contre de belles écuries. Surtout, Yannick Bru s’appuie sur des jeunes du cru, des gosses talentueux et donnant tout pour leur club. Cette détermination leur a souvent permis de compenser leurs carences dans le défi physique.

Richard, les Biarrots sont-ils capables de l’emporter samedi ?

R. D. Tout est possible, dans un derby. Et puis, les Biarrots me semblent vraiment costauds. Leur match contre Grenoble, en quart de finale du Pro D2, fut d’ailleurs un modèle du genre. Comme on dit en Gascogne « Méfiat ».

I. H. Pas faux…

R. D. Quand notre équipe affrontait les Galactiques du BOPB (Yachvili, Traille, Harinordoquy, Brusque évoluaient alors sous le même maillot biarrot), on avait besoin de tout : la pluie, le vent, tout, quoi… Mais on gagnait parfois.

I. H. Le derby de ce week-end, il va se jouer sous une chandelle, un en-avant, un fait de jeu… Pfff, il y aura une telle pression que les valeurs entre les deux équipes seront forcément nivelées… En cent ans d’histoire, on n’a jamais connu une telle dramaturgie.

Une rétrogradation serait un vrai coup d’arrêt pour l’Aviron…

R. D. Un coup d’arrêt ? Ce serait un coup de massue, oui ! Ces derniers mois, l’Aviron bayonnais a beaucoup investi dans les infrastructures et peu dans son effectif. Les jeunes ont tenu la baraque mais auraient mérité d’être épaulés par des talents confirmés, qui leur auraient permis d’éclore beaucoup plus vite. (il marque une pause) Le risque est énorme… Quand on descend en Pro D2, on met des années avant de remonter. Regardez la Section paloise… Après sa relégation, elle avait attendu dix ans avant de retrouver l’élite…

I. H. La formule actuelle n’aide pas les clubs à se pérenniser en Pro D2. Le premier de la phase régulière devrait être automatiquement promu. Cela lui offrirait plusieurs mois pour se préparer au Top 14. Parce qu’il y a encore un monde, entre les deux divisions professionnelles…

Imanol, quel joueur piqueriez-vous à l’Aviron ?

I. H. Dans son ensemble, la nouvelle génération bayonnaise me plaît bien et tôt ou tard, les gros clubs français viendront recruter ces jeunes. In fine, on en revient toujours à un concept que j’ai souvent évoqué avec vous.

Quoi donc ?

I. H. Ce serait génial si un jour, on pouvait garder tous ces joueurs dans un grand club basque.

La fusion peut-elle être viable ?

R. D. Non. 1+1, ça ne fait pas 2 dans ces cas-là.

I. H. Cela fait toujours plus qu’1, Richard.

R. D. Fusion rime avec disparition. Pour moi, l’un ou l’autre de ces deux clubs devrait grandir, se développer et devenir incontournable sur son territoire, puis dans le pays. En travaillant comme il faut, l’Aviron bayonnais a la capacité de devenir un gros budget et, bientôt, de conserver ses jeunes et faire autorité en Top 14.

Richard, si vous deviez recruter un joueur biarrot, qui serait-il ?

R. D. Si j’entraînais l’Aviron, je prendrais les meilleurs Biarrots pour affaiblir le voisin : Francis Saili, Lucas Peyresblanques, Ilian Perraux et Steffon Armitage.

Dans nos colonnes, le président du BOPB Jean-Baptiste Aldigé expliquait qu’en cas de victoire samedi, le club monterait en Top 14 avec des installations de Fédérale 3. Qu’en pensez-vous ?

I. H. Le dernier Brennus remonte à 2006 mais derrière, le club n’a pas sombré : en 2010, on a fait une finale de Coupe d’Europe puis, dans la foulée, on a remporté le Challenge européen. Les infrastructures étaient alors bien pires qu’elles ne le sont aujourd’hui.

Alors ?

I. H. Jean-Baptiste Aldigé fait pression sur la mairie et certains de ses arguments sont bons : il faut créer un centre de performance, une académie digne de ce nom, une vraie salle de muscu… Quand les dirigeants du BO m’ont recruté en 2004, le premier rendez-vous s’est fait sur le port des pêcheurs, face à l’océan. On m’avait vendu la plage, en quelque sorte. Mais aujourd’hui, les joueurs professionnels ont besoin d’autre chose : une structure, un projet d’envergure…

Il est possible que l’an prochain, la structure professionnelle du BOPB déménage à Lille. Est-ce une bonne idée ?

R. D. C’est un peu bizarre, tout ça… C’est lié au gros bras de fer entre la municipalité et le club. J’aurais aimé que le BO n’aille pas aussi loin, personnellement. Mais je respecte les décisions de la famille Gave et de Jean-Baptiste Aldigé : ils ont beaucoup donné à ce club, ont sorti le BO de sa torpeur et ne veulent pas arrêter le travail entrepris en si bon chemin.

I. H. Moi, je me prononcerai sur le sujet le jour où ce sera acté. Tellement de choses ont été dites, écrites… Je n’ai pas envie d’alimenter la rumeur et la polémique… Est-ce vraiment réel ? Ou est-ce un coup de bluff destiné à faire pression sur la mairie ? Je ne sais pas. Néanmoins, j’ai l’impression que l’idée d’une délocalisation suit son cours.

Richard, quel est votre plus beau souvenir face au Biarritz olympique ?

R. D. Ce n’était pas à l’occasion d’un derby… Cet après-midi là, je jouais à Aguilera sous les couleurs du Stade français. Même si je suis Parisien comme Imanol est Suédois, c’est la capitale qui arrivait à Biarritz, ce jour-là. En fin de match, on menait de quatre points. Là, Pepito Elhorga (à l’époque à Biarritz), qui va deux fois plus vite que moi, perce plein champ et se retrouve face à moi, qui étais placé en position d’arrière.

Alors ?

R. D. Il me fait un tchic-tchac. Il est dans le tchic, je suis dans le tchac et malheureusement, Pepito s’enroule autour de mon bras. Boum ! Pénalité, carton rouge mais on gagne. C’est à cette époque que les supporters biarrots ont commencé à détester mon personnage. Pour regagner le bus, je m’étais placé derrière mon père (Claude Dourthe, un ancien international). Il foudroyait du regard ceux qui gueulaient trop fort. Faut pas l’emmerder, papa…

Imanol, quel est votre plus belle anecdote face à l’Aviron bayonnais ?

I. H. David Roumieu (ancien talonneur de Bayonne) est connu pour son physique d’athlète et ses tatouages. à un moment du derby, il y a eu un petit accrochage. Là, mon coéquipier Fabien Barcella (ancien pilier international) a caressé le bras de la Roume et lui a dit : « Ce ne sont pas des tatouages Malabar ?  » Dans ce contexte ultra tendu, même les Bayonnais ont rigolé.

Vous êtes-vous déjà accroché tous les deux ?

I. H. Non, Richard est beaucoup trop vieux !

R. D. Je me suis déjà accroché avec Jérôme Thion (ancien deuxième ligne international). Je venais de lui coller un plaquage sans ballon. Il m’a envoyé un coup de poing, je lui en ai envoyé un autre mais mon bras était trop court…

Samedi à Aguilera, il y aura 1500 Biarrots et 500 Bayonnais. Cela vous choque-t-il ?

R. D. En jauge totale, le pourcentage aurait été quasiment équivalent : 1000 bayonnais pour 10 000 biarrots. C’est la règle, il n’y a pas à crier au scandale.

I. H. Cela pourrait sembler choquant mais ramené à la jauge, ce sont juste 1500 places destinées aux abonnés et certains partenaires du Biarritz olympique. Moi qui suis sponsor du BO, je n’aurai même pas de ticket…

Quel conseil donneriez-vous à ces jeunes gens qui s’apprêtent à disputer le derby ?

I. H. « Fêtez dignement la victoire, les gars ! Parce qu’en cas de défaite, vous ne sortirez pas de chez vous pendant six mois…  »

Vous a-t-on déjà reproché d’avoir perdu le derby ?

R. D. Pas frontalement, non. La crainte du joueur est parfois plus forte que la colère du supporter…

I. H. Après la défaite de 2004, on a pris cher. Nous étions les Galactiques, Bayonne venait de remonter en Top 14 et les gens pensaient que nous n’avions pas le droit de perdre ce derby. à la fin du match, les supporters du BO déchiraient leur carte d’abonné devant nous.

R. D. C’est bon, ça…

I. H. Avec mon caractère à la con, j’avais surtout eu la bonne idée de dire après le match que je n’étais pas venu à Biarritz pour gagner le derby mais pour être champion de France. Cela, je l’ai traité pendant six mois. Je n’imaginais pas la portée de ma phrase.

Imanol, avez-vous déjà chanté l’hymne de Pena Baiona ?

I. H. Aux fêtes de Bayonne, les mecs me mettent toujours des pièces. « T’es capable de la chanter, Imanol ?  » Ils pensent que ça me fait chier. Du coup, je la chante à gorge déployée et ils sont comme des cons.

R. D. Les fêtes, c’est la seule fois de ma vie où je m’habille en Rouge et Blanc.

Richard, que vous chantaient les supporters biarrots lors des derbies ?

I. H. Je ne sais pas ce qu’ils chantaient à Richard mais je vous vois venir gros comme une maison.

R. D. C’est vrai, ça ! Votre question n’est pas fair play ! […] On me disait de tout, à Aguilera : « enfoiré de mercenaire ! Con de Landais ! Voyou ! »

Et vous, Imanol, que vous chantaient les supporters bayonnais ?

R. D. (il chuchote) « Allez Imanol, appelle papa… »
 

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