Abonnés

L’homme du match : Johnny venait d’ailleurs !

Par Dorian Vidal
  • L’homme du match : Johnny venait d’ailleurs !
    L’homme du match : Johnny venait d’ailleurs ! Patrick Derewiany - Patrick Derewiany
Publié le
Partager :

La victoire du Biarritz olympique en match d’accession, ce samedi, a été acquise après un combat de longue haleine, terminé aux tirs au but. Si Steffon Armitage s’est montré décisif dans l’arène d’Aguilera, un autre gladiateur a retenu l'attention : Johnny Dyer, l’un des messieurs de la saison basque. 

1,90 m, cela peut sembler bien petit pour un deuxième ligne. Pourtant, samedi après-midi, ces 190 centimètres ont suffi à un bonhomme pour être à la hauteur, voire même beaucoup plus que ça. Car malgré Mariano Galarza (2,02 m), Konstantine Mikautadze (2 m) ou encore Guillaume Ducat (2,05 m), c’était bien John Dyer le géant sur le rectangle vert d’Aguilera. Qui l’aurait cru, il y a plus d’un an, lorsque le Fidjien (29 ans, 8 sélections) sortait de ses premiers mois en France avec seulement trois petites apparitions sous les couleurs du Racing 92 au Supersevens, et aucune en Top 14.  

En arrivant, il avait pour lourde tâche de remplacer son compatriote Leone Nakarawa. On a vu mission plus facile pour un îlien fraîchement débarqué en Europe, et loin d’être accommodé au jeu pratiqué dans l’élite du rugby français. En fait, peut-être ne lui manquait-il qu’un peu d’air marin pour se rappeler au bon souvenir de l'île de Viti Levu, là où il évoluait avec son équipe des Fijian Drua. Ce bon air marin, il le retrouve aujourd’hui sur la côte basque, à Biarritz. 

Car en Pro D2, Dyer se régale. Et il régale avec lui ses partenaires, ainsi que tout le peuple biarrot. Samedi, ce fut donc la consécration pour lui, le point d’orgue d’une saison passée à écrabouiller les quelques malheureux qui se seront dressés sur son chemin. Demandez-donc aux Bayonnais, défaits samedi en match d’accession (6-6 ap, puis 6-5 aux tirs au but). 

Au four et au moulin

Hyperactif et disponible, le troisième ligne de formation a fait parler sa science du déplacement pour s’enfoncer dans les moindres petits espaces, faisant presque à chaque fois avancer les siens. L’exemple en est en tout début de partie (4e), lorsque « Johnny » se fait le relai d’Ilian Perraux pour s’en aller provoquer au ras. Dans le premier quart d’heure, il semble ainsi aimanter le cuir : quatre ballons portés pour, à chaque fois, mettre ses adversaires sur le reculoir. 

Mais l’international n’est pas seulement là pour provoquer les « hourras » du public. Il demeure avant tout un véritable balai magique dans les rucks, bien du genre à nettoyer et à déblayer tout ce qui bouge. Pas pour rien que le colosse a accumulé 28 étoiles Midi Olympique cette saison, soit le deuxième meilleur total du BO derrière F. Saili…

Aligné majoritairement en tant que flanker ou numéro 8 pendant la première partie de la phase régulière, Dyer a véritablement glissé en deuxième ligne à partir de la mi-janvier. Et même avec le numéro 5 dans le dos, il a continué à jouer comme un troisième latte. Ainsi, dans la même veine que son capitaine Steffon Armitage, le ferrailleur fidjien s’est régalé en empoisonnant les sorties de rucks des Ciel et Blanc. Tantôt il met les mains dans le cambouis pour ralentir l’avancée bayonnaise (27e), tantôt il récupère carrément la gonfle pour donner de l’air au BO (2 grattages). 

Pas avare d’efforts, ce « quatrième troisième ligne » contribue aussi à faire gicler la balle des mains de Jean Monribot, à 5 minutes de la pause, aux abords des 22 mètres biarrots. Et même après qu’il soit sorti sous les applaudissements, quasiment à l’heure de jeu, ses adversaires comprennent vite qu’on ne se débarrasse pas de lui si facilement. Car, qui revoilà plein d’énergie sur la pelouse, 15 minutes plus tard ? Évidemment, c’est John Dyer. 

À deux doigts de tenter un tir au but

Toujours plein de gaz, il endosse cette fois le rôle de flanker et enchaîne deux énormes charges. « John est un grand troisième ligne. Or, malgré toutes les difficultés qu’il a pu avoir pour s’adapter, il a joué la moitié de la saison en deuxième ligne pour nous », soulignait l’entraîneur du BO Shaun Sowerby, en évoquant le parcours de son joueur après la rencontre. Et d’ajouter : Il n’a pas râlé, il a appris des touches et des systèmes dans une langue étrangère. Il est vraiment l’un des plus grands joueurs de la division qu’on va quitter (le Pro D2, N.D.L.R.). C’est quelqu’un qui mérite d’être dans une division supérieure. »

Devinez quoi, presque plus fou encore que captain Steffon qui passe le tir au but de la victoire, on aurait pu avoir droit à John Dyer, puissant deuxième ligne, tentant lui aussi un tir au but. Après Armitage, dans l’ordre annoncé des buteurs, serait venu le centre François Vergnaud et, après ce dernier, John Dyer. On en est presque à se demander ce qu’il n’aurait pas su faire ce week-end à Aguilera. Car samedi, Johnny venait vraiment d’ailleurs. 

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?