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Analyse - Le « 50 : 22 » va-t-il tuer la dépossession ?

  • Deux paramètres essentiels à renforcer face à l’arrivée de la nouvelle règle du « 50 : 22  » un jeu au pied de très grande précision et un troisième rideau défensif capable de varier les plaisirs grâce également au jeu au pied mais aussi balle en main créant une incertitude chez un adversaire qui serait tenté de se déposséder systématiquement du ballon. Si les Bleus semblent armés avec des joueurs comme Jaminet ou Jalibert et d’autres, c’est l’équilibre et l’adaptation stratégique qu’il faudra trouver à chaque match.
    Deux paramètres essentiels à renforcer face à l’arrivée de la nouvelle règle du « 50 : 22 » un jeu au pied de très grande précision et un troisième rideau défensif capable de varier les plaisirs grâce également au jeu au pied mais aussi balle en main créant une incertitude chez un adversaire qui serait tenté de se déposséder systématiquement du ballon. Si les Bleus semblent armés avec des joueurs comme Jaminet ou Jalibert et d’autres, c’est l’équilibre et l’adaptation stratégique qu’il faudra trouver à chaque match. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Si les Bleus ont été capables de rivaliser avec l’Australie malgré un effectif amoindri et une préparation « confinée », c’est en grande partie grâce à un système de jeu simple et efficace, qui a fait ses preuves depuis le début du mandat de Fabien Galthié. Sauf que l’apparition de nouvelles règles au début du mois d’août pourrait bien le remettre en question.

C’est l’histoire d’un « projet de jeu  » qui, n’exagérons rien, a permis au XV de France de réaliser des miracles. De renouer avec les premières places du Tournoi des Six Nations après des années de disette, d’abord. Mais, surtout, à des équipes « B  » voire « C  » de rivaliser avec des sélections du premier tiers mondial, comme l’Angleterre en décembre en finale de la Coupe d’Automne, ou face à l’Australie lors d’une tournée de fin de saison présentée comme une mission-suicide.

Son nom de code, la « dépossession  », un mantra cher au sélectionneur et forgé à l’aulne de ses plus récentes expériences d’entraîneur et d’observateur, que Fabien Galthié définit ainsi : « le credo, c’est de se déposséder du ballon avant d’être contraint de le faire par l’adversaire. Dans le rugby international moderne, il n’y a quasiment pas de franchissement sur les circuits dits classiques. Par exemple, lors du dernier Tournoi, nous avons franchi 8 fois sur nos lancements de jeu, 5 fois sur notre jeu au pied, et 4 fois sur des ballons de récupération. Autrement dit, pour 8 franchissements sur nos propres initiatives, il y a 9 franchissements sur de la dépossession.  »

Un constat qui a poussé Galthié et son staff à aller plus loin encore lors de la dernière tournée en Australie, en laissant d’autant plus « volontairement  » la possession aux Australiens que ces derniers affichaient un état d’esprit inverse, et se contenter de bien défendre pour punir les Wallabies en contre-attaque. Méthode qui fut toute proche de payer, si les Bleus avaient gardé un brin de lucidité dans les arrêts de jeu du premier test, ou si l’expulsion de Koroibete lors du dernier test n’avait pas incité les Bleus à prendre un peu trop d’initiatives ballon en main…
 

Galthié : « On ne peut pas suivre un projet de jeu sans suivre l’évolution de l’arbitrage  »

Le hic ? Il est que l’évolution du règlement pourrait bien sonner le glas de cette recette. « On doit avoir une cohérence par rapport à nos débuts mais aujourd’hui, nous devons évoluer grâce à notre vécu et notre adaptation à l’arbitrage, confiait Fabien Galthié avant le début de la tournée. On ne peut pas faire vivre un projet de jeu sans suivre l’évolution de l’arbitrage. Au niveau international, il faut coller à lui. Pendant le dernier Tournoi ou lors des phases finales du Top 14, par exemple, l’arbitrage s’appuyait sur cette règle : « speed, space and safety » (rapidité, espace et sécurité, N.D.L.R.). Sur la notion d’espace, on a pu constater comment les arbitres tenaient à distance les joueurs après touche ou après mêlée : dix mètres, vingt mètres, c’était très précis… Sur du jeu au pied, ils sanctionnent des joueurs en mouvement même si ceux-ci sont loin de l’action. Tout ça a forcément impacté notre manière de jouer.  » Mais bien moins que le feront, à l’évidence, les nouvelles règles qui entreront en vigueur à partir du 1er août pourraient bien faire figure de révolution dans le projet de jeu tricolore, et particulièrement de celle dite des « 50 : 22 », inspirée du XIII (lire ci-dessous), dont les demis d’ouverture à l’ancienne se régalent déjà...
 

Vers une remise en question du système défensif ?

Rien qui doive remettre en question la volonté du XV de France de se déposséder intelligemment du ballon par du jeu au pied, nous demanderez-vous ? Précisément si. Car pour éviter d’être piégées dans leur fond de terrain, les défenses devront nécessairement se réorganiser en garnissant un peu plus leur troisième rideau, incitant de fait les attaques à conserver davantage le ballon. Ce que le XV de France a bien essayé de faire à la fin du dernier Tournoi, sans grand succès malheureusement, son ADN le portant plus naturellement vers le jeu dans le désordre… De quoi nourrir quelques inquiétudes quant aux prochaines échéances ? On peut légitimement se poser la question, d’autant qu’avec cette nouvelle règle, les Bleus et Shaun Edwards devront également faire évoluer leur système défensif qui était jusqu’alors fondé sur un premier rideau ultra-dense et resserré, laissant la responsabilité de la couverture du fond du terrain au seul arrière, à peine secondé par l’ouvreur lorsque le jeu se situe dans la moitié de terrain adverse. Des principes qu’il faudra nécessairement retoucher, ce qui impliquera forcément des tâtonnements jusqu’à la découverte du meilleur équilibre…
 

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