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Wasps : la discrète légende de Gopperth

  • À 38 ans, l’ouvreur néo-zélandais Jimmy Gopperth impressionne toujours, que ce soit ses partenaires ou les observateurs.
    À 38 ans, l’ouvreur néo-zélandais Jimmy Gopperth impressionne toujours, que ce soit ses partenaires ou les observateurs. PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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À 38 ans, il joue toujours au plus haut niveau. Le Neo-Zélandais Jimmy Gopperth sert encore les Wasps, douze ans après son arrivée en Europe. Sa classe naturelle et sa botte lui ont fait traverser le temps.

Il a 38 ans, il s’appelle Jimmy Gopperth. Il est Néo-Zélandais, mais il évolue en Europe depuis douze ans et il est de moins en moins souvent titulaire. Mais l’entraîneur des Wasps Lee Blackett n’est pas fou. Il maintient son vétéran dans le groupe, comme doublure du jeune Jacob Umaga (une sélection avec le XV de la Rose) et dimanche, l’option s’est révélé payante face à Northampton. Umaga avait été assez brillant dans le jeu, mais malheureux dans les tirs au but, trois échecs. Jimmy Gopperth est donc entré à sa place en deuxième mi-temps, juste pour inscrire deux pénalités décisives, réussir quelques bons coups de pied d’occupation et maintenir sur la route de la victoire, 26-20, alors que Northampton avait gagné ses trois premiers matchs. Les Wasps ont rétabli la balance avec deux succès en quatre rencontres et l’espoir de faire mieux que l’an passé et une médiocre huitième place sur douze. « Quand vous voyez débouler un gars comme Jimmy Gopperth pour contrôler un match, vous savez que vous êtes entre de bonnes mains, expliquait son coéquipier Dan Robson. C’est l’un des plus sérieux à l’entraînement, je ne pense pas que nous ayons déjà vu un gars de 38 ans donner une telle impression de facilité. En tant que mec de 29 ans, je peux vous dire que je ne sais pas comment il fait. C’est un joueur très spécial et un gars très spécial. »

S’il avait été au pays en 2011 …

Quelle trace laissera Jimmy Gopperth dans l’Histoire ? Difficile de le dire, son palmarès reste mince, et il n’a jamais été international. Il est assez élégant (on l’appelle parfois « Classy Kiwi »), mais pas assez talentueux, pas assez rapide ou pas assez costaud pour être appelé par les All Blacks, il a tout de même revêtu la tunique noire chez les moins de 20 ans et les « Juniors All Black », l’équipe réserve, au milieu des années 2000. En sélection scolaire, il côtoya Jerome Kaino, Liam Messam ou Joe Rokocoko. Il reconnaît qu’il caressa l’espoir d’être All Black quand il goûta au Super Rugby (Hurricanes, Blues) et regretta de ne pas être resté au pays en 2011 quand une hécatombe élimina tour à tour Dan Carter, Colin Slade et Aaron Cruden de la Coupe du monde et que Stephen Donald, quatrième choix, fut sacré. Mais pour Jimmy Gopperth, il était trop tard. Il avait déjà fait ses valises vers l’hémisphère Nord et ses salaires confortables.

Successeur de Wilkinson

La postérité retiendra peut-être qu’il fut désigné remplaçant de Jonny Wilkinson à Newcastle quand celui-ci fit ses bagages pour Toulon en 2009. Le nord de l’Angleterre fut donc la première étape du séjour européen de Jimmy Gopperth, fils d’un fermier - éleveur de la région de New Plymouth -. Pour sa première saison avec Newcastle, il inscrivit 219 points, meilleur réalisateur du championnat. Sa réputation était lancée.

Avec Newcastle, il connut une descente en deuxième division en 2012, mais il fut jugé assez fiable pour être recruté par le Leinster en 2013, pour remplacer Johnny Sexton parti au Racing, avec Ian Madigan comme doublure prometteuse. C’est à Dublin qu’il toucha son seul vrai trophée, la Ligue celte 2014 (34-12 contre Glasgow). Puis il optera pour les Wasps avec qui il n’a rien gagné, sauf des distinctions individuelles liées bien sûr à une avalanche de points. En 2017, il fut trois fois récompensé, joueur des Wasps de l’année, meilleur joueur selon l’association des joueurs professionnels et meilleur joueur du championnat (catégorie reine). Il reçut aussi le prix du plus bel essai. On allait oublier qu’il termina meilleur réalisateur avec 292 points dans la saison (102 de plus que son dauphin). Il va sans doute dépasser le cap des 1 000 points avec les Wasps avant de s’effacer pour de bon à l’aube de ses 40 ans et une carrière brillante, mais toujours au second plan : à moins que cette année… Dès samedi, contre Exeter, il aura sans doute quelques minutes pour peaufiner sa discrète légende.

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