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Romain Ntamack : « Être ouvreur, c'est beaucoup de pression. Si on y joue, c'est qu'on aime ça »

  • Romain Ntamack, chez lui, devant quelques maillots de sa collection floqués du numéro 10. De gauche à droite : Jonathan Sexton, George Ford, Dan Biggar, Rhys Priestland (Bath), Joe Carbery (Munster). En haut à droite : Richie Mo’unga et Owen Farrell. Romain Ntamack, chez lui, devant quelques maillots de sa collection floqués du numéro 10. De gauche à droite : Jonathan Sexton, George Ford, Dan Biggar, Rhys Priestland (Bath), Joe Carbery (Munster). En haut à droite : Richie Mo’unga et Owen Farrell.
    Romain Ntamack, chez lui, devant quelques maillots de sa collection floqués du numéro 10. De gauche à droite : Jonathan Sexton, George Ford, Dan Biggar, Rhys Priestland (Bath), Joe Carbery (Munster). En haut à droite : Richie Mo’unga et Owen Farrell. Midi Olympique - Midi Olympique
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Making off : l’idée a été lancée à Romain Ntamack voilà quelques semaines : et si on se déconnectait de l’actualité pour faire une interview uniquement axée autour du poste d’ouvreur ? Elle a plutôt enthousiasmé l’intéressé qui, début janvier, s’est posé durant une demi-heure pour évoquer ce numéro 10 qui lui colle à la peau : de ses souvenirs d’enfance quand il idolâtrait. Dan Carter à ses échanges particuliers avec Owen Farrell ou Dan Biggar, en passant par ses matchs références et même une anecdote sur Leo Messi. Et, puisque l’actualité n’est jamais bien loin, le sélectionneur Fabien Galthié a confirmé il y a neuf jours dans ces colonnes que le Toulousain serait bien l’ouvreur titulaire du XV de France pour le début du Tournoi des 6 Nations...

Enfant, que représentait le poste d’ouvreur à vos yeux ?

C’est celui qui m’a fait rêver tout petit. Moi, je regardais le rugby parce que je voulais voir jouer le demi d’ouverture, à chaque fois. J’étais fasciné par ce poste. J’aimais bien regarder l’arrière aussi. Mais le numéro qui m’attirait, c’était le 10.

Pourquoi ?

Parce que c’étaient souvent des mecs de grande classe, très talentueux. Occuper ce poste, c’est ce qui m’a donné envie de jouer au rugby. La plupart de mes idoles portaient le 10.

Si vous ne deviez en citer qu’une ?

Dan Carter, sans hésitation. Je l’ai toujours admiré. C’est en partie grâce à lui que j’ai voulu occuper ce poste. Il m’a tellement inspiré. Je voulais toujours le copier, faire comme lui. Tout ce qu’il parvenait à réaliser avec les All Blacks, c’était incroyable… Je regardais aussi tous ses matchs avec les Crusaders en Super Rugby.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué chez lui ?

Tout. Je dirais la facilité qu’il avait à tout faire avec précision. On avait l’impression qu’il jouait avec une telle aisance, presque en marchant. Mais il arrivait toujours à traverser le terrain ou à déposer le ballon où il le voulait avec son jeu au pied. Face aux poteaux, ça rentrait à chaque fois. C’était aussi un gros défenseur. C’est le joueur le plus complet que j’ai eu la chance de voir. Et puis, j’y reviens, il était tellement facile…

Gamin, étiez-vous déjà dans l’analyse de ses matchs ?

Peut-être pas au début mais, au fur et à mesure, je me suis mis à le faire. Il jouait parfois le matin à 8 heures et je mettais mon réveil pour le regarder jouer avec mon père. On adorait se mettre les matchs des Blacks ou des Crusaders. Nous étions fascinés tous les deux. Et on finissait même par se marrer : « Non mais c’est pas possible, le mec affronte les meilleurs joueurs du monde et il est toujours aussi facile. » Carter était vraiment un cran au-dessus des autres. Forcément, je l’ai analysé pour m’en inspirer.

Y a-t-il une action ou un geste de Carter qui vous revient en mémoire ?

Pas une action mais des matchs dans leur ensemble. Lui ne faisait jamais une rencontre sans un geste extraordinaire. Ce qui me revient, c’est toute la Coupe du monde 2015. Il avait été exceptionnel. Il marchait sur l’eau à ce moment-là alors qu’il était en fin de carrière.

Et au niveau toulousain, vous qui êtes un enfant du club, y a-t-il un ouvreur qui vous a conseillé ?

En Cadet A, j’ai été entraîné par Joël Dupuy. Tout le monde le connaît, c’était un super joueur du Stade toulousain, ouvreur ou arrière. J’ai énormément échangé avec lui, notamment sur le jeu et sur la connaissance du poste d’ouvreur. Il m’avait pris sous son aile durant cette année-là, m’a beaucoup appris et accompagné. Ses conseils m’ont permis de progresser en tant que numéro 10.

Ce numéro vous colle à la peau mais vous avez la particularité de l’avoir quitté, pour jouer au centre (en 12) durant la saison 2018-2019. Était-ce une épreuve personnelle ?

Non, je l’ai pris comme une expérience. Je l’ai abordé avec recul. Ce repositionnement en 12 m’a fait découvrir un poste certes différent, mais qui s’avère assez similaire dans ce qu’on voulait produire. Franchement, c’était un plaisir. J’ai eu la chance d’évoluer dans des équipes qui prônaient un jeu de mouvement, que ce soit à Toulouse ou en sélection (il y a joué aussi avec les moins de 20 ans, N.D.L.R.), donc je touchais beaucoup de ballons. J’étais très actif. Encore aujourd’hui, si on me met en premier centre, il n’y a pas de problème.

En quoi ce repositionnement en 12 a-t-il fait de vous un meilleur 10 ?

J’ai pu analyser, avec un peu de détachement, ce que faisaient les ouvreurs du Top 14, mais aussi de niveau européen ou international. J’étais décalé mais je restais juste à côté. J’ai observé la manière dont un numéro 10 gère ce genre de match. Je regardais en étant sur le terrain, il n’y a pas meilleur apprentissage. Cette période m’a permis de participer au jeu en prenant moins de pression qu’au poste d’ouvreur. Je sais que cette expérience m’a servi.

Étiez-vous convaincu de retrouver, un jour, le numéro 10?

Oui. J’ai toujours voulu jouer 10 et je ne l’ai jamais caché. Jouer 12 était une étape dans ma carrière mais tout le monde continuait à me voir comme un ouvreur. Je savais que, petit à petit, j’allais retrouver ce poste qui me convient mieux.

Le numéro 10 est mythique en football. L’est-il aussi en rugby ?

Clairement. Ce numéro parle beaucoup dans le sport en général… Au rugby, c’est un poste symbolique, celui où la majorité des plus grands joueurs ont évolué. Les jeunes sont souvent admiratifs du 10 car il représente le talent et les responsabilités. Le 10, c’est le pied, le but, la vision du jeu. L’ouvreur, je crois, est toujours le joueur qui fait rêver les gamins car il est censé savoir tout faire. Du coup, ce poste est très convoité, aussi scruté par les amateurs et les spécialistes. Être ouvreur, c’est beaucoup de pression. Si on y joue, c’est qu’on aime ça.

On parlait de football car vous aimez ce sport. Quel numéro 10 avez-vous admiré ?

En tant que Français, comment ne pas parler de Zidane ? C’est pareil qu’en rugby, finalement : le 10, c’est le joueur qui a beaucoup de responsabilités. Le jeu tourne autour de lui et il prend les décisions.

On croit savoir que vous adorez Messi aussi…

Oui, j’aime bien Leo Messi. J’ai d’ailleurs réussi à gratter un maillot de lui. Mais c’est le 30, vu qu’il porte ce numéro depuis qu’il est à Paris (rires). Tant pis, je suis quand même assez fier d’avoir son maillot à la maison.

Comprenez-vous qu’il y ait une telle obsession autour du 10 en France ?

Je ne sais pas comment ça se passe dans les autres pays mais, ici, on a la particularité de se focaliser sur les performances du 10. On a peut-être besoin de trouver des joueurs en qui croire. Mais aussi des joueurs sur qui taper quand ça ne va pas ! Les ouvreurs français ont conscience que notre poste est regardé, très critiqué. Positivement quand ça va bien, négativement quand ce n’est pas le cas. Quelque part, c’est normal : à ce poste, on peut faire gagner un match mais aussi le faire perdre. Il faut avoir les épaules solides, savoir encaisser quand ça tombe.

Vous avez été catalogué « futur 10 du XV de France » alors que vous n’étiez qu’un adolescent…

Je l’ai vécu sans me prendre la tête. La plupart des gens diront qu’il n’y avait pas de numéro 10 de haut niveau pendant quelques années en France. Je ne suis pas d’accord et je trouve ça dommage.

Pourquoi ?

En équipe de France, j’ai admiré François Trinh-Duc, Camille Lopez ou Morgan Parra quand il est passé à l’ouverture à la Coupe du monde 2011. Ce sont des mecs de talent et on oublie qu’ils ont fait gagner le XV de France un paquet de fois. Il y a eu une période compliquée pour l’équipe nationale mais il serait injuste de tout mettre sur le dos des ouvreurs.

En quoi le poste a-t-il le plus évolué ces dernières années ?

Il y a eu une vraie évolution sur la gestion du jeu au pied. Aujourd’hui, elle est primordiale, notamment avec les nouvelles règles mais aussi avec les nouvelles tendances de défenses: très agressives, dures à passer. Le jeu au pied a pris une place prépondérante et l’ouvreur en est le garant à 90 %. Il faut être précis, savoir faire reculer l’adversaire, le mettre sous pression par le pied. Aujourd’hui, le jeu au pied doit être utilisé de manière très stratégique. Je pense que c’était moins le cas à une certaine époque.

On a aussi l’impression de voir beaucoup d’ouvreurs rapides comme vous, Jalibert, Barrett, capables de faire des différences individuelles…

Le 10 reste le premier attaquant, donc il doit aussi prendre des intervalles. On finit parfois par breaker et traverser. Quand le trou est là, il faut savoir sortir les cannes. (rires)

Parmi ceux que vous avez affrontés, y a-t-il un ouvreur qui est le prototype du numéro 10 international ?

Il y en a beaucoup que j’ai affrontés en me disant : « C’est incroyable la simplicité avec laquelle il maîtrise le poste. » Je pense à Jonathan Sexton. Aussi à Owen Farrell ou Dan Biggar. À chaque fois que je joue contre eux, je suis bluffé par leur facilité à mener leur équipe et à la faire gagner.

Il y a trois ans, vous nous aviez confié, après votre deuxième sélection en Angleterre, qu’Owen Farrell vous avait dit à la fin du match : « Je sais que tu vas faire une grande carrière »…

C’est un moment qui avait compté pour moi. Bon, il m’avait dit ça aussi parce qu’il venait de nous mettre quarante points à Twickenham ! Si on avait gagné, cela n’aurait peut-être pas été pareil. (rires) C’est le genre d’instant qui marque, qui donne d’autant plus envie de travailler pour aller défier ce type de joueur le plus souvent possible. Farrell, je l’admirais depuis quelques années. Maintenant, chaque fois que j’ai la chance de l’affronter, c’est un moment particulier.

D’autres adversaires vous ont-ils glissé ce genre de mots ?

J’ai souvent échangé avec Biggar. Je m’entends plutôt bien avec lui. On apprécie de discuter ensemble, d’autant qu’il parle un peu français. Dans l’ensemble, il y a beaucoup de respect au niveau international et il y a toujours un mot avant ou après le match. C’est sympa.

Dans le même entretien, vous nous disiez qu’il vous tardait de jouer dans la même cour qu’Owen Farrell. C’est le cas aujourd’hui…

J’ai du mal à le réaliser, chaque fois que je me retrouve face aux mecs que je viens de citer. Quand je leur serre la main à la fin, me dire que je suis dans la même cour… Encore aujourd’hui, c’est difficile pour moi. Mais c’est tellement motivant. Jouer face à eux t’oblige à essayer d’être à la hauteur. D’être à leur niveau. Et si j’ai l’opportunité d’être meilleur qu’eux sur le match, je ne vais pas m’en priver. Ces joueurs-là m’aident à me surpasser.

Même si le rugby est éminemment collectif, existe-t-il un vrai duel dans le match entre deux ouvreurs ?

Oui, je le pense, même si on ne le dit pas forcément… Je ne vais pas aller clamer que je mets un focus sur mon adversaire direct mais, inconsciemment, je sais que je veux être meilleur que lui. C’est vrai à chaque fois que j’entre sur le terrain.

Si vous deviez avoir un match référence en numéro 10, quel serait-il ?

Je ne sais pas trop. À chaque fin de match de l’équipe de France, on vient me voir et on me dit : « Ce serait pas un match référence pour toi là ? » Au bout du vingt-troisième, ça commence à faire beaucoup de matchs références. (rires)

C’est exactement ce que votre père nous disait dans une interview…

Mais c’est vrai ! Récemment, après la victoire face aux All Blacks, tout le monde m’a dit que c’était mon match référence. Mais c’était pareil contre le pays de Galles, c’était pareil contre l’Irlande. Bon, je me dis qu’il commence à y en avoir quelques-uns, ça veut dire que je fais plutôt de bonnes prestations en sélection. J’en ai plusieurs en tête, en fait. Le pays de Galles à Cardiff en 2020, l’Angleterre la même année, l’Irlande aussi. Et bien sûr la Nouvelle-Zélande cet automne.

Et en club ?

Un match m’a vraiment marqué, d’autant plus qu’il y avait une petite histoire derrière. C’était au Munster l’an passé, en huitième de finale de Coupe d’Europe. J’affrontais cette équipe à Thomond Park pour la première fois. C’est un adversaire mythique et j’ai dû voir tous les Toulouse-Munster. Alors, jouer là-bas… On avait fait un grand match. C’est un superbe souvenir, avec une victoire en mettant presque quarante points. J’étais bien, ce jour-là.

À la mi-temps, alors que Toulouse était mené de sept points, vous aviez pris la parole spontanément avec Antoine Dupont pour dire à vos partenaires que vous étiez meilleurs, que ça allait passer, et pour leur donner quelques clés stratégiques qui se sont avérées décisives dès le retour sur le terrain. Est-ce aussi cela, un numéro 10 ?

Oui, c’est ça aussi. À la charnière, on a une vision du jeu que le paquet d’avants n’a pas et notre rôle est de faire passer les consignes. Sur ce match-là, on était derrière au score mais la première mi-temps avait été bonne. L’équipe était dedans, je le sentais. Avec Antoine, on a échangé trois mots et on avait vu exactement les mêmes choses. On a fait passer le message sur le plan stratégique dans le vestiaire. J’ai dit à Matthis (Lebel) de pister un peu plus sur sa ligne de touche car leur ailier s’oubliait un peu, et de se tenir prêt. Au bout de deux minutes, sur le premier ballon d’attaque, je suis arrivé à le voir, il m’a fait un signe et il a marqué sur la passe au pied. C’est une action qui nous a peut-être fait gagner cette rencontre.

Votre finale de Coupe d’Europe la saison passée est aussi un modèle du genre, alors que vous aviez vécu dix premières minutes délicates avec une réception ratée et un coup de pied direct en touche…

Beaucoup de choses s’étaient passées en un quart d’heure : des fautes inhabituelles, des pénalités… Cela sentait le scénario catastrophe. Mais j’ai essayé de rester dans mon match. Si je commence à paniquer, c’est mort : toute l’équipe va déjouer aussi et on va perdre. Quoi qu’il se passe, le numéro 10 doit montrer à ses coéquipiers qu’il est serein. Je suis là pour leur donner confiance. Si les mecs voient que leur ouvreur ne sait plus où aller, ils vont tergiverser. C’est logique. Je dois leur montrer que je reste calme, même quand j’ai raté quelque chose. C’est comme ça qu’ils te suivent.

Mais comment garder son sang-froid dans un match avec un tel enjeu ?

Après ce premier quart d’heure, je me suis juste concentré sur les choses que j’avais à faire. Il fallait rester froid, mettre les points au pied, gérer stratégiquement les « gros » et saisir l’opportunité quand elle se présentait.

Ce fut cette fameuse passe sautée de votre part vers Tolofua, qui a accouché de l’essai de Mallia et a fait basculer la finale…

C’était peut-être notre seul bon ballon d’attaque du match, il ne fallait pas le rater. C’est justement à cela qu’on voit la sérénité qui régnait à ce moment-là.

Vous avez parfois été moqué pour votre flegme, votre tendance à ne pas montrer vos émotions. La maîtrise des nerfs est-elle obligatoire chez un grand ouvreur ?

Oui et c’est sûrement une de mes qualités. Là-dessus, je me suis inspiré de mecs comme Carter ou Wilkinson. Même quand ils perdaient, quand ça ne se passait pas comme ils le voulaient, ils ne paniquaient jamais. Ils ne montraient rien, ils étaient froids et calmes. Je les ai vus communiquer avec leurs coéquipiers avec beaucoup de sérénité dans des moments durs. Mais ne croyez pas que c’est toujours simple…

C’est-à-dire ?

C’est parfois difficile de se contenir. On voit plein de choses et on a envie de gueuler quand ça ne va pas. Ça arrive, d’ailleurs, mais il faut le faire le moins possible. À l’entraînement pourquoi pas, mais pas en match. L’ouvreur, c’est celui qui doit être écouté. Si tu cries sur les mecs, tu ne seras pas écouté.

Avez-vous conservé précieusement un de vos maillots floqué du 10 ?

J’ai gardé pas mal de maillots. Celui de la finale de Coupe d’Europe, et je suis content d’avoir un maillot de finale avec le 10 ! (il était remplaçant en finale de championnat en 2019, et blessé en 2021, N.D.L.R.). Mon premier maillot en Coupe du monde contre l’Argentine aussi. Mais j’aime bien les échanger et je commence à avoir une belle collection.

Qui y a-t-il dans cette collection ?

J’essaye d’avoir les maillots des joueurs que j’aime. J’ai celui de Sexton, j’ai récupéré celui de Mo’unga en novembre. J’ai aussi Farrell, Ford, Biggar, etc (voir photo). Il m’en reste encore quelques-uns à récupérer.

En France, on a des ouvreurs très marqués sur leur profil, comme Jalibert en attaquant ou Segonds qui excelle dans l’occupation. Comment qualifieriez-vous le vôtre ?

Je n’aime pas trop me mettre dans une case. La vérité, c’est qu’on a la chance d’avoir actuellement plusieurs bons ouvreurs, en France. C’est aussi ce qui permet à l’équipe de France de bien marcher. Moi, j’essaye d’être le plus complet possible, de prendre des initiatives quand je le peux mais aussi de gérer les temps faibles, quand il le faut. De faire jouer mes coéquipiers et d’être hermétique en défense.

Vous voulez être un ouvreur complet…

J’espère l’être. Ça dépend beaucoup des matchs, de l’adversaire, du scénario, de l’avancée ou non de nos avants. Sur certaines rencontres, je vais attaquer 50 % des ballons parce que le contexte s’y prête. Sur d’autres, je n’attaque pas une seule fois la ligne. Si c’est fermé, le jeu est de faire la passe. Jamais je ne me suis dit avant d’entrer sur le terrain : « Aujourd’hui, je vais attaquer tous les ballons. » Si ton 10 est pris dans les rucks la moitié du temps, cela ne va pas être bénéfique à l’équipe. Non, un ouvreur doit forcément s’adapter.

Pensez-vous qu’être 10 au Stade toulousain est différent d’ailleurs ?

Je ne sais pas comment ça se passe ailleurs. Partout, l’ouvreur a beaucoup de responsabilités. Mais à Toulouse, il a aussi beaucoup de libertés. Chez nous, on prône l’initiative et l’adaptation. L’ouvreur est au cœur de cela. Je peux jouer de partout si je le sens, en étant conscient de ne pas faire n’importe quoi. Ici, on pousse le 10 à se lâcher, à tenter des choses. C’est important pour moi de ne pas être bridé, d’avoir un cadre bien sûr mais d’avoir l’option d’en sortir quand l’occasion se présente.

Être le premier ouvreur français champion du monde est-il un objectif personnel ?

Ouvreur ou pas, nous serons les premiers Français tout court si nous y parvenons ! Forcément, c’est un rêve. Mais ce sera un objectif quand la Coupe du monde sera d’actualité. Il y a d’autres rendez-vous avant. Je vous répondrai plus précisément quand la compétition aura démarré.

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