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"C'était irrespirable" : la chronique de Richard Dourthe

  • Paul Willemse, énorme à Cardiff vendredi soir, charge balle en mains. Tom Francis est prêt pour l'impact...
    Paul Willemse, énorme à Cardiff vendredi soir, charge balle en mains. Tom Francis est prêt pour l'impact... Icon Sport - Icon Sport
  • Ross Moriarty exprime sa grande déception au coup de sifflet final du match entre Galles et France
    Ross Moriarty exprime sa grande déception au coup de sifflet final du match entre Galles et France Icon Sport - PA Images
Publié le Mis à jour
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Au lendemain de la septième victoire consécutive du XV de France, notre chroniqueur Richard Dourthe revient avec ses mots sur l'incroyable fin de match de Cardiff... 

C'était étouffant, irrespirable. A Cardiff, personne n'a cédé un pouce de terrain. Face à face, les yeux dans les yeux, les deux équipes s'observaient, cognaient chacune à leur tour, frappaient sans que la brutalité des chocs ne s'amenuise réellement au fil des minutes. In fine, je retiens donc de cette septième victoire consécutive des Tricolores qu'il existe quatre données non-négociables pour remporter un match à l'extérieur et que vendredi soir, les Bleus les ont toutes maîtrisées : défense, jeu au pied, discipline et conquête... même si la touche a quelque peu foiré en première période. Offensivement, la sélection tricolore a été dangereuse un quart d'heure mais l'important est qu'elle ait su s'adapter, faire sa mûe : l'équipe de France, habituellement portée par un talent balle en mains sans égal ou presque en Europe, a cette fois-ci accepté de jouer comme à contre-nature, renvoyant le plus loin possible les ogives de Dan Biggar, portant le ballon sur des mauls pénétrants ou lançant Jonathan Danty, puis Gregory Alldritt, puis Julien Marchand à l'assaut du mur adverse. Pardon ? Ce n'était pas beau à voir ? Peut-être mais on s'en cogne, puisque c'était la seule façon de s'imposer à Cardiff, sous les averses, face à un adversaire en colère et dans un stade brûlant...

 

Le goût du plaquage, tu l'as ou tu ne l'as pas 

Dans la foulée de cette rencontre, j'ai ici et là entendu des louanges sur « le système défensif de Shaun Edwads ». Ok... Ca doit bien avoir de la gueule, puisque ça fonctionne... Mais le système est avant tout servi par des hommes et en ce sens, les nôtres semblent être nés pour ça : ils aiment plaquer, le font à tour de bras et sans ne jamais reculer ; ils donnent de leurs corps et font fi de la balle pour défendre leur territoire. Le goût du plaquage, tu l'as en toi ou tu ne l'as pas. Ca ne s'apprend pas et ici, je me réjouis de voir ces gosses plaquer comme on abat des arbres, se relever l'épaule rougie, puis remettre un autre caramel dans l'instant. L'exemple le plus frapant ? A la 72 ème minute, lorsque Romain Ntamack intercepte la passe de Dan Biggar dans nos dix mètres, il y parvient parce que son adversaire se débarasse du ballon devant la muraille, qu'il n'a aucune solution autour de lui et que personne ne veut plus se frotter aux tampons des Gaulois !

 

Les Anglais vont cogner comme des bœufs

Parlons un peu de la suite, à présent. Les Anglais vont débarquer à Paris pour disputer le genre de match qu'ils adorent : ils vont cogner comme des bœufs, causer comme des pies pour nous faire disjoncter et tenter, in fine, de gâcher la fête. Mais en regardant cette équipe de France évoluer comme elle le fait depuis six mois, je ne crois pas qu'elle puisse aujourd'hui flancher sous la pression. La perspective d'un grand chelem est une bonne, une saine pression. De celle qui vous transcende, vous donne un regain d'énergie, de rage, au moment même où vous en avez le plus besoin. Parce que quatre matchs d'un tel calibre, ça use un bonhomme...

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